chutes non retrouvées, météores, chutes douteuses… (4)

XXe siècle (1901 à 1950 inclus)

XXe siècle

au début du XXe siècle, Etretat (Seinte-Maritime). Une pluie de météorites se serait abattue sur Etretat et
ses environs au début du XXe siècle. Les habitants récupérèrent de nombreux fragments dans la ville et dans les champs alentours. Curieusement, aucun fragment ne se trouve dans les musées. On ne peut donc pas
accréditer pleinement cette chute.

1900 ou 1901, 24 décembre, Cossesseville (Calvados). “Découverte d’un aérolithe à Cossesseville. Le 24 décembre 1900 ou 1901,
M. Auguste Cornet, habitant Cossesseville, facteur des postes à Pont-d’Ouilly, traversait un champ, de grand matin, quand il faisait encore nuit, pour se rendre à son service. Tout à coup, dans le ciel sans nuages, où les étoiles jetaient leurs derniers feux, il aperçut une masse de feu traversant l’espace du nord au midi. Le bolide passa au-dessus de sa tête, projetant à travers l’espace des flammes, dont l’une tomba si près du facteur qu’il faillit en être victime. En revenant, le soir, alors qu’il faisait encore jour, il retrouva l’aérolithe du matin et le rapporta chez lui, où, maintenant retraité, il le montre volontiers à ceux qui désirent le voir. Cette histoire vient de se corser. Le jeune Eugène Goudier, labourant le champ dont il vient d’être parlé, a mis à jour une pierre énorme : le morceau principal dont la pierre trouvée par M. Cornet n’est qu’une parcelle. Cet aérolithe, pesant 36 kilogrammes, présente une surface pleine d’aspérités, recouverte d’une sorte d’émail noir et dont la composition chimique paraît formée de fer, de soufre, et de silice. Les curieux peuvent le voir chez M. Goudier, à Cossesseville, village du Bout-Dessous, à proximité duquel il a été trouvé.” Source : Au Pays Virois, bulletin
mensuel d’histoire locale, p. 197, 1936. Je n’ai pu trouver aucun autre récit sur cet événement singulier. Il est possible que ce soit une météorite.

Avant 1901, Puy-de-Dôme. Dans les Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 46e année, n° 3,
1902, pp. 299- 316, M. Auguste Audollent propose un état des lieux des fouilles qui ont lieu dans le Temple de Mercure, sur le Puy-de-Dôme. Ce temple, bâti au 2e siècle après J.-C., a fait l’objet de fouilles importantes depuis 1872, date de sa découverte. M. Audollent, historien et archéologue français relate les faits suivants :
“Au milieu des terres qu’ils remuaient, les ouvriers n’ont pas seulement rencontré de grosses pierres, mais aussi une quantité d’objets dont je voudrais maintenant donner une idée au moins sommaire. Pour rendre l’énumération plus claire, je les répartirai en autant de sections qu’il y a de matières différentes.
Fer. — Dans la tranchée d’où sont sortis les trois sièges en domite, et au même étage, était enfoui un énorme bloc métallique de forme sensiblement circulaire, plat d’un côté, s’allongeant en pointe de l’autre comme s’il devait reposer sur un pivot. Il mesure 1 mètre de diamètre sur 0 m 45 d’épaisseur. A l’estimation des ouvriers qui l’ont roulé, il ne pèserait pas moins de 1100 ou 1200 kilogrammes. Il nous a été impossible de vérifier l’exactitude de leur évaluation, comme aussi d’expliquer l’origine de cet objet étrange. Deux conjectures se présentent auxquelles il faut prêter attention. Bien qu’elle soit arrondie, cette masse n’offre pas des contours assez nets pour qu’elle ne puisse être le produit d’une simple fusion. Le fer ne fond, il est vrai, qu’à une très haute
température ; mais dans un incendie tel que celui qui a dû détruire le temple du Puy-de-Dôme, et dont une investigation attentive relève les traces en plusieurs endroits, la combustion fut peut-être suffisante pour transformer aussi complètement des statues, des armes, des appliques, etc.. Une circonstance pourrait donner du crédit à cette opinion : d’une cavité qui existe au centre du bloc, j’ai extrait un ou deux petits morceaux de matière noire qui semble être du charbon. Si l’on rejette l’hypothèse de la fusion, de quelle façon expliquer leur présence ?
Pourtant plusieurs personnes ont émis l’avis que nous aurions à faire à un météorite tombé ou apporté sur la montagne, puis conservé dans le temple par les dévots Arvernes avec un respect superstitieux. L‘analyse chimique des éléments qui le composent résoudra peut-être la difficulté.”
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En 1903, on trouve quelques précisions sur le sujet dans le Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, ainsi qu’une photo du
spécimen : “Nous aurons donc peu de chose à dire sur les aérolithes en général, mais nous insisterons sur un bloc de fer non météorique trouvé dans les ruines du temple du Puy-de-Dôme, et sur une fausse pierre de foudre ou fausse hache préhistorique. On a trouvé, au sommet du Puy-de-Dôme, un énorme bloc de fer brut pesant environ de 15 à 1600 kilog., de 1 mètre de longueur peut-être plus, de 0m 80 de largeur et d’environ 0m 60 cent, dans sa
plus grande épaisseur. Il a une forme grossièrement lenticulaire, très irrégulière, avec un côté un peu aplati et un côté renflé ; sa surface est irrégulière, mamelonée, déchiquetée ;
nulle part on n’y voit les traces du choc du marteau ; elle est couverte d’une couche assez épaisse d’oxyde de fer, et sur d’autres parties de silicates divers. Ce bloc ressemble à une loupe de forge antique, non encore soumise à l’action du marteau ; l’absence de nickel, constatée au Muséum de Paris, l’exclut des fers météoriques tels qu’ils sont admis de nos jours. A Clermont, on avait cru y trouver un peu de chrome et d’arsenic, mais l’arsenic se trouve dans beaucoup de fers et le chrome, même, dans des fers anciens. L’analyse qu’a bien voulu en faire l’éminent professeur de géologie du Muséum, M. Stanislas Meunier, et qui a prouvé qu’il ne contenait pas de nickel, rend infiniment probable la conclusion qu’il n’est pas météorique. Il serait ridicule de croire qu’on n’ait jamais établi des forges au sommet du Puy-de-Dôme, et d’ailleurs le minerai (fer oligiste) n’y est qu’en très petite quantité et donnerait un fer différent. Le bloc en question est très probablement une loupe de fer provenant de forge primitive, anté-historique ; mais ceux qui l’ont offert au temple ont cru faire don d’une météorite, ou ont voulu tromper.”
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La masse métallique se trouvait encore au Musée Bargoin, à Clermont-Ferrand, en 2011, date à laquelle elle apparaît sur une photo de Google Street View. Elle est posée sur le sol du parking du musée, sans attention particulière.
L’absence de nickel constatée par Stanislas Meunier écarte à 99% l’origine céleste de ce fer. Une analyse récente faite en surface a
également révélé l’absence de nickel. Le
Pr. Albert Jambon n’avait pas non plus trouvé
de nickel. La seule possibilité serait que la
masse ait rouillé et que tout le nickel soit
parti ; La masse métallique se trouverait
toujours au Musée Bargoin (Clermont-Ferrand).

1901, 17 mars, Kerbriand (Finistère). Le Catalog of Aerolithes, par W.H.S. Monck, publié en 1804, ainsi que la revue L’Astronomie (n° 15, janvier 1901) mentionnent la chute d’une météorite. En voici les quelques détails, dans l’Astronomie : “Chute d’un bolide en Bretagne.. Notre collègue, M. Arnault Chaperon, au manoir de Kerbriand, nous écrit : Le Huelgoat vient d’être le théâtre d’un événement assez rare : Dimanche 17 mars, à sept heures du soir, le cuisinier de l’hôtel de France, tenu par M. Dugoy, se rendait dans la cour pour sonner la cloche appelant les voyageurs à dîner, lorsqu’il entendit un sifflement singulier au-dessus de sa tête. Ayant levé les yeux, il aperçut un corps lumineux rayant l’espace avec une extraordinaire rapidité. Presque au même moment, un bolide de la grosseur des deux poings vint
tomber aux pieds du cuisinier effrayé et se
brisa avec fracas ; les éclats se répandirent
dans toute la cour. M. Dugoy, attiré par
les cris du cuisinier, arriva en toute hâte ;
il ramassa plusieurs éclats du bolide. Le bolide frôla dans sa chute le fil électrique alimentant les lampes de M. Le Gall, boulanger, ce qui eut pour effet d’interrompre le courant et de plonger, pour quelques instants, la boulangerie dans l’obscurité. Nous avons écrit à
M. Dugoy pour obtenir un de ces fragments,
afin d’en connaître la nature, mais ils ont
été distribués le lendemain même de la chute.”

1901, 23 mars, Cherbourg (Manche). “La nuit de samedi à dimanche, vers onze heures, on a pu remarquer dans le ciel un météore énorme et très lumineux, après avoir parcouru une longue trajectoire restée brillante pendant près d’une minute, à soudain disparu, tombant au large de la digue. Il y a six semaines, pareil phénomène s’était déjà produit. De vieux marins affirment que ce sont là des indices de grosse tempête.” Source : Mémorial des Vosges du 27 mars 1901.

1901, 31 mars, dans les Vosges. “Dimanche, vers 5 h., alors que le ciel était chargé de nuages lourds et qu’un orage semblait menacer, un bolide est tombé à l’orée d’une forêt entre Hadol et Raon-aux-Bois, non loin d’un petit étang. Dans sa chute, il a brisé un sapin d’une vingtaine d’années.” Source : Mémorial des Vosges du 3 avril 1901.

1901, avant le 5 mai, vers Pierrefiche (Aveyron).
“Non loin de Pierrefiche, sur la route de Saint-Geniez-d’Oltz, des personnes de cette ville cheminaient paisiblement lorsqu’elles furent tout émues en entendant un bruit semblable à celui que produit le déchirement d’air causé par le passage d’un projectile d’artillerie ; puis une lumière éblouissante brilla dans les nuages, en même temps que retentissait une détonation forte et sèche. C’était un bolide, et un bolide de gros volume, qui a dû tomber tout près de Pierrefiche.” Source : Le Bien du Peuple de Dijon du 5 mai 1901.
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“Le jeune U. A. se rendait de Rodez à Saint-Geniez quand, non loin de Pierrefiche il a vu tomber presque à ses côtés un d’assez grande dimension.” Source : Journal de l’Aveyron du 28 avril 1901.

1901, 15 mai, Loguivy-lès-Lannion (Côtes-
d’Armor). La Croix, du 21 mai 1901, indique
que “Mercredi soir, à 10 h 17, un aérolithe est tombé au-dessus du bois de la Ville-Neuve, en la commune de Loguivy-lès-Lannion. D’une couleur verte éblouissante, ce météore
produisit en tombant l’effet d’un éclair. Sa taille était à peu près celle d’un oeuf de dindon
ou d’oie, et la trajectoire accusait un angle d’environ 15° dans la direction du Nord-Ouest
au Sud-Est.”

1901, 5 juillet, Floirac (Gironde). Un météore est observé pendant quelques secondes. Sa taille est d’un demi diamètre de lune. Une traînée lumineuse suit le bolide. Puis soudainement,
un violent éclair s’est produit ; le météore a
laissé sur son passage une traînée nuageuse épaisse, rougeâtre puis s’est dissipée cinq minutes après. Deux minutes après l’éclatement, un grondement sourd semblable à un tir de canon a été entendu distinctement. La détonation a paru double ; elle a été perçue
dans Bordeaux. On en a déduit que le météore
a éclaté à 45 km au nord-nord-ouest de Floirac, à une altitude assez élevée.

1901, 12 novembre, Colmar (Haut-Rhin). “Un lecteur du Journal de Colmar rend ce dernier attentif à la chute d’un bolide qu’il a observée mardi soir à 8 heures, dans la direction de l’Est à l’Ouest. Le météore avait la forme d’un globe de feu accompagné d’une traînée lumineuse du plus brillant effet. Le phénomène a été visible durant 2 à 3 secondes.” Source : Le Courrier de Metz du 16 novembre 1901.

1902, 9 février, Le Havre (Seine-Maritime). Un météore éclate en trois ou quatre morceaux
après avoir effectué un changement de
trajectoire. Source : L’Astronomie, 1902.

1902, 23 mars, Nuits-St-Georges (Côte-d’Or). “On écrit de Dijon qu’un bolide présentant la forme d’un gros serpent allant de l’est à l’ouest, avec une rapidité vertigineuse a été remarqué vers une heure du matin, à Nuits-St-Georges. Au moment où il fut aperçu, il descendait obliquement de la voûte céleste et paraissait être au-dessus du village d’Agencourt. Il fut perdu de vue à très faible distance du sol de la gare de Nuits. Le sillon lumineux qu’il a laissé sur son parcours a pu être observé pendant cinq minutes.” Source : La Tribune de Genève du 23 mars 1902.

1902, 25 mars, Séez (Savoie). On peut lire dans le Petit Moniteur universel du 29 mars 1902 : “Un énorme bolide, après avoir traversé le ciel du nord au sud, est venu s’abattre, au milieu d’une explosion formidable, au pied du Petit-Saint-Bernard. Les débris de l’aérolithe s’enfoncèrent dans la neige, qu’ils firent fondre autour d’eux. Le fer, la silice, le chrome et le nickel semblent former en partie les pierres célestes dont quelques-unes ont été déposées au musée.”
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Le Journal (Paris) du 1er avril 1902 relate la même chute à Moutiers mais avec une date erronée : “Moutiers, 31 mars. M. André David, maître d’hôtel à Séez, se trouvait récemment, et de nuit, sur le pont de Reclus, lorsqu’il vit, dans la direction de l’Orient, un bolide traversant le ciel avec une rapidité vertigineuse et laissant après lui comme une traînée de poussière d’or. Le météore igné descendit d’un trait pour aller s’abattre sur un roc, près du sentier qui conduit du pont du Reclus au Petit-Saint-Bernard. L’aérolithe rebondit au milieu d’une explosion formidable et ses débris s’enfoncèrent dans la neige. Le lendemain, MM. David et Martin, instituteur à Séez, se rendirent sur les lieux, et trouvèrent deux gros fragments d’aérolithe couverts d’une croûte noire et granuleuse et dans lesquels semblent dominer le fer, la silice, le chrome et le nickel. Ces pierres célestes ont été recueillies avec soin par MM. David et
Martin, qui les tiennent à la disposition des amateurs et des curieux.” Cet article est intégralement repris dans le Courrier des Alpes du 29 mars 1902.

1902, 28 mai, Orthez (Pyrénées-Atlantiques). “Le 28, à 8 h. 1/2 du soir, nous avons vu un bolide, marchant E. O., un peu au sud de notre zénith.” Source : Observatoire Carlier à la tour Moncade d’Orthez : bulletin mensuel, mai 1902.

1902, 22 août, Angers (Maine-et-Loire ). “Angers. - Un bolide. — Vendredi matin, vers 2 heures, un corps lumineux paraissant avoir la grosseur d’un tonneau, a été vu place de la Laiterie par une ronde d’agents. Le météore qui se trouvait à 3.000 mètres de hauteur environ, se dirigeait lentement de l’ouest à l’est, laissant derrière lui une longue traînée lumineuse. Plusieurs agents ont pu observer ce curieux phénomène pendant 2 minutes environ.” Source : L’Union libérale du 25 août 1902.

1903, 2 mars, Aurillac (Cantal). Ce
matin de mars 1903, c’est dans la cour de la maison du 9, rue de Noailles, siège de
l’administration des contributions directes gérée par M. Aymar, que l’on trouva un matin cette pierre de 5,5 kg. M. Aymar rédige immédiatement un rapport : “Le débris planétaire, que l’explosion du bolide du 2 mars a projeté sur la rue de Noailles, a l’aspect d’un petit bloc basaltique irrégulier, de forme arrondie à sa partie supérieure et se terminant presque en pointe à sa partie inférieure. On ne remarque à la surface aucune croûte vitreuse mais il existe de nombreuses aspérités et cupules caractéristiques des météorites. Il s’agit, en l’espèce, d’un aérolithe pierreux (sporadosidères) contenant du fer disséminé et probablement du nickel, indépendamment des autres corps
qu’une analyse très délicate peut seule déterminer.”
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Puis immédiatement après, M. Aymar demande au Journal du Cantal de publier une lettre rectificative, où il reconnait qu’il a écrit mû davantage par l’enthousiasme que par la science...
“Aurillac, le 6 mars 1903. Monsieur le Rédacteur,
Je vous serais reconnaissant de ne pas tarder plus longtemps à faire paraître la rectification que j’ai eu l’honneur de vous transmettre hier.
Lorsque vous vous êtes présenté à mon bureau, j’ignorais que vous étiez attaché à la rédaction du Journal du Cantal et je ne pouvais penser, dès lors, que vous reproduiriez, en vous réclamant de mon nom, les explications que je vous donnais verbalement. D’ailleurs, je n’aurais jamais autorisé une semblable reproduction, puisque je n’avais ni qualité, ni compétence, pour fournir des renseignemenls sur un objet dont la détermination était délicate et que je venais d’examiner en simple curieux.
Les explications que vous m’avez prêtées comportaient trop d’erreurs (de la basalte, au lieu du basalte - copule, au lieu de cupule - mica au lieu de nickel, etc.) pour ne pas songer à vous demander une mise au point. C’est dans la crainte de voir les mêmes erreurs reproduites par les autres journaux de la localité, que je leur ai également fait part de cette mise au point.
Quant à la valeur de celle-ci, veuillez la prendre pour ce qu’elle est réellement, c’est-à-dire pour l’opinion de premier jet d’un amateur qui s’intéresse aux sciences naturelles, mais qui ne saurait avoir la prétention d’apporter des explications rigoureusement et scientifiquement exactes. Il appartenait donc à de beaucoup plus autorisés de vous donner des indications dignes de la publicité.
Et l’avis que j’ai émis au sujet d’un aérolithe, déjà trop bruyant, serait-il infirmé - des considérations tardives justifient même la supposition - que je verrais dans ce fait la consécration d’une incompétence dont je suis bien convaincu, et qu’il est certes regrettable que vous n’ayez pas connue.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, la nouvelle assurance de mes sentiments distingués.
AYMAR.“
Il s’agit très certainement d’un bloc de roche terrestre, une marcassite peut-être. Comment est-il arrivé là ?

1903, 3 mars, Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). “EST-CE UN AÉROLITHE ? Un fleuriste de Choisy-le-Roi, M. Louis Chevalier, âgé de soixante et un ans, passait, hier soir, vers sept heures, sur le quai de Béthune, lorsqu’il s’affaissa tout à coup. Il venait de recevoir sur le sommet du crâne un éclat de pierre vraisemblablement détaché d’une maison voisine. Cependant, malgré toutes les recherches de M. Briy, commissaire de police du quartier Notre-Dame, on n’a pu découvrir de quel édifice cette pierre était tombée. Le fleuriste, après avoir reçu des soins dans une pharmacie, a été transporté à l’Hôtel-Dieu. Son état est très grave.” Source : Le Petit bleu de Paris du 4 mars 1903.

1903, 2 juin, vallée des Aldudes (Pyrénées-Atlantiques). “Aldudes. - Mardi dernier, vers sept heures et demie du soir, une formidable détonation, suivie d’un grondement prolongé, semblable au roulement du tonnerre, attirait l’attention des habitants des Aldudes, d’Urepel et du quartier d’Esnaussou. La détonation, gui s’est produite dans le fond de la vallée d’Urepel, a été précédée du passage d’un aérolithe ou d’un bolide, qui a traversé l’espace dans la direction du nord au sud.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 9 juin 1903.

1903, 3 juin, Bretagne. Un météore observé à
Saint-Brieuc se dirigeant vers le sud-est explose en plusieurs fragments d’un fort éclat.
Source : L’Astronomie, 1903.

1903, 19 août, Neufchâteau (Vosges). “Le feu à Neufchâteau. L’incendie qui s’est déclaré, la nuit de mercredi à jeudi, dans les écuries et greniers à fourrages de M. Salvador, boucher, rue de France, a causé des dommages pour une somme d’environ 13.000 fr., assurés à la compagnie l’Urbaine. C’est, dit-on, un bolide qui aurait mis le feu. Plusieurs personnes l’aurait vu, vers 9 heures et demie du soir, au-dessus de la maison Chaffaut, à proximité du bâtiment incendié.” Source : Mémorial des Vosges du 23 août 1903.

1903, 14 juin, Saulieu (Côte-d’Or). “Dimanche dernier, les habitants de la rue du Marché ont été effrayés par la chute d’un formidable bolide pesant environ 99 kilos.
Ce magnifique météore sera transporté au Musée de la ville où une salle spéciale vient d’être préparée pour le recevoir.
N. B. - Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que cet article est l’œuvre d’un aimable farceur et que le soi-disant bolide est un charmant jeune nomme répondant au doux nom de Mimille, employé chez M. R.
L’échelle sur laquelle Mimille était installé ayant oscillé, ce dernier, décrivant un arc de cercle, vint s’applatir avec grâce sur les dalles, sans se faire heureusement aucun mal.
Il fut aussitôt ramassé par ses amis aux cris cent fois répétés de “Viens, Mimille, viens” (air connu).
La victime ayant été prise d’un accès... de fou rire il fut aussitôt acclamé par la joyeuse galerie qui rit encore.” Source : Le Bien du peuple de Dijon du 21 juin 1903.

1903, 10 décembre, Garlin (Pyrénées-Atlantiques). “Aire.- Jeudi soir, 10 du courant, vers sept heures, un aérolithe ou un bolide, dont la direction était celle du nord-nord-ouest au sud-sud-est, a été aperçu par un groupe de personnes sur la roule d’Aire à Pau, en face Garlin. La traînée lumineuse produite par ce météore, a été d’une intensité telle que pendant deux ou trois secondes on y a vu comme en plein jour. Les témoins de ce phénomène nous ont affirmé que malgré l’obscurité de la nuit, ils ont pu su rendre compte que la chute de ce corps n’avait pas dû se produire très près d’eux, car la traînée lumineuse n’avait été que d’une hauteur de 80 à 100 mètres au-dessus du sol.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 15 décembre 1903.

1904, 24 mai, Privas (Ardèche). “Privas, 24. Hier soir, à 10 h. 13, un bolide a traversé le ciel, du Nord au Sud, laissant une véritable traînée d’étincelles.” Source : Mémorial des Vosges du 26 mai 1904.

1904, 24 décembre, en Gironde. “Samedi soir,
vers 6 heures 10, un aérolithe a traversé l’espace
allant de l’ouest à l’est. Les promeneurs qui
l’ont aperçu ont d’abord été surpris par une brusque et vive lueur. Puis ils ont très nettement distingué, sa vitesse n’étant pas très-grande, comme une fusée qui passait au-dessus du Collège. Des fragments lumineux semblaient se détacher par instant de la gerbe, telle une de
ces fusées chenille qui font l’admiration des foules les soirs de feu d’artifice.” Source : Le Glaneur du 25 décembre 1904.

1905, 3 janvier, Saint-Affrique (Aveyron). “Un bolide serait tombé mardi soir 3 janvier, vers 5 h. 1/2, à St-Affrique, dans le quartier des Hortes, route de Tiergues. Plusieurs Saint-Affricains ont vu la lumière de ce météore extraordinaire, comme une étoile filante décrivant une gigantesque parabole dans les airs et venant s’abattre dans les jardins voisins. Nul doute qu’on ne trouve l’aérolithe, qu’on cherche activement au milieu du sol qui a été fouillé. Pareil phénomène se produisit il y quelques années sur la montagne de Touloupi, dans les environs de St-Affrique. Notre pays serait-il donc prédestiné à recevoir la visite de ces cailloux d’une autre planète ? Tout le monde se souvient du fameux bolide qui tomba à St-Rome-de-Tarn il y a quelque temps, pesant juste 980 grammes. Il est cité dans les ouvrages de Flammarion.” Source : Journal de l’Aveyron du 15 janvier 1905.

1905, 10 janvier, Castres (Tarn). “Un magnifique bolide a parcouru le ciel du Nord-Est au Sud-Ouest, hier soir, vers six heures, sous un angle de quarante cinq degrés environ. Il avait un diamètre apparent d’une douzaine de centimètres et donnait une clarté intense. Il n’avait pas, comme ses semblables, de traînée lumineuse ; sa lueur était blanche et il marchait lentement dans le plan de l’écliptique.” Source : Courrier de Rennes du 14 janvier 1905.

1905, 10 janvier, Espalion (Aveyron). ”Mardi soir, vers neuf heures, un bolide d’une assez-belle grosseur et d’un bien vif éclat, est passé au-dessus de la ville. Sa direction était de l’est à l’ouest.” Source : Bulletin d’Espalion du 14 janvier 1905.

1905, février (?), Montreuil (Seine-Saint-Denis). “Pluie d’aérolithes. —Un phénomène curieux s’est produit, il y a quelques jours à Montreuil- sous-Bois, à l’endroit dit la Fonderie, petite agglomération de maisons, située dans le haut de la localité. Il était dix heures environ quand les habitants qui, pour la plupart, à cette heure, étaient couchés, entendirent un fort crépitement sur le toit de leurs maisons ; on aurait dit une chute de pierres. Cela dura quelques minutes au plus. Certaines personnes sortirent alors et remarquèrent sur le sol une quantité de petites pierres de la grosseur d’un œuf, et semblables à des fragments de minerai encore chaudes au toucher.
D’où ces pierres brûlantes avaient-elles pu provenir ? Une seule explication est plausible, cette grêle de pierres ne pouvait être qu’une chute d’aérolithes.” Source : Le Petit Pontoisien du 11 février 1905.

1905 (ou avant), Cayeux-sur-Mer (Somme). Dans le compte-rendu de la séance du 6 mars 1905 de la Société archéologique de Sens, on peut lire : “M. duchemin fait don à la Société d’un aérolithe trouvé à Cayeux-sur-Mer.” Source : Bulletin de la Société archéologique de Sens, tome XXII, 1906.

1905 (ou avant), Lancy (Yonne). Dans le compte-rendu de la séance du 6 mars 1905 de la Société archéologique de Sens, on peut lire :
“M. Lapôtre, fermier à Pierre-Couverte, offre à la Société un aérolithe trouvé dans la forêt de Lancy.” sans plus de détails. Source : Bulletin de la Société archéologique de Sens, tome XXII, 1906.

1905, 17 avril, Nantes (Loire-Atlantique). “Encore une « lueur dans le ciel » !
Cherbourg avait la sienne - et célèbre -, Tunis a voulu briguer l’honneur d’en avoir une. Aujourd’hui, on annonce de Nantes qu’au phare de la Banche, les deux gardiens ont vu un bolide, un astre, un corps lumineux, qui, venant de la mer, s’est dirigé vers la côte dans la direction du Croisic. Les gardiens ont cru un moment être en présence d’un ballon, mais leur illusion a été de courte durée. Le corps lumineux a d’ailleurs été vu à Nantes par plusieurs personnes. Hier, le Rappel disait que la lueur de Cherbourg, c’était... Léon XIII, fidèle à sa devise « Lumen in cœlo », qui revenait reprocher à Pie X sa politique antirépublicaine. Alors Léon XIII aurait-il le don d’ubicuité ? Cherbourg, Tunis, Nantes, à qui le tour ?” Source : Le Rappel du 17 avril 1905.

1905, 12 octobre, Mauléon (Deux-Sèvres). “Un bolide. Jeudi soir, à sept heures un quart, les personnes qui se trouvaient dans les rues ont pu voir un superbe bolide d’une grande luminosité, se dirigeant du nord au sud-ouest.” Source : L’indépendant des basses-pyrénées du 15 octobre 1905.

1905, 12 octobre, Pau (Pyrénées-Atlantiques). “Un bolide a été observé à Pau jeudi soir. Beaucoup de promeneurs ont remarqué le phénomène qui s’est manifesté par une large traînée lumineuse allant du Sud vers le Nord-Ouest.” Source : L’indépendant des basses-pyrénées du 15 octobre 1905. Est-ce le même météore que celui observé à Mauléon ?

1905, avant le 14 octobre, Genouillé (Charente-Maritime). “Un bolide dont le diamètre apparent était un peu supérieur à celui de la lune a été observé à Genouillé (Charente Inférieure).” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 14 octobre 1905.

1905, 15 novembre, Roubaix (Nord). “M. Robert JONCKHEERE. à Roubaix, a observé, le 15 Novembre 1905, à 7 h. 50, un bolide lent partant du Lynx et allant vers Rigel. Eclat apparent : deux fois celui de Jupiter. La vitesse augmenta près de l’horizon ; il devint très brillant et sa traînée parut bleu verdâtre, puis rouge. Il appartient à la catégorie des bradytes créée par M. FLAMMARION.” Source : Société Astronomique de France, 1906.

1906, 16 juillet, Sarrebourg (Moselle). “Lundi soir, vers 11 h. 30, on a aperçu dans le pays de Sarrebourg un magnifique météore au feu rouge avec deux points bleus, venant de la direction de la Grande Ourse et tombant dans la direction des carrières de la route de Haut-Clocher. Le bolide se développa en tombant comme une fusée prenant la forme d’une grande boule lumineuse.” Source : Le Lorrain du 21 juillet 1906.

1906, 6 août. Perpignan (Pyrénées-Orientales). “Lundi, vers huit heures et demie du soir, un bolide a traversé l’espace au-dessus de Perpignan ; c’était un immense globe de feu terminé par une aigrette assez longue. Le bolide, qui allait dans la direction nord-sud, projetait une lumière blanche très vive. Au moment de sa chute, on a entendu dans toutes les localités de la plaine du Roussillon une détonation sourde assez semblable à celle produite par un coup de canon tiré dans le lointain. Ce bolide a été aperçu d’une grande partie des localités du département des Pvrénées-Orientales.” Source : La Tribune de Genève du 10 août 1906.
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“Le bolide du 6 août. - Un amateur de météorites donnerait un bon prix d’un fragment ou d’une partie de fragment du bolide du 6 août, qu’on aurait pu recueillir dans les régions où on a remarqué leur chute.
Faire offres au bureau du Journal.” Source :
Le courrier de l’Aude du 19 août 1906.


1906, 7 août, Béziers (Hérault). “Béziers, 8 août. Hier soir, vers la chute du jour, un bolide, d’une masse d’apparence considérable, a été aperçu se dirigeant à travers l’atmosphère dans la direction du Nord au Sud-Ouest et répandant une vive lumière de couleur violacée. Il a traversé la vallée de l’Orb et a disparu derrière le mont Tantajou. Tous les baigneurs de la Crau d’Agde ont également aperçu ce météore. Aucune détonation n’a accompagné le phénomène, contrairement à ce qui se produit d’habitude.” Source : Le Courrier de Metz du 10 août 1906.

1906, août, entre Roville-aux-Chênes et Anglemont (Vosges). “Vendredi matin, vers 7 heures 1/4, alors que le ciel était sans nuages, un éclair a brillé au-dessus de la région comprise entre Roville-aux-Chênes et Anglemont, et une boule de feu est tombée éclatant avec fracas. On doit se trouver en présence d’un bolide.” Source : Mémorial des Vosges du 26 août 1906.

1906, décembre, Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). “Un énorme bolide allant dans la direction du sud au nord, a passé au-dessus de Saint-Jean-de-Maurienne, laissant une longue traînée lumineuse derrière lui.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 15 décembre 1906.

1907, 29 octobre, en Savoie. “Mardi soir, lit-on dans le Courrier de la Côte, près de 8 heures. un magnifique bolide s’est montré sur les Alpes de Savoie, un peu à l’occident de la Dent-d’Oche ; il avait la forme d’une immense boule ovoïde - son apparition, qui a illuminé l’horizon d’une vive lueur fauve, n’a duré que quatre ou cinq secondes ; il a éclaté comme une bombe et la détonation a été entendue de plusieurs personnes de notre contrée.” Source : La Tribune de Genève du 31 octobre 1907.

1907, 30 décembre, Thiais (Val-de-Marne). “En se rendant, hier matin, dans son champ, situé près du Sentier des Renards, M. Ramot, cultivateur, était fort surpris d’y trouver une pierre de forme bizarre pesant environ vingt-
cinq kilos. Ayant montré sa trouvaille à des personnes compétentes, celles-ci conclurent à la chute d’un aérolithe.” Source : La Petite République, 31 décembre 1807.

1908, 25 juillet, en régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. “Nous avons signalé, dans notre numéro du 28 juillet, le curieux météore observé le samedi 25 juillet à Saint-Innocent, près d’Aix-les-Bains ; il passa dans le ciel vers 8 heures 50 du soir. Depuis lors, plusieurs autres de nos abonnés qui se trouvaient en des points divers, nous ont confirmé le passage du météore sur une trajectoire nord-ouest-sud. Une abonnée d’Argorot, près Cluny, en Saône-et-Loire, le définit ainsi : « Une étoile dont la lueur était celle d’une petite lampe vue de loin, et allant à l’allure d’une personne se promenant dans l’air. » Cette observation, consciencieusement faite, exclut absolument l’hypothèse émise d’une étoile filante grossie, en vertu d’une illusion d’optique, à Aix-les-Bains.par des brumes sur le lac du Bourget. D’autre part, il est certain, d’après l’allure du météore, qu’il ne s’agissait pas d’une comète. Il est donc probable qu’il sera classé dans la catégorie des bolides lorsque toutes les observations faites auront été comparées, chose dont s’occupe M. Camille Flammarion à la. Société astronomique de France.“ Source : Le Temps du 4 août 1908.

1908, 20 novembre, Annemasse (Haute-Savoie). “On mande d’Annemasse que vendredi soir, à 5 h. 34, un phénomène atmosphérique des plus rares se produisit au-dessus de la région : un bolide se dirigeait du nord au sud en passant au-dessus d’Annemasse et du petit Salève. Il projetait une clarté vive pendant les deux secondes qu’il fut aperçu et à plusieurs kilomètres de hauteur continua sa route dans l’immensité. Curieux détail : La lumière qu’il projetait était rouge et bleue très distinctement.” Source : La Tribune de Genève du 24 novembre 1908.

1909, 27 janvier, Nancy (Meurthe-et-Moselle). “Mercredi soir, sur le coup de sept heures, un bolide magnifique a fait soudain son apparition au-dessus de Nancy. On a pu le suivre pendant plusieurs secondes, sillonnant le ciel et essaimant derrière lui une longue traînée lumineuse, qui lui faisait une queue aussi longue que celle des plus belles cofhêtes, et qui s’éparpillait en miroi- tarile poudre d’or sur la route. Le bolide a disparu vers la forêt de Haye, derrière Boudonville. On ignore encore le point où il a pu tomber.” Source : Mémorial des Vosges du 30 janvier 1909.

1909, 20 février, en Bretagne. “BREST, 21 février. — Des pêcheurs du peut port de l’Aberwrach, près de Brest, ont assisté cette nuit à un phénomène céleste curieux.
Vers 10 heures du soir, une sorte de fusée lumineuse parut sortir de la mer, avec un léger sitllement : le météore parcourut le ciel du Sud Est à l’Ouest et resta visible jusqu’à 4 heures du matin.
Pendant toute sa marche, des étincelles se détachaient du noyau central et semblaient tomber dans la mer.
De diverses localités du Finistère et même du Morbihan, on signale ce même phénomène céleste. Ici c’est vers 8 heures, un peu au dessous de l’étoile boréale qu’apparut ce corps lumineux, presque aussi grand que la lune, avec deux branches pareilles à celles de tenailles de forgeron, également lumineuses. A Carnac (Morbihan) le phénomène disparut vers 9 h. 1/2.” Source : La Dépêche d’Eure-et-Loir du 25 février 1909.

1909, 22 février, en Bretagne et dans le Cotentin. “Lorient. - Un aérolithe a été aperçu un peu partout. en Bretagne, a été vu également à Lorient lundi soir. Chacun prétend l’avoir vu d’une façon différente. Voici la version d’un témoin qui a aperçu le phénomène et l’a suivi dans toutes ses phases : Il était 7 heures 1/2, le ciel était très pur et étoilé. Soudain un bolide, ressemblant à une étoile filante, partit du nord-est et décrîvit un quart de cercle pour aller finir 4 ou 5 secondes, après par une gerbe fulgurante semblable à celle que font les pièces d’artifice. Nul bruit ; derrière le bolide seulement une tralnée lumineuse, à peine perceptible à son point de départ puis allant en a’agrandissant jusqu’à l’éclatement du météore. Cette queue lumineuse est restée visible presque toute la nuit gardant d’abord ; sa forme première puis se courbant de plus en
plus pour ressembler à une faucille puis à une pince, mais perdant graduellement de son intensité lumineuse.” Source : Le Pays breton
et le réveil breton du 28 février 1909.
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“Hier soir, quelques minutes avant 8 heures, alors que le ciei très pur était constellé d’étoiles. les personnes qui se trouvaient dehors furent soudainement éblouies par un jet de lumière d’une éclatante blancheur. Cela dura à peine deux secondes. Un météore partant du Nord se dirigeant vers le Sud éclala et se sépara en deux lignes brisées, la plus petite piquant droit au Sud, la plus longue s’étendant vers l’Est.” Source : La Dépêche d’Eure-et-Loir du 25 février 1909.
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“M. Kerveno, cultivateur à Saint-Gelven, par Gouanec (C-d.-N.). qui se rendait vers 7 heures et quart du soir au bourg de Saint-Gelven. par une nuit très claire, a aperçu le bolide marchant horizontalement à ras du sol, avec une vitesse vertigineuse, de l’est à l’ouest, et un bruit de soufflet de forge. Il a eu l’impression que le bolide, qui avait la grosseur d’une boule à quilles, n’était pas à plus de deux mètres de lui. La traînée lumineuse qu’il laissait sur son passage était fortement colorée de vert.
A un moment donné, une étoile filante s’est détachée du ’bolide et s’est lancée dans la direction contraire, ou plutôt de l’ouest au nord-ouest.
Par ailleurs, M. Kerveno décrit les phases du phénomène en concordance complète avec les croquis de notre lecteur de Saint- Pern.” Source : L’Ouest-Éclair (Rennes) du 3 mars 1909.

1909, 8 août, Maisons-Laffitte (Yvelines). “Un aérolithe de 350 grammes est tombé à Maisons-Laffitte. L’aérolithe dont nous donnons la photographie en grandeur naturelle, est tombé dimanche dernier à Maisons-Laffitte. Voici dans quelles circonstances : M. le docteur Paul
Nouët, de Sartrouville, se rendait, vers neuf heures du soir, au feu d’artifice de Maisons-Laffitte, lorsque tout à coup, en face du château, une longue traînée lumineuse, se dirigeant du Nord au Sud, passa au-dessus de sa tête. Instinctivement, le docteur, croyant à une fusée du feu d’artifice, se recula vivement. Quelle ne fut pas sa stupéfaction en voyant à ses pieds, légèrement enfoncée en terre, une boule lumineuse, qui lui parut de la grosseur du poing. Il se baissa pour la ramasser, mais son impatience lui causa de vives brûlures aux doigts. Après avoir laissé refroidir quelques instants cet étrange projectile qui avait failli l’assommer, M. Nouët put l’examiner et reconnut un aérolithe. Il est complètement sphérique et ne pèse pas moins de trois cent cinquante grammes. Le noyau qui se compose de silicate de fer présente à la surface des taches blanches, qui sont du silicate de chaux et de la silice pure. Cet aérolithe est donc de la même catégorie que ceux trouvés en Bretagne et qui sont vulgairement appelés “pierres de lune.” La sphéricité de ce météorite est une chose très
rare ; “les pierres qui tombent du ciel” ayant presque toujours une forme fragmentaire qui résulte de leur éclatement dans l’atmosphère. Les chutes d’aérolithes sont, en effet, le plus souvent précédées d’une forte détonation ; or, M. le docteur Nouët ne dit pas en avoir entendu et, de fait, le bolide avec la forme sphérique d’un petit astéroïde, est arrivé intact sur le sol. Ce curieux phénomène ne paraît pas avoir été isolé, car plusieurs personnes ont déclaré avoir vu, du côté de Sartrouville, encore avant-hier soir, des trajectoires lumineuses semblables à celle produite par la chute du bolide de
Maisons-Laffitte.” Source : Le Journal, 16 août 1909. Cet événement est aussi relaté dans l’Astronomie, n°23, p. 521 (1909).

1909, 10 août, Lorient (Morbihan). “Avant-hier, vers 3 heures de l’après-midi, le jeune Henri Pocard, fils d’un surveillant technique de
l’arsenal, s’amusait avec un camarade dans
un champ près de Kerjulaude, lorsque soudain il entendit dans l’air un sifflement et un corps tomba presque à ses pieds. Se demandant ce qui lui tombait du ciel, le jeune Pocard voulut ramasser l’objet mais il se brûla les mains.
Cependant au bout de quelque temps, le
jeune homme put le ramasser et l’apporta à
ses parents. On a reconnu que c’était un aérolithe. Le frottement de l’air l’avait échauffé
et en prenant contact avec notre planète, il a
subi une certaine désagrégation. Le débris planétaire a été envoyé à Lorient.” Source : L’Ouest Eclair, 12 août 1909.
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Le Petit Journal du 12 août 1909 relate également l’événement : “Une pluie d’aérolithes - Lorient, 11 août - Au lendemain du violent orage qui s’est abattu hier sur Lorient, on a observé sur plusieurs points des chutes d’aérolithes. L’un d’eux de la grosseur d’un œuf recueilli à Kerjulande a brûlé la main de la personne qui le ramassait. Il présente a la surface des cristallisations de soufre, le noyau est semblable à la pierre ponce.” Il ne s’agit pas d’une météorite bien entendu.

1909, 20 août, Villiers-Saint-Georges (Seine-et-Marne). “On présente sur le bureau un météorite trouvé par M. Chevron, le 20 août dernier, à Villiers-Saint-Georges, dans un champ d’avoine, où il était tombé après la récolte. Son aspect est très différent des scories sarrasines qu’on trouve un peu partout dans la région. Son poids est de 4 kgr. 275, sa densité de 3.5. Il
forme un bloc rectangulaire, détaché par éclatement d’un bolide dont les fragments ont dû être dispersés sur une grande surface. Les angles en sont vifs, la surface a éprouvé une sorte de demi-fusion, et lorsqu’il était à l’état pâteux, les bulles gazeuses considérables qui
se dégageaient ont laissé des cavités superficielles dont les bords sont ridés et
plissés. Parmi les composants, nous
distinguons : la troilite (sulfure de fer en rognons cylindriques), la schréebite (phosphure de fer),
la pyrrhotine (pyrite magnétique mêlée de graphite), dont nous séparons les nombreux fragments à l’aide d’un aimant. La masse principale est formée de péridot (silicate de magnésie). Le chrome et le nickel sont
associés au fer dans ses différents éléments constitutifs (entastite jaunâtre et bronzite à reflets vitreux lamellaires). Ce météorite doit
être classé parmi les crypto sidères bréchiformes.” Source : Séance du 16 septembre
1909, Bulletin de la société d’histoire et
d’archéologie de l’arrondissement de Provins, tome 6, décembre 1909.

1909, début octobre, la Trinité-sur-Mer (Morbihan). “MM. Allain, mareyeur, et Phoyen, de
la Trinité-sur-Mer, se promenaient sur la place, après le fracas malfaisant de la tempête. Ils furent fort surpris d’y trouver un aérolithe qui pesait environ un kilo.” Source : L’Ouest-Eclair, 10 octobre 1909.

1909, 23 octobre, dans l’Aisne. “Un de nos concitoyens a été témoin, cette nuit, d’un phénomène curieux. Il s’agit, d’un bolide vraisemblablement, mais d’un bolide dont la marche a été très particulière puisqu’il s’est arrêté dans sa chute.
Voici l’observation.
Un peu après minuit, M. H... sortit dans sa cour et leva machinalement les yeux au ciel. Dans la direction du sud-sud-ouest une étoile, ou plutôt un corps lumineux de la dimension apparente d’une étoile de première grandeur et de coloration intense jaune-orange, se détacha de la voûte céleste, à environ 10 degrés du zénith et descendit très lentement une quinzaine de degrés, puis s’arrêta. M. H..., surpris, appela ses enfants qui rentraient précisément du spectacle, et leur dit:,Voici une étoile qui vient de tomber tout doucement et qui s’est arrêtée. Regardez-la attentivement comme moi pour voir ce qu’elle deviendra. On regarda. Le corps lumineux se mit, après une station que M. H... évalue à trois minutes, de nouveau en marche, et après avoir couvert une route plus courte que la première, s’évanouit en laissant, une traînée lumineuse qui disparut très vite.” Source : Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement du 23 octobre 1909.

1910, 2 février, Luz (Basses-Alpes). On peut lire dans Le Cosmos du 19 février 1910 le récit d’une chute de météorite qui aurait eu lieu à Luz. L’abbé Siméon, curé de la commune, aurait entendu vers 18 h 30 comme un grand bruit de voiture. Il “aperçut un corps lumineux jetant des flammes, et roulant sur le sol à une allure vertigineuse, pour s’éteindre à environ cent pas. Le
lendemain, on trouva à cet endroit une
quantité de pierres, de diverses dimensions, d’un aspect charbonneux, avec des couches blanches.” Bien entendu, après avoir lu ce récit, on comprend qu’il ne s’agit pas d’une météorite. Monsieur Gasser qui a reçu la lettre de l’abbé, y voit la manifestation de la foudre en boule.
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On peut également lire un article sur ce météore dans la Croix de Provence du 13 février 1910: “Lurs. Aérolithe. - Le 2 février, à
6 h. du soir, un quartier de notre paisible village
a été mis en émoi par un bruit insolite. Parmi ceux qui l’entendirent, les uns l’attribuèrent à l’emballement d’un attelage parti à fond de train ; d’autres, croyant à un tremblement de terre, furent saisis d’une frayeur intense. Les rares privilégiés qui purent se rendre compte de la cause, virent dans la rue un corps lumineux qui roulait sur le sol à une allure vertigineuse. C’était un aérolithe. Le lendemain on en
trouva les morceaux épars, pierres calcinées de diverses dimensions. Débris de la comète, disent quelques-uns I Comète ou planète, qui nous révèlera le point de départ de cet étrange voyageur à travers les espaces célestes ?”

1910, 20 mars, Dijon (Côte-d’Or). “Vers 8 h. 1/2 du soir dimanche, un météore est apparu brusquement dans le ciel, près de la Petite Ourse. Ce curieux phénomène a été observé à Maraussan, oprès de Béziers (Hérault). Le bolide avait la forme d’une immense boule rouge et se dirigeait du Nord à l’Est laissant derrière lui une longue et belle traînée lumineuse qui se dissipa lentement. Sa marche n’était pas précipitée ; il fut visible pendant plusieurs secondes, au bout desquelles il finit par éclater en faisant un bruit énorme. Les éclats embrasés s’éteignirent en tombant.” Source : La Croix de Provence du 27 mars 1910.

1910, fin mars, Saint-Dizier (Haute-Marne). “L’autre soir, vers 10 heures trois quarts, un bolide allant de l’est à l’ouest, est passé au-dessus de Saint-Dizier. Pendant plusieurs secondes le météore a jeté une vive lumière violette, puis il a disparu en laissant une traînée lumineuse comparable à une fusée.” Source : Mémorial des Vosges 2 avril 1910.

1910, 26 mars, Saint-Marc-d’Ouilly (Calvados). “On mande de Falaize qu’un bolide d’une très vive intensité lumineuse a été aperçu samedi soir au-desus de Saint-Marc-d’Ouilly. Les populations, très superstitieuses, attribuent toutes sortes de mauvais présages à ce phénomène, apparu un Samedi-Saint.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées : 29 mars 1910.
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“Falaise, 28 mars. Un bolide, d’une intensité lumineuse très vive, a été aperçu, hier soir, vers sept heures quinze, au-dessus du haut de Saint-Marc d’Ouilly. Après un certain nombre de zigzags dans l’air, le corps lumineux a brusquement disparu. Les populations très superstitieuses du sud de cet arrondissement attribuent toutes sortes de mauvais présages à ce bolide apparu un samedi saint.” Source : L’Indépendant rémois du 28 mars 1910.

1910, 18 mai, 23 h 45, Vonnas (Ain). “M. Manigaud, à Vonnas (Ain), signale qu’un bolide est tombé dans la nuit du 18 au 19 mai, à 11h45m, à Coligny (Ain), à 6 kilomètres au
Sud-Est de Vonnas. Le même bolide aurait été vu à Nantua, et aurait produit un bruit extraordinaire.” Source : l’Astronomie, 1910.

1910, 31 mai, Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). “Mardi, un bolide allant du sud au sud-est est tombé sur la montagne d’Hermillon. Son passage sur Saint-Jean-de-Maurienne a été signalé pendant sept secondes par une traînée lumineuse éclairant la vallée. Il était huit heures et demie du soir.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 3 juin 1910.

1910, 3 juin, Vannes (Morbihan). “Vendredi un bolide est venu éclater au-dessus de la ville. Une grande lueur et une détonation ont été perçues. La ville était enveloppée d’une brume intense et une pluie abondante est tombée ensuite.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 5 juin 1910.

1910, 5 juin, Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Le journal des débats politiques et littéraires du 6 juin 1910 relate ces faits : “Entre le pont de Bry-sur-Marne et l’île des Loups, un bolide est tombé dans la Marne. C’était, si l’on en croit les spectateurs de ce phénomène, un aérolithe qui pouvait peser cinq cents kilos. Une fumée couleur de soufre s’éleva de la rivière, où l’on vit bientôt flotter des poissons morts. Une autre très grosse pierre, assez lourde pour défoncer le toit d’une maison, était tombée, la veille, dans un pré, au Parc-Saint-Maur.” Autre source : Le Figaro, 5 juin 1910.

1910, fin novembre, Aubeterre-sur-Dronne (Charente). “Angoulême, 28 novembre. Un
gros aérolithe, à la suite du passage et de l’éclatement d’un bolide, est tombé dans un jardin à Aubeterre, dans la Charente. Il s’est profondément enfoncé dans le sol.” Source : La Petite République, 19 novembre 1910.

1911, avril, Belonchamp (Haute-Saône). “Un aérolithe d’une certaine grosseur, allant du nord-est au sud-ouest, a été aperçu, tombant dans un champ avoisinnant la route ; il n’a pas été possible de découvrir le lieu où ce météore est tombé.” Source : Le Réveil de la Haute-Saône
du 21 avril 1911.

1911, avril, Joze (Puy-de-Dôme). “Joze. - Un cultivateur, en labourant ses terres, fut très surpris de trouver dans son champ une grosse pierre à peu près ronde, pesant environ 100 kilos. Il en parla à ses voisins, croyant que quelque farceur avait voulu lui jouer un mauvais tour et l’on fut d’avis que la pierre en question ne pouvait être qu’un aérolithe qui, dans sa chute, s’était quelque peu enfoncé.” Source : Courrier du Puy-de-Dôme du 6 avril 1911.

1911, 17 avril, Chargey-lès-Gray (Haute-Saône). “Lundi soir, vers 6 heures et demie, un aérolithe, semblant être à 300 mètres de hauteur et devoir tomber à 500 mètres de Chargey-les-Gray, est passé sur cette commune. Il allait de l’ouest à l’est. On dit que sa chute n’aurait pas
été accompagnée du sifflement habituel qui signale ces phénomènes, parce qu’il aurait éclaté avant. En effet, il était dédoublé en passant à Chargey, où nombre de personnes l’ont remarqué.” Source : Le Réveil de la Haute-Saône du 21 avril 1911.

1911, 30 avril, Morbihan. “Un bolide ! - Dimanche soir, passant près du Vincin, les gendarmes de patrouille furent soudainement éclairés par une vive lueur en même temps qu’ils apercevaient dans le ciel une immense traînée lumineuse qui, décrivant une trajectoire, sembla se perdre à l’horizon. Ce phénomène dura une dizaine de secondes. Quant à la traînée lumineuse, elle disparut peu à peu au bout d’une demi heure.” Source : Journal de Ploërmel du 7 mai 1911.

1911, 22 juin. “Bradyte : le 22 juin 1911, à 8 h. 45 m. du soir, trois personnes se trouvant dans leur jardin ont aperçu au zénith un éclair globulaire d’environ 20 à 25 minutes d’arc de diamètre, qui se dirigeait assez lentement du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Au bout d’environ une minute de temps. il disparut dans le Nord-Est , caché par un nuage noir, à peu près à 30° de hauteur au-dessus de l’horizon. Il présentait une couleur rosée et un éclat comparable à celui de la Lune. On ne le vit pas éclater et l’on n’entendit aucun bruit. Le temps était nuageux: le vent modéré du Sud-Ouest, et des orages semblaient menaçants. D’après les renseignements fournis, ce météore devait circuler dans la région des cumulo-nimbus puisqu’il a été caché par un de ces derniers. BOYER, Capitaine de vaisseau en retraite, à Saint-André d’Ornay (Vendée).” Source : Lumières dans la Nuit, n° 54, janvier 1963.

1911, 13 août, Belan-sur-Ource (Côte-d’Or). “Un gros bolide a été aperçu dimanche soir, vers onze heures, à Belan-sur-Ource, dans la Côte-d’Or ; après avoir décrit une ligne sinueuse, il a éclaté, projetant une lueur intense vers le nord ouest très visible malgré la pleine lune.” Source : Le Bien du peuple de Dijon du 20 août 1911.

1911, 7 septembre, Higuères-Souye (Pyrénées-Atlantiques). “Incendie. - Vendredi dernier à midi un bolide enflammé est tombé sur la grange et dans la cour du sieur Lahonde. Dans dix minutes tout était en flammes, la maison couverte en chaume avait pris feu en même temps. On a pu à peine sauver la femme Lahonde, malade dans son lit et le bétail a aussi pu être retiré à temps. La maison, la grange, le mobilier et les instruments ont été perdus. Aucune assurance ne couvrait le sinistré qui se trouve actuellement sans ressources.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 12 septembre 1911.

1911, 7 novembre, Paris. “M. MAURICE Feuillet, à Paris, a observé le 7 novembre, à 23h10m, très haut dans le ciel, un très beau bolide, ayant l’apparence d’une bombe qui explose, projetant d’un centre blanchâtre, légèrement orangé, des gerbes de poussières lumineuses. Après une longue course, le météore éclata en une étoile blanche éblouissante.” Source : Société astronomique de France, séance du 6
décembre 1911.

1911, 25 novembre, Allerey (Côte-d’Or). “Un bolide a été vu, hier soir, vers 5 heures, par les habitants d’Allerey, parcourant l’espace de l’Est au Sud-Ouest. Le météore était accompagné, dans sa course, d’une longue traînée lumineuse.” Source : Le Messin du 27 novembre 1911.

1911, 25 novembre, Voreppe (Isère). “Grenoble, 26 novembre.
Un bolide est tombé, hier soir, près du hameau de Chevalon, à Voreppe, sans causer d’accident. Le phénomène a été aperçu par de nombreuses personnes; il formait une couronne et laissait après lui, pendant le parcoure, une traînée lumineuse, paraissant formée d’un nombre infini d’étoiles, aux couleurs les plus variées et d’une vingtaine de mètres de longueur. Pendant son passage, on a entendu un bruit analogue au tonnerre, par un ciel sans nuages.” Source : Le Messin du 27 novembre 1911.

1912, 27 février, Paris. “M. Henri Jury, à Paris, signale l’observation d’une fumée jaune
noirâtre accompagnée d’une forte détonation, faite le 27 février dernier, à17h40m, par temps clair, dans la direction de l’Est. Notre collègue se demande si cette détonation n’a pas sa cause dans l’explosion d’un bolide ?
D’autre part, M. Henri Christophe, à Paris, a constaté le même phénomène et écrit : J’étais mardi dernier, 27 février, sur la zone militaire, à Malakoff, lorsque à 17h45m, je fus frappé par un long sifflement dont la durée peut être évaluée à 10 secondes, suivi d’une formidable explosion comparable à celle d’une pièce d’artillerie, mettant tous les petits jardiniers de Malakoff en émoi. Dès l’abord, je ne pensais pas à un bolide et je perdis un temps précieux à rechercher d’où pouvait provenir ce bruit insolite ; quand 10 minutes plus tard, je fis l’inspection du ciel, il était probablement trop tard, seuls quelques petits nuages ne présentant rien de particulier se trouvaient au zénith. Cette détonation (d’après une enquête que j’ai faite) a été entendu dans les 14e et 15e arrondissements où les bruits les
plus divers ont circulé sur la cause de cette explosion. Des témoins ont entendu la détonation, d’autres le sifflement et la
détonation, ces derniers dans les rues calmes et peu passantes.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France, séance du 6 mars 1912.

1912, mars, Largentière (Ardèche). “Un bolide est tombé près de Largentière et a été retrouvé enfoncé dans le sol. C’est un corps dur, de la grosseur et de la forme d’une orange, de couleur noirâtre. L’intérieur en était creux, contenait du sable très fin et des matières brillantes semblables à du quartz. Son poids était d’environ 120 grammes.” Source : Le Messin du 9 mars 1912

1912, 19 septembre, Troyes (Aube). “TROYES. - L’avant-dernière nuit, à 2 heures, un météore volumineux et rapide a traversé avec bruit le ciel, du Sud-Ouest au Nord-Est. Il a éclaté dans la région de Nogent-sur-Seine, réveillant nombre d’habitants, dont les maisons ont été ébranlées par la commotion.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 21 septembre 1912.

1912, nuit du 18 au 19 septembre, dans l’Aube. “Brillant bolide. - Un météore volumineux, doué d’une vitesse considérable et d’un pouvoir lumineux intense, a traversé, dans la nuit du 18 au 19 septembre, Celles-sur-Ource (Aube), à 1h47m. Le bolide a été remarqué également dans les communes de Longeville, Machy et Maupas. Au moment où il semblait se rapprocher du sol, une forte détonation s’est fait entendre, suivie d’une projection lumineuse absolument effrayante. Cette détonation s’est traduite par une sorte d’ébranlement souterrain à Nogent-sur-Seine, à plus de 25 kilomètres de l’endroit où elle se produisit. Les portes et les fenêtres furent violemment secouées et les habitants, réveillés en sursaut, furent en proie à la plus intense frayeur.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France.

1912, 12 octobre, Pontivy (Morbihan). “Un bolide d’un grand éclat est passé hier soir sur Pontivy se dirigeant de l’ouest à l’est.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 13 octobre 1912.

1912, 23 octobre, nord de la France. On peut lire dans le Bulletin de la Société Astronomique de France (1912) deux rapports sur ce météore :
“Explosion d’un bolide en France. - Une formidable explosion a été entendue le mercredi 23 octobre, à 7h5m du matin, dans toute la région située sur les confins de la Somme et de l’Aisne, notamment à Péronne, Montdidier, Nesle, Ham et Saint-Quentin. On crut d’abord à l’explosion d’une poudrière à La Fère ou à Péronne. Il n’en était rien, car M. Dreville, employé sémaphorique sur la ligne d’Amiens à Paris, au kilomètre 69, près de Saint-Just, a fait la description suivante du phénomène : au-dessus de sa tête, il aperçut, malgré le brouillard, une lueur intense formée d’une boule de feu, traînant à sa suite un large tourbillon de vapeurs et projetant des lueurs d’arc-en-ciel. En même temps, il entendit un sifflement et un ronflement formidables. L’observateur était à peine revenu de sa surprise que le bolide éclata avec le bruit terrible entendu de si loin. Ce bolide a été également observé à Noeux-les-Mines, par M. J. de la Porte.”
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(suite) “Nous avons signalé au dernier Bulletin (novembre 1912, p. 519), l’explosion d’un brillant bolide arrivée le 23 octobre. Ce météore a été observé à 7h par M. J. De la Porte, à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais), qui en a adressé une description très complète au Cosmos. Nous en extrayons les passages suivants : « Le temps était découvert et le ciel très lumineux. Néanmoins, ce bolide avait un éclat extraordinaire, et sa visibilité était telle que je l’ai aperçu, bien que mon acuité visuelle ne soit que de 0,3 à 0,4. La trajectoire était horizontale, de l’Est à l’Ouest (en regardant juste dans la direction du Sud). Après un parcours de quelques degrés, il a explosé comme une fusée. Le ciel était découvert ; il y avait seulement sur le parcours du météore un léger cirrus très diaphane à travers lequel il a passé, laissant derrière lui une traînée blanche qui a persisté quelques secondes, puis s’est condense en grains de chapelet, se réduisant finalement à deux taches très allongées qui ont disparu au bout d’une minute ou deux. La hauteur du bolide au-dessus de l’horizon était d’environ 21°. Ma position géographique était la suivante, avec l’approximation que comporte la carte au 80 000e : Longitude, 0 gr. 37’ 2/5 Est ; Latitude, 56 gr. 7’ 1/2 Nord. »
Mme Adèle Vaillant, à Foncquevillers (Pas-de-Calais), distant de 32 kilomètres d’Amiens et de 20 kilomètres d’Arras, a entendu très nettement la détonation, qui a paru analogue à celle d’un coup de feu puissant et prolongé, tiré de la direction du Sud, dans le voisinage immédiat.
Mme Blain-Déjardin, au château de La Taulle Oise), a été avertie du passage de ce météore par une longue, formidable mais lointaine explosion, qui fut également perçue à Montdidier (Somme), à Roye, à Chaulnes, à Nesles, à Péronne, villes situées également dans la Somme, à Saint-Quentin (Aisne), etc ; c’est-à-dire dans un rayon de 80 kilomètres au moins. Mme Blain-Déjardin ajoute : « Je me suis renseignée directement auprès de M. Dreville, cet employé aiguilleur à Saint-Just (Oise), cité dans le dernier Bulletin
(p. 519) qui m’a décrit ainsi le phénomène : son attention fut attirée par une lueur semblable à celle d’un fanal de locomotive édairant soudain sa guérite. Sortant alors pour se rendre compte de ce qui se passait, il remarqua, à une grande hauteur, une boule de feu suivie d une traînée et accompagnée d’un brouillard (?) ou vapeur (?) si intense que l’on aurait pu distinguer un objet à 20 mètres. Le météore, qui se mouvait avec la rapidité d’un express dans la direction sud-nord, présentait les teintes de l’arc-en-ciel. Environ 80 secondes après son passage, toujours au dire de M. Dreville, une formidable explosion se produisit, mais il ne pût voir l’éclatement du bolide. Le brouillard qui accompagnait le phénomène se dissipa au bout de 5 minutes environ.
J’ai appris, d’autre part, qu’à Beuvraignes (Somme), village situé à 25 kilomètres environ au Nord-Est de Saint-Just, un enfant, qui n ‘a pu donner d autres détails, avait vu passer à la même heure une boule de feu. Effrayé et pleurant, il avait couru se réfugier chez ses parents.”
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Un autre article extrait du Bulletin de la Société Astronomique de France (1912) indique que “Le bolide remarquable du 23 octobre dernier, signalé au précédent Bulletin (pages 516 et 517) a été également observé à Saint-Genis-Laval, près Lyon, par plusieurs personnes qui
déclarent l’avoir vu surgir des nuages près du zénith, et se diriger vers le Sud-Ouest. Le ciel était alors couvert de nimbus, et l’apparition a été soudaine comme celle d’un éclair. La durée de visibilité fut très courte, et le météore éclata avec bruit au bout de quelques instants. Ce bolide était, disent les observateurs, d’un blanc éblouissant, comparable à la flamme de l’acétylène, et, à sa vive clarté, on distinguait les objets comme en plein jour. Je n’ai pas assisté à ce beau spectacle, mais j’ai très nettement entendu ce soir là, vers 6 heures, une détonation semblable à un coup de feu lointain. Ne pouvant, à cause de la nuit, l’attribuer vraisemblablement au fusil d’un chasseur, j’ai pressenti quelque phénomène insolite. Je suis sorti hâtivement, mais je n’ai rien remarqué d’anormal. Ce n’est que le lendemain, en apprenant l’existence du bolide, que j’eus confirmation d’en avoir entendu l’explosion. G. BLUM, Observatoire de Lyon, Saint-Genis-Laval (Rhône).”
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“On continue à s’entretenir de tous côtés de la fameuse détonation de mercredi matin. C’était un phénomène atmosphérique, ainsi qu’il résulte de la lettre suivante que nous adresse un de nos abonnés de Villeret.

Villeret, le 25 octobre 1912.
Monsieur Marquant,
Ayant vu le phénomène atmosphérique qui s’est produit mercredi, je puis vous donner quelques renseignements à ce sujet :
Il était exactement 7 heures 05 du matin lorsqu’une boule de feu (un aérolithe probablement) traversa l’espace à l’ouest décrivant une trajectoire et laissant à sa suite une fumée blanche intense, d’une longueur de 15 à 20 mètres. Ce petit nuage blanc ne disparut qu’au bout d’un certain temps.
Le coup de tonnerre prolongé qni mit en émoi la population environnante se fit entendre de 20 à 30 secondes environ après la disparition du corps lumineux.
J’ai cru vous intéresser en vous envoyant cette petite note.
Veuillez, etc.
J. GOSSELIN.
Nous remercions M. Gosselin de son intéressante lettre. Elle fixe définitivement sur les causes de la détonation.” Source : Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne du 26 octobre 1912.

1912, 24 octobre, Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie). “Mme Albanie Dubouloz, à Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie), signale que le 24 octobre, entre 21h30m et 21h45m, après une journée de tempête du Sud, elle a entendu, comme venant du sous-sol, une forte explosion, analogue à l’explosion d’un obus. Une observation semblable a été faite, à 300 mètres de distance, par Magnin, qui entendit une sorte de coup de tonnerre venant du sous-sol. Mme Dubouloz se demande s’il s’agit là de l’explosion d’un bolide ou d‘un bruit produit par un tremblement de terre ?” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France.

1912, 12 décembre, Granville-Sainte-Honorine (Seine-Maritime). Un bolide crée une magnifique gerbe lumineuse en éclatant.
Source : L’Astronomie, 1913.

1913, début juin, Noroy-sur-Ourcq (Aisne). “Un phénomène vient de se produire dans la commune de Noroy-sur-Ourcq. M. Benoît Aubert, propriétaire, était occupé à lire chez lui, quand un bruit insolite se fit entendre dans son jardin. Il découvrit, dans un semis de betteraves, tout un amas de bois provenant d’un arbre, et, dessous, une pierre qui venait de tomber du ciel. La chute de cette pierre avait été entendue de tout le village. Cet aérolithe du poids d’un kilogramme environ, ressemble en tous points à un objet pétrifié. Sur la surface, on remarque des cristallisations très brillantes. Aucune odeur ne se dégage de ce corps entièrement dur provenant sans doute d’une planète.” Source :
Le Messin, 5 juin 1913.

1913, 8 novembre, à Senonches (Eure-et-Loir) et à Paris. “Un beau bolide a été observé le
samedi 8 novembre, par MM. H. Jury, à Paris, et Maurice Hameline, à Senonches (Eure-et-Loir). M. Jury se trouvait à Paris, boulevard Victor, se dirigeant vers l’Ouest. A 19h10m, son attention fut attirée par un bruissement assez fort venant du zénith, un peu en arrière. Se retournant brusquement, il aperçut dans la direction de
l’Est, à 40° environ au-dessus de l’horizon, un brillant bolide d’un éclat blanchâtre. Le météore éclata aussitôt en l’usée dont toutes les étincelles jaune d’or se dispersèrent et disparurent. M. HAMELINE a noté ce météore
à 19h13m exactement, à droite des Pléiades. Il vint éclater à droite d’Aldébaran et au-dessus d’Orion, avec une couleur rouge.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France (1914)

1913, 8 novembre, Combronde (Puy-de-Dôme). “Chute d’un aérolithe. - Samedi 8 novembre, sur les 2 heures du soir, plusieurs personnes ont aperçu un aérolithe qui paraissait fort brillant et assez volumineux. Il suivait la direction du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est. Il a paru se briser et tomber par morceaux dans les bois taillis au Nord-Ouest de Combronde, entre les villages des Jouffrets et des Ballages.” Source : Courrier du Puy-de-Dôme du 16 novembre 1913.

1913, 10 novembre, La Tagnière (Saône-et-Loire). On a pu lire dans les journaux du 13 novembre la petite note suivante, envoyée
d’Autun (Saône-et-Loire) : “Lundi, 10 novembre, un bolide en feu est tombé à Tagnière, sur la propriété de M. de Charmasse et a détruit les bâtiments en entier, etc... A ce propos, le propriétaire même écrivait à M. Flammarion :
« L’opinion populaire attribue l’incendie de mon bâtiment de ferme à la chute d’un globe lumineux ou à un éclair que quelques personnes auraient aperçu de loin, au moment où la construction s’est soudainement embrasée. Mais je dois dire que si l’incendie a pris naissance tout en haut du bâtiment où sont les fourrages, cet accident n’a été accompagné ni d’une détonation quelconque, ni du bruit résultant de la chute d’un corps. Le fait s’est produit au milieu du profond silence de la soirée. Jusqu’à présent il n’a été recueilli sur place aucun fragment d’aérolithe. (Veuillez recevoir, etc.» A. De Charmasse.
Sur ce point également, notre collègue M. Paul Delaporte, adressait à M. Flammarion la lettre suivante : « Il m’a semblé intéressant de demander quelques renseignements au sujet de la chute de bolide signalée aux environs d’Autun. La réponse, que je vous fais parvenir, pourra être classée parmi celles que vous avez dû recevoir maintes fois sur de tels sujets et
que l’on pourrait intituler, en tout cas :
Comment on écrit l’histoire.” Source : Bulletin
de la Société Astronomique de France (1914).
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“Lundi, un bolide en feu est tombé, à la Tagnière, sur la propriété de M. Charmasse et a détruit les bâtiments en entier, Les dégâts, s’élevant à 30.000 francs, sont couverts par une assurance.” Source : Le Courrier de Metz du 14 novembre 1913.

1913, 12 novembre, Santosse (Côte-d’Or). “Santosse. Dans la nuit du 12 au 13 courant, vers 8 heures du soir, un bolide, fuyant à toute vitesse du Sud au Nord, a été aperçu sur les chaumes d’Auvenay et a éclairé comme en plein jour, pendant une seconde à peine, cette vaste étendue qu’est le plateau d’Auvenay. Quelques rares personnes ont pu contempler ce spectacle.” Source : Le Bien du peuple de Dijon du 23 novembre 1913.

1913, 16 novembre, Ile d’Oléron et à la Rochelle (Charente-Maritime), Niort (Deux-Sèvres), Cognac (Charente), la Roche-sur-Yon (Vendée). “M. le Dr Lotte, membre de la Société, à Saint-Georges-d’Oléron, a signalé qu’un bolide splendide a sillonné le ciel de l’Ile d’Oléron, du Nord-Est à l’Ouest, le 16 novembre, à 19h55m. Une lueur verdâtre a subitement illuminé tout le ciel comme un immense éclair, puis un bolide de la grosseur apparente de la Lune et très rouge, avec longue traînée lumineuse, droite et rougeâtre, s’est précipité avec une vitesse vertigineuse vers la mer, à l’Ouest de l’île. On à pu l’observer de 2 à 3 minutes avant d’entendre le bruit de trois coups sourds mais forts, au moment de sa disparition. L’explosion a provoqué une secousse atmosphérique qui a fait vibrer les vitres.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France (1915).
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“Dimanche soir, vers 8 heures, une grande lueur verticale, partant de l’ouest, a illuminé la terre pendant quelques secondes et, quatre minutes après, deux explosions peu pareilles à celles de coups de canon se sont fait entendre. On eut l’impression que la terre avcait tremblé. Dans plusieurs maisons, dans les environs, des vitres et des meubles ont légèrement remué. On croit à l’éclatement d’un bolide dans les airs. D’autre part, à St-Eloi, près de la Patte d’Oie, le bolide est venu, dit-on, tomber sur la chaussée, y creusant un trou assez profond, dont l’origice semblait avoir été limé. Des habitants de cette banlieue affirmlent avoir aperçu, au moment de la chute, le boliode, qui affectait la forme d’un abat-jour. Des informations signalent aussi que le même phénomène a été observé à Niort, Cognac et La Roche-sur-Yon.” Source : Le Courrier de la Rochelle du 18 novembre 1913.

1913, 18 novembre, Saint-Sulpice-sur-Lèze
(Haute-Garonne). Une pierre de 60 g serait
tombée près de cette commune. Conservée au
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris
mais aussi dans la collection minéralogique
du colonel Vésigné ; il s’agit en fait d’une péridotite, d’origine terrestre.

1913, 19 novembre, sur toute la France. On
peut lire dans le Bulletin de la Société Astronomique de France de 1914 : “Le mois de novembre 1913 a été particulièrement riche en apparitions de bolides, et plusieurs de nos collègues nous ont adressé à ce sujet des descriptions intéressantes que nous allons résumer ici. Le plus curieux de ces météores a été observé le 19 novembre, vers 18 heures, et il a eu un grand nombre de contemplateurs séparés les uns des autres par d’immenses distances. Sa grandeur était considérable, estimée au quart et même à la moitié du diamètre apparent de la Lune.
Voici ce que M. de Limairac, membre de la Société, à Montauban (Tarn-et-Garonne), écrivait à ce propos : « Un beau bolide a été observé
dans les environs de Montauban le 19 novembre, exactement à 17h45m (heure officielle). D’un bleu électrique et d’un éclat éblouissant, son diamètre apparent paraissait le quart de celui de la pleine Lune. Venant du Sud-Est, il se dirigeait vers le Nord-Ouest, et sa vitesse était inférieure à celle d’une très lente étoile filante. La durée d’apparition fut de 4 à 5 secondes ; la trajectoire paraissait légèrement courbe. La marche du météore était absolument silencieuse. Au moment de sa disparition, il se divisa en plusieurs parties qui se projetèrent dans le sens de sa marche en laissant de longues traînées rouges - absolument comme une fusée qui éclate - et 35 ou 40 secondes après retentirent 4 ou 5 coups sourds et lointains. Le lendemain, un paysan que je questionnais sur les impressions que lui avaient causé ce phénomène, me déclara que « ça annonçait ou le froid, ou la « guerre ! »
Presque tous les journaux locaux ont signalé l’apparition du météore. D’autre part, M. I. Adoni, membre de la Société, à Marseille, qui se rend tous les soirs à la plage du Prado pour contempler le ciel étoilé, a vu, ce même jour, vers 18h, de son observatoire improvisé, ce bolide, qu’il a estimé de la grosseur apparente du tiers de la Lune. Il se dirigeait vers le Nord-Ouest et a disparu sans bruit, au-dessus de la mer, entre les îles du Frioul et la plage. M. Henry Rey, de la Société scientifique Flammarion de Marseille, rapporte que ce bolide, dont l’apparition a eu lieu quelques minutes avant 18h, avait la couleur blanche de l’éclair du magnésium. Il marchait assez rapidement de l’Est-Sud-Est à l’Ouest-Nord-Ouest. Diamètre apparent : moitié de celui de la Lune. Il laissa une traînée lumineuse, très brillante, qui n’a pas persisté (peut-être a-t-elle été absorbée par la clarté intense due à l’éclairage de la ville). Ce bolide a été observé d’un grand nombre de localités des Pyrénées-Orientales, du Languedoc et de la Provence. On l’a signalé de Perpignan, de Ganges (Hérault), de Lavaur (Tarn), de Toulouse où, dit-on, son apparition fut précédée d’un vif éclair, et sa direction est indiquée du Sud-Ouest au Nord-Est (?) ; vitesse vertigineuse,masse brillante
d’où jaillissaient des étincelles. Il était si
lumineux qu’on y voyait comme en plein jour, bien que le Soleil fût déjà couché depuis près de 2 heures. Sa visibilité dura de 4 à 5 secondes. Après sa disparition, il laissa sur son passage un sillon lumineux qui persista sensiblement. Il a été vu également de Boucoiran, et d’Avèze (Gard), d’où on le décrit comme une boule de feu suivie par une longue mèche violacée, semant sur son passage des particules enflammées. A Pont-de-Labeaume (Ardèche), on s’est émerveillé au spectacle de l’apparition céleste illuminant la nuit, et les témoins du phénoméne ont rappelé, à cette occasion, la chute du fameux uranolithe de Juvénas, dans les environs, tombé en 1830 et conservé dans la collection du Muséum de Paris. A Fontvieille (Bouches-du-Rhône), le bolide a illuminé la terre d’un éclat étrange et semé sur sa route, du Sud-Est au Nord-Ouest, une pluie de feu. Il a été signalé aussi de Meung-sur-Loire (Loiret) et du château de la Roche, dans la Nièvre. Ce n’est pas seulement des provinces méditerranéennes françaises que ce curieux météore a été observé.Notre collègue, M. André Mieq, de Mulhouse, qui se trouvait à la date du 19 novembre sur les rivages du lac Léman, à Coppet, aperçut, ainsi que plusieurs autres personnes, vers 19h (temps moyen de l’Europe Centrale) ce magnifique bolide venant du Sud-Ouest, vert et très lumineux, qui laissa derrière lui une longue traînée lumineuse. Mais était-ce le même bolide ? Les directions signalées par plusieurs observateurs diffèrent assez pour laisser supposer qu’il y en a eu au moins deux. Le fait le plus curieux peut-être est qu’en ce même soir du 19 novembre 1913, un autre météore fort remarquable a été signalé par notre distingué collègue, M. G. Raymond, de son observatoire d’Antibes (Alpes-Maritimes), peu après 17h, se dirigeant du Sud-Ouestau Nord-Est. Il était d’une grande blancheur et fit explosion sur la mer, en produisant une gerbe d’étincelles à mi-distance d’Antibes et du Cap Ferrat, spectacle admirable après un coucher de soleil de toute beauté, dans un ciel pourpre et rose, richement coloré.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France (1915).
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“Un bolide. - Un superbe bolide a été aperçu mercredi soir, à 5 h. 45. Des habitants de la plaine de Lascamps, qui ont observé le phénomène céleste, ont déclaré avoir eu l’impression que le bolide était tombé à une distance peu importante d’Albi. La chute s’est produite avec un bruit semblable à une détonation.” Source : Journal du Tarn du 22 novembre 1913.
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“Toulouse, 20 novembre. - Un bolide d’une grosseur extraordinaire, projetant une vive lueur et faisant entendre un grondement sourd et continu, a traversé hier soir, à six heures, le ciel au-dessus de Toulouse. Allant du sud-ouest vers le nord-est, le phénomène a duré cinq ou six secondes, puis une violente détonation a ébranlé l’air lorsque le météore a disparu à l’horizon.
Le même phénomène a été également observé à Lavaur.
Le météore a été aperçu à six heures du soir, par l’es habitants de Bagnères-de-Bigorre. Il laissa derrière lui une large traînée lumineuse du plus bel effet. Quelques secondes après, une importante chute d’aérolithes se produisit.” Source : Le Courrier de Metz du 21 novembre 1913.
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“Lavelade-d’Ardèche. Mercredi, à 5 h. 50 du soir, nous avons vu le pays vivement éclairé par un aérolithe venant de l’Est et allant vers l’Ouest. La traînée lumineuse laissée dans l’air faisait penser à une fusée volante plongeant en décrivant une ellipse d’immense rayon. Le bolide est tombé dans le Gard.” Source : Journal d’Aubenas du 22 novembre 1913.

1913, 21 novembre, La Peyrade (Hérault). “Un bolide est tombé hier vers 7 h. 45 dans l’étang du Thau, en face l’usine Saint-Gobain.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 22 novembre 1913.

1913, 21 novembre, les Guerreaux (Saône-et-Loire). On peut lire dans l’Indépendant des Basses-Pyrénées du 22 novembre 1913 : “PLUIE DE BOLIDES. CHAROLLES. - Hier soir, à 9 heures, un violent incendie a détruit, en quelques instants aux Guerreaux, la ferme de M. Jean Gouby, cultivateur. Tous les bâtiments d’habitation et d’exploitation, les fourrages, les récoltes et le matériel agricole ont été réduits en cendrés.On n’a pas même eu le temps de taire sortir les animaux des écuries. Ce sinistre aurait été occasionné par un bolide que certaines personnes ont vu tomber sur la ferme de M, Gouby.“

1914, 7 janvier, principalement dans toute la France. Un météore est observé à Auxerre, Roanne, Paris, Orléans, Tours, Châtellerault, Coutances, Saint-Nazaire, Bergerac, mais aussi en Bretagne, à Paimpol et à Plouézec. Un marin de Croix-de-Vie, en Vendée affirme avoir observé la chute du météore à 50 m de son bateau, après avoir ressenti la chaleur et la vive lueur du phénomène. Le Chanoine Chapeau, de Blois,
aurait recueilli des fragments de la météorite à Cellettes, village situé à quelques kilomètres au sud de Blois…
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Le Courrier de la Rochelle du 8 janvier 1914 parle le premier de l’événement dans ses colonnes : “Un nouveau bolide est passé au-dessus de La Rochelle. Hier soir mercredi, à 8 h. 20, une traînée lumineuse a sillonné l’atmosphère au-dessus de notre ville. Il y a tout lieu de croire qu’on a eu affaire à un aérolithe. En effet, des passants ont pu parfaitement voir un disque de feu, d’un éclat comparable à la lumière de l’acétylène, suivi d’une queue lumineuse de 2 ou 3 mètres en apparence. Aucune explosion ne fut entendue. De Tours, on signale aussi qu’un bolide a éclaté au-dessus de cette ville.”
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Le Petit Courrier du 9 janvier 1914 indique : “Mercredi soir, vers 8 heures, un bolide - qui a été également vu à Thouars - a passé au nord d’Angers. Un peu plus tard, l’aérolithe, qui affectait l’aspect d’une traînée lumineuse rouge et violette d’un éclat éblouissant, illumina la ville de Tours. Quelques instants après, dit notre confrère de La Dépêche, une violente explosion se faisait entendre, ébranlant les portes et fenêtres des maisons. Des attroupements se formèrent de tous côtés et les commentaires allèrent leur train.
Certains ont cru à une explosion de la poudrerie du Ripault. Des passants ont pu parfaitement voir au-dessus de la place du Palais un disque de feu, d’un éclat comparable à la lumière de l’acétylène, suivi d’une queue lumineuse de 2 ou 3 mètres en apparence a éclaté soudain en mille morceaux, blanc, rubis, orange, comme une fusée. Une ou deux minutes après, un craquement formidable se faisait entendre, ébranlant le sol. Une dame d’Angers et habitant rue du Bon-Repos, Mme Farcy, a vu un des débris de l’aérolithe tourner ou plutôt s’éteindre en tombant à quelques mètres d’elle, dans un jardin. Ce fut, nous a-t-elle dit, une sorte de chenille comparable à celle des feux d’artifice... On eût dit une grosse corde enflammée tombant obliquement. La lumière était si vive que l’herbe, à quelques pas de moi, eu fut comme embrasée... Il n’y eut aucun dégagement de chaleur... Le choc à terme fut presque nul... .celui d’un tout petit caillou touchant le sol.
A Saumur. Un phénomène céleste a été remarqué avant’hier soir, à 8 heures 20 exactement. a Saumur. Une traînée lumineuse, pareille à une forte étincelle de magnésium, d’un éclat éblouissant, à sillonné le ciel de l’Est à l’Ouest, illuminant la ville. Une détonation se fit entendre pudiques instants après. laissant, comme trace, un très perceptible nuage blanc. Beaucoup de nos concitoyens qui se trouvaient dans les vues, à ce moment, ont été vivement surpris de ce phénomène céleste.
A Baugé. Mercredi soir, à 8 heures 1/2 un bolide d’une vive clarté et se dirigeant de l’Est à l’Ouest, est passé sur Baugé. En rien de temps, tout le monde fut aux portes, mais ne put voir que la traînée lumineuse laissée par le météore. A peine deux minutes après, un violent grondement, pareil à un coup d’orage, se faisait entendre, et sans doute produit par le déplacement de l’air. Le son parcourant 340 mètres à la seconde, on a calculé que le bolide devait se trouver à une hauteur d’une quarantaine de kilomètres environ au-dessus de terre.“
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L’Union libérale du 9 janvier indique : “Un bolide passe au-dessus de la ville. Hier soir mercredi, à 8 heures et demie, une traînée lumineuse rouge et violette, d’un éclat éblouissant, sillonnait l’atmosphère et illuminait Ia ville. Quelques instants après, une violente explosion se faisait entendre, ébranlant les portes et fenêtres des maisons. Des attroupements se formèrent de tous côtés et les commentaires allèrent leur train. Certains ont cru à une explosion de la poudrerie du Ripault, ce qui a été tout de suite démenti. Il y a tout lieu de croire qu’on a eu affaire à un aérolithe. En effet, des passants ont pu parfaitement voir au-dessus de la place du Palais un disque de feu, d’un éclat comparable a la lumière de l’acétylène, suivi d’une queue lumineuse de 2 ou 3 mètres en apparence. Le disque a éclaté soudain en mille morceaux blanc, rubis, orange, comme une fusée.”
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L’Indépendant de la Charente-Maritime du 10 janvier 1914 : “Mercredi soir, vers 8 h., plusieurs de nos concitoyens ont vu une lueur subite illuminer le ciel ; c’était un bolide laissant sur son passage une traînée éblouissante, et se dirigeant vers le nord. Ce météore est sans doute celui que l’on signale de la Vienne, de la Vendée, et de divers points de la Charente-Inférieure. A Châtellerault, le fracas fut si épouvantable que l’on crut à un tremblement de terre. Le bolide suivit le cours de la Vienne et creva enfin sur Tours, au-dessus de la ville, où après des détonations formidables, il s’abattit en pluie multicolore, au grand effroi des habitants. A ce propos, disons que plusieurs personnes nous ont rapporté avoir entendu un grondement, comme un tremblement de terre. Ce grondement devait provenir de l’éclatement du bolide. En effet, on sait que de tels météores éclatent en touchant l’atmosphère terrestre. En tenant compte de la vitesse de l’aérolithe, on peut dire que l’éclatément s’est produit â 50 ou 60 kilomètres au-dessus de la surface de la terre. Des passants ont pu parfaitement voir au-dessus de la ville un disque de feu, d’un éclat comparable à la lumière de l’acétylène, suivi d’une queue lumineuse de 2 ou 3 mètres en apparence. D’autres n’ont vu qu’une lueur fulgurante, vite évanouie, et ont entendu comme un coup de canon. On a signalé l’apparition de ce bolide un peu partout, à la même heure.“
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Le Petit Parisien du 9 janvier 1914 publie quelques témoignages : “Montluçon, 8 janvier. - Un bolide affectant la forme d’une longue traînée de flammes sillonnant la nue et accompagné de détonations, a été aperçu, hier soir, vers huit heures, au-dessus de Commentry et de la
région environnante. Il a été également vu à Doyet, à Chamblet et à Marcillat. Il se dirigeait
du sud-est au nord-ouest.
Martizay (Indre), 8 janvier. - Un bolide allant de l’est à l’ouest a passé sur Martizay, hier soir. Il a éclaté peu après avec un bruit formidable qui a ébranlé les maisons.
Cholet, 8 janvier. - Hier soir est passé, à l’ouest
de Cholet, un bolide, jetant sur son passage un reflet rouge, marchant à une vitesse vertigineuse, et paraissant se diriger du sud-est au nord-ouest. Le météore pendant son passage au-dessus de notre ville, avait un éclat éblouissant.
Paimpol, 8 janvier. - Une violente secousse au sol, précédée d’un bruit sourd semblable au roulement d’un camion lourdement chargé, a été ressentie la nuit dernière, vers minuit, dans toute la contrée, mais principalement à Paimpol et à Plouézec. Des faïences suspendues ont été projetées à terre et des vitres brisées.”
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Le Journal du Cher du 10 janvier publie un certain nombre de témoignages : “Le passage de ce météore semble être un des phénomènes Célestes les plus extraordinaires que l’on ait signalé depuis de nombreuses années.
Une partie de la France en a été le témoin émerveillé.
De l’Yonne, à Auxerre, en effet, où le bolide paraît être entré en contact avec l’atmosphère de la terre, il a été aperçu allant de l’Est à l’Ouest jusqu’aux bords de l’Océan Atlantique, à Saint-Nazaire et au Palais (Belle-lsle).
Dans le même temps, le météore était vu dans le Nord, à Paris, et même à Coutances, et dans le Midi on signalait son passage à Bergerac.
Cette étendue de territoire où le phénomène fut visible, donne une idée de son importance vraiment extraordinaire.
Tout notre centre de la France a pu l’admirer et en ressentir les effets à la suite des détonations que nous avons signalées.
Notons que beaucoup de personnes en nombre d’endroits ont eu l’impression qu’il tombait à peu de distance d’elles.
A Bourges, des témoins ont déclaré : Le bolide a dû tomber sur l’ancien champ de foire, ou près du canal ; quelques-uns disaient au Lautier.
Des gens de la campagne ont affirmé qu’il avait éclaté entre Saint-Martin et Vasselay.
Aux renseignements que nous avons donnés hier, nous ajouterons ceux-ci en ce qui concerne notre département:
D’Henrichemont. - Mercredi vers huit heures du soir, un bruit formidable, comme un coup de canon, a éclaté sur Henrichemont ; le passage d’une boule de feu, qui éclairait l’espace, a été aperçu. Tous les habitants ont été mis en émoi par ce bruit, provenant d’un bolide qui venait d’éclater et a dû tomber dans les environs. Des vitres ont été brisées dans plusieurs endroits; on aurait dit un véritable tremblement de terre. Beaucoup d’habitants, pris de panique, ne se sont couchés que fort tard dans la nuit, craignant une catastrophe plus grande.

Nous recevons d’Henrichemont la lettre suivante datée du 8 janvier.
Monsieur le Directeur,
Hier soir (mercredi), un phénomène météorologique (?) s’est passé ici, qui m’a vivement intrigué et intéressé. Voici : Il était 20 h. 10. Ma femme et moi lisions dans ma salle à manger, dont la façade est orientée à l’Ouest. Soudain, les Persiennes et le vitrage de l’unique fenêtre se sont mises à vibrer violemment, à deux reprises differentes, séparées par un très court intervalle. Surpris, nous avons pensé que la domestique roulait, dans les chambres du haut, un lit, dont le mouvement aurait pu secouer le parquet et transmettre les vibrations â la fenêtre du bas.
Mais, comme nous faisions ces réflexions, la domestique sortait rapidement de sa cuisine, dont toutes les fenêtres et la porte avaient été secouées en même temps que la fenêtre de ma salle à manger. Ma domestique me dit que, en même temps que le bruit des fenêtres, elle avait entendu, dans le lointain, comme deux roulements sourds de tonnerre.
Pendant que cette fille était sur le seuil, une dame passait dans la rue, à trente mètres de ma maison, et poussait une exclamation de peur et de surprise. Cette dame avait été effrayée par deux bruits lointains, ressemblant à des coups de tonnerre dans un ciel absolument pur de nuages. Elle n’a vu aucun éclair, aucune lueur, aucun frisson dans les feuilles de lauriers près d’elle. Ce double roulement semblait venir de l’Ouest.
Dans ma salle à manger, en dehors de la fenêtre, rien n’a vibré, ni la suspension, ni la vaisselle du buffet.
L’idée première a été « tremblement de terre ». Mais je ne crois pas à une secousse sismique, car étant donné la violence de la secousse du vitrage, d’autres objets auraient participé à la danse.
Je pense à l’explosion possible d’un bolide ou à celle d’une usine, comme jadis la Pyrotechnie, dans la direction de l’Ouest par rapport a Henrichemont.
Plusieurs personnes. en ville, ont entendu le bruit double que je signale. Je serais curieux de savoir si dans d’autres régions, le phénomène a été remarqué. S’il y a eu tremblement de terre, le sismographe de l’abbé Moraux a dû être impressionné.
Croyez, etc.
Docteur D..,.

De Sancerre.
Mercredi soir, vers huit heures et demie, un bolide, projetant une lumière éblouissante, comparable à celle de l’électricité, a traversé le ciel, allant du nord au sud.
Ce bolide, qui a été vu pendant quelques secondes, était accompagné d’un bruit sourd, ressemblant à un coup de tonnerre.

SAINT-AMAND. - De notre correspondant :
Mercredi, à 8h 15 du soir, un phénomène météorologique a jeié la panique parmi les habitants d’Ainay-le Château (Allier) et les habitants de Laugère, commune de Charenton-du Cher.
Une énorme masse de feu a parcouru l’espace sur une vaste étendue. Il a semblé aux habitants d’Ainay-le Château que le bolide s’était abattu à environ 500 mètres de la ville, sur la route de Meaulne. C’est en cet endroit qu’il a échappé à la vue de la population.
De violentes secousses ont été ressenties d’Ainay-le-Château à Laugère. Elles ont même eu leur répercussion à St-Amand.
On ne signale aucun accident sérieux, mais beaucoup de personnes, soit à Laugère, soit à Ainay-le-Château. ont éprouvé des craintes légitimes.
On a vu rarement pareil phénomène dans nos régions.

De la région du Centre, voici les renseignements qui nous parviennent sur le météore :
De la Nièvre. - On signale de ce département le phénomène, qui ne semble pas y avoir eu l’importance qu’il devait prendre peu après :
Mercredi. 7 courant, à 8 h. 15 du soir, à Chaulgnes, ceux qui eurent la bonne fortune de se trouver dehors, à ce moment, purent jouir, un instant, d’un spectacle rare et grandiose.
Dans la direction du sud, un superbe aérolithe glissa dans l’espace, éclairant sa chute d’un immense sillon lumineux.
Un abonné de Nevers signale au Journal de la Nièvre qu’il a été témoin, mercredi soir, vers 8 heures 20. d’un phénomène météorologique qu’il décrit dans la note suivante: « Parti du zénith sous forme d’étoile filante pourvue d’une queue lumineuse et après une chute quasi verticale d’une durée de quinze secondes, ce singulier météore apparut finalement comme une sphère de cinquante centimètres de diamètre environ.
A ce moment, la queue qui paraissait atteindre une longueur considérable, peut-être quatre à cinq cent mètres, répandait ainsi que la sphère, une clarté très appréciable ; en un mot, une véritable et merveilleuse boule de feu. Position ouest.
De l’Allier. - On écrit des environs de Montluçon :
Mercredi, vers 8 heures 1/2, un phénomène météorologique a été vu par un grand nombre de nos concitoyens. Une masse lumineuse, allant de l’ouest à l’est, a traversé le ciel, accompagnée d’une sorte de grondement qui a pu faire croire à certaines personnes que c’était le bruit du tonnerre.
D’après nos renseignements, il s’agirait d’un aérolithe qui serait tombé non loin du poste d’aiguillage de la Compagnie d’Orléans, à Chatelard. L’aiguilleur fut fort surpris et même effravé par ce phénomène céleste qui se manifesta d’une façon lumineuse et bruyante et qui après avoir éteint toutes les lampes du poste, causa une sorte de tremblement de tout le terrain environnant en l’espace de quelques secondes.
De Commentry. Un bolide a été aperçu à Commentry et par plusieurs habitants de Doyet. L’un d’eux écrit qu’il vit nettement une longue traînée de flamme sillonner la nue.
Des détonations ont été entendues aux Ferrières, à Bellevue. Chamblet et même à Marcillat ; elles ont un instant inquiété nos concitoyens.
De Moulins. - On signale que vers 8 heures 20. on a aperçu des éclairs sillonner la nue dans toutes les directions, mais sans percevoir aucun bruit de tonnerre - On eût dit - à la différence de température près - d’une de ces soirées d’été, où après un après-midi torride, l’horizon s’illumine d’éclairs de chaleur.
A la même heure, un bolide lumineux, venant de l’est, est tombé dans un champ voisin de l’asile Sainte-Catherine, d’où il a rebondi en une gerbe de feu qui a pris la direction de l’ouest.
Du Loiret. - On reçoit de Gien cette relation qui se rapproche beaucoup de la version de l’abbé Moreux que nous avons publiée hier :
Mercredi soir, un curieux phénomène aérien s’est produit à Gien. Il était 8 heures 15 quand on aperçut une lueur provenant d’un aérolithe et qui devenait plus intense à mesure que le bolide filait vers la terre, de l’ouest à l’est, quand tout à coup une explosion se produisit et tout retomba dans l’obscurité ; I’on entendait au bout de 13 minutes un bruit sourd correspondant à celui de deux coups de canon très au loin, qui ébranla les fenêtres et les carreaux ; on crut tout d’abord à un tremblement de terre..
D’après certains renseignements, l’aérolithe serait tombé à Villeny, dans le Loir-et-Cher.
Mercredi soir, à Bonny-sur-Loire, à 8 heures et demie, par un temps calme et clair, un déplacement d’air produit sans doute par quelque météore a secoué violemment les portes et les fenêtres des habitations, semant une certaine frayeur parmi les personnes qui, à celle heure veillaient tranquillement dans leurs maisons.
D’aucuns qui étaient dehors au moment de cet ébranlement d’air disaient avoir vu une traînée lumineuse, ce qui indiquerait le passage d’un bolide ; pour d’autres, ce devait être un léger tremblement de terre précurseur probablement de secousses plus violentes qui fort heureusement ne sont pas survenues.

Le 7 janvier à 8 heures 17 du soir, à Briare, un globe de feu paraissant venir du sud-ouest est passé avec un grondement de tonnerre sur le côté ouest de Briare, se dirigeant sur Saint-Brisson où il a disparu entre cette commune et Saint-Martin-sur-Ocre, après être resté visible pendant environ trois secondes.
Les portes et les fenêtres de nombreuses maisons ont été secouées avec violence.
Ce phénomène qui n’était à son apparition qu’une traînée lumineuse s’est développé tout à coup pour former une boule étincelante tirant sur le jaune clair.

Le bolide a été vu à Orléans. Nombre de personnes qui, vers cette même heure, se trouvaient dans la rue, ont aperçu une lueur étincelante éclairer tout a coup la rue.
Pour quelques-uns, c’était la poudrière qui explosait ; mais, comme aucun bruit ne se fit entendre, ils ne purent donner aucune explication de cette lumière aveuglante qui ne dura que l’espace de quelques secondes.
D’autres purent contempler ce magnifique aérolithe qui, en traversant l’atmosphère dans la direction du nord au sud-ouest, laissait derrière lui un énorme sillon de lumière blanc verdâtre d’une très grande puissance.
Puis, tout à coup, la lumière devint rougeâtre et se dispersa. On eut l’impression que le bolide venait d’éclater, mais aucun bruit ne permit de l’affirmer.

Le « Patriote du Loiret > a recueili ces observations :
A 8 h. 20 exactement, un énorme bolide a traversé le firmament en projetant une lueur éclatante, impressionnante, comparable à la lumière d’un superbe bouquet de feu d’artifice.
Ce phénomène n’a duré que quelques secondes à Orléans, et n’a été accompagné d’aucun bruit.
Dans le quartier des Aydes, on a observé également le bolide sous forme de boule de feu de quarante centimètres de diamètre, avec une queue à reflets verts d’environ quinze mètres, qui descendit verticalement vers le sol dans la direction de Saint-Jean-de-la-Ruelle, c’est-à-dire du sud-ouest. Aucun bruit n’a été entendu.
A Neuville-aux-Bois, on a vu aussi la boule vagabonde et on a perçu de lointains grondements.
A Gémigny, des fermiers ont également entendu comme un lointain roulement de tonnerre qui fit vibrer les vitres.
De l‘Indre. - Nous lisons dans le Journal du département de l’Indre :
Mercredi soir, à huit heures et demie, un phénomène céleste, peut-être sans précédent dans les annales de notre ville, a pu être observé par un certain nombre de nos concitoyens : une traînée lumineuse rouge et violette, d’un éclat éblouissant, sillonnait l’atmosphère et illuminait la ville, suivant la direction nord-est-sud-ouest ; à grande vitesse se déplaçait un disque de feu, d’un éclat comparable à la lumière de l’acétylène, suivi d’une queue lumineuse de deux ou trois mètres en apparence.
Le disque a éclaté soudain en mille morceaux blanc, rubis, orange, comme une fusée.
Une ou deux minutes après, un craquement formidable se faisait entendre, tant le sol.
Ce même journal ajoute:
Un de nos lecteurs nous fait ainsi descriplion du phénomène que nous de signaler :
Mercredi soir, vers huit heures et demie, par un temps calme, clair et beau, un superbe bolide, traversant l’espace de sa course rapide, allant du sud-ouest au nord-est, illuminé mieux que dix phares d’automobile, éclairait d’une lumière vive, éclatante, la terre au-dessous de lui ; on aurait dit être en plein jour au moment de son passage au-dessus de la ferme de Fleurandredie, ce qui, malheureusement, ne dura que le temps du passage du bolide.
Cette gerbe lumineuse, paraissant de la grosseur d’un double-décalitre, eut l’air de toucher terre ; alors, elle s’agrandit de plus de vingt fois son premier volume, eut l’air de vouloir remonter et, à quinze ou vingt mètres de hauteur, se développa de nouveau, tandis que, de sa circonférence, des fusées avaient l’air de sortir par dix à la fois en lançant de petits jets de flamme chacun de son côté, puis, descendant comme éteinte, la lumière se ravive à nouveau, remonte encore, et le même fait se reproduit plus vif. plus intense que la première fois.
Redescendant, un léger filet de lumière touche la terre ; alors, comme mue par un ressort, la masse illuminée remonte, puis, comme une pièce d’artifice qui s’embrase, lançant de tous côtés des fusées paraissant de toutes couleurs, elle prend un développement gigantesque (25 ou 30 mètres de diamètre). puis, comme dans un spasme d’agonie, lance trois ou quatre jets lumineux un peu plus loin et tout s’éteint, replongeant les environs dans la nuit.
Ce spectacle, magnifique dans sa splendeur, n’a pas duré plus de une minute à une minute et demie.
lndre-et-Loire. - Terminons cette revue par cette relation du phénomène d’après la Touraine républicaine : Un phénomène céleste, peut-être sans précédent dans les annales de notre ville, s’est produite mercredi soir.
Il était 8 h. 25 lorsqu’une formidable explosion ébranla toutes les maisons, d’un bout à l’autre de la ville.
Immédiatement, tout le monde sortit des maisons, interrogeant anxieusement le ciel de tous les côtés.
Pour personne, il ne faisait de doute qu’une catastrophe venait de se produire. A quel endroit ? C’est ce qu’on ne savait pas ; mais tous, spontanément, pensaient à la poudrerie du Ripault, et les cœurs se serraient.
Heureusement, la réalité était tout autre.
Sorti, en effet, dans la rue, pour aller aux renseignements, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer M. l’abbé François Bosseboeuf. qui avait vu le bolide traverser la ville dans la direction du nord-est au sud-ouest et qui voulut bien nous dire ce qu’il pensait du phénomène céleste qui venait de se produire.
Pour l’abbé Bossebœuf, le bolide a éclaté, en touchant l’atmosphère terrestre, environ deux ou trois minutes après qu’il a été aperçu.
Le distingué ecclésiastique, tenant compte de la vitesse du bolide, pense que l’éclatement s’est produit à 50 ou 60 kilomètres au-dessus de la surface de la terre.
Enfin, certains observateurs prétendent que l’explosion se serait produite au-dessus non de Tours, mais de Plessy-les-Tours.”
***
L’Union libérale du 10 janvier 1914 propose un long article sur le phénomène : “L’émotion à Tours.
Le mot « émotion » ne nous parait pas exagéré pour qualifier ce qui se produisit mercredi soir, lorsque retentit, vers 8 heures et demie, la violente détonation que l’on sait. Le bruit fut si formidable qu’on peut dire, sans se tromper, qu’il se répercuta dans toutes les maisons. Beaucoup de nos concitoyens, à cette heure, se trouvaient en famille et il y eut, comme on le devine, un instant de panique. Une à une, on vit les fenêtres s’ouvrir et les gens, en hâte, regarder de tous côtés à la recherche d’un indice quelconque pouvant les renseigner. Beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’une explosion de gaz. Certains croyaient que c’était la poudrerie qui avait sauté. Bref, l’inquiétude était grande et l’on ne savait que croire, lorsque, fort heureusement, des passants qui se trouvaient justement dehors au moment de la détonation, purent raconter le spectacle rapide, mais aussi curieux que grandiose, auquel ils avaient assisté : la chute d’une sorte de fusée laissant derrière elle une traînée lumineuse, sa transformation en une boule de feu multicolore, les ténèbres, puis l’explosion déchirant violemment l’espace. Cette explication, répétée de bouche en bouche, rassura nos concitoyens. A la Dépêche, une foule énorme se porta, désireuse de savoir si des malheurs n’étaient pas survenus du fait de ce curieux phénomène. Nous étant mis en relations avec un certain nombre de nos amis de la région, par la voie du téléphone, nous pûmes ainsi rassurer les inquiétudes légitimes d’une partie du public. Cependant, malgré toutes nos recherches, il nous a été impossible de savoir l’endroit où le bolide est tombé ! Si l’on ne trouvait rien, peut-être alors pourrait-on se poser la question de savoir s il ne s’agit pas seulement d’un phénomène électrique céleste n’ayant laissé aucune trace.
Chi lo sa ?

La scie du jour
— Avez-vous vu le bolide ?
Telle est la question que chacun se posait aujourd’hui, en s’abordant. C’était comme la « scie du jour », et l’AIcazar qui monte une revue ne manquera certes pas de nous donner la scène du bolide.
— Bolide, aérolithe, traînée lumineuse !
Que de mots, qu’à la rigueur on peut s’expliquer, mais que de choses qui nous paraissent mystérieuses. Quand on pense que des gens très graves, qu’on appelle des savants, racontent avec des précisions formelles, que les éclats de planètes qui, après explosion sans doute, se promènent à travers l’espace, circulent ainsi parfois pendant des siècles, pour choir un beau matin, sous la poussée de la brise qui passe. La descente précipitée commence, l’étoile brisée file - pauvre étoile filante - sillonnant la nue pour venir après des milliers de jours et des milliers de nuits, choir lamentablement, dans un endroit obscur, elle qui brilla avec éclat. Le bolide qui nous a rendu visite mercredi aura, au moins, eu la gloire, en se montrant dans toute sa splendeur et en nous offrant un spectacle d’apothéose, de finir en beauté.

Ce que certains ont vu...
On nous écrit :
Monsieur le rédacteur.
J’ai l’honneur de vous informer que mercredi soir, au moment de l’explosion du bolide, étant dans ma cuisine avec ma femme et mon enfant, la secousse fut telle que le mur qui était déjà lézardé fut crevé en trois endroits, si bien que maintenant ce mur menace ruine. Naudet, 64, rue Lamartine, Tours.
- D’autre part, M. Monnier, jardinier à la Rabaterie, à Saint-Pierre des-Corps, nous a dit avoir vu « une boule, de feu grosse comme une barrique, descendre bleue, puis rouge, et éclater à un ou deux mètres de terre ».

DANS LE DÉPARTEMENT
(De nos correspondants)
Chateaurenault. - Mercredi soir, à 8 heures 25 exactement, l’émotion fut grande dans notre ville. Pendant environ deux secondes, en effet, les maisons furent éclairées comme si un vaste incendie avait éclaté.
Les habitants se hâtèrent de sortir pour voir ce qui se passait et certains arrivèrent à temps pour apercevoir une énorme boule de leu suivie d’une assez longue queue lumineuse. Quelques minutes après l’air était déchiré par un formidable roulement qui se prolongeait assez longtemps. On aurait dit un violent coup de tonnerre. Plusieurs maisons furent ébranlées, principalement dans la basse ville où l’on crut à un tremblement de terre.
Chinon. - Chinon a joui du même spectacle féerique que Tours. Une lumière bleuâtre a, un instant, inondé la campagne. Toute la population est sortie pour admirrer ce curieux phénomène. La lumière, nous dit-on, n’aurait précédé l’explosion que de 50 secondes seulement. Un ressentit une forte secousse comme s’il s’était agi d’un tremblement de terre, et la détonation fut plus forte que celle produite par le tonnerre. La boule aperçue fut une véritable boule de feu.
L’Ile-Bouchard. - Le bolide a pu faire croire un instant aux habitants, qui se trouvaient chez eux, qu’un terrible incendie dévorait le bourg de L’Ile Bouchard, tellement l’éclat en était vif. L’explosion causa une assez vive émotion.
Le Boulay. - Mercredi soir, vers 8 h. 23, un bolide lumineux passa au-dessus de la petite commune du Boulay en produisant des bruits semblables à ceux du tonnerre. Presque toutes les maisons du bourg se trouveront éclairées par ce curieux phénomène qui dura environ une à deux minutes. Les vitres des habitations furent secouées. Il n’y eut pas d’accident, mais plusieurs personnes furent fortement émotionnées.
Manthelan. - Le 7 janvier, à 8 h. 25 du soir, un bolide est apparu dans l’espace, laissant sur son passage une longue traînée lumineuse de couleurs variées (rouge, bleue, verte). Il éclata environ quatre minutes après et l’on entendit trois détonations semblables à des coups de tonnerre. Le sol et les maisons tremblèrent.
Saint-Branchs. - Mercredi soir,vers 8 heures et demie, par un beau clair de lune, un bolide apparut dans le ciel. Tout à coup, il fit explosion, avec un bruit qui ressemblait au tonnerre et qui dura environ dix secondes. On aurait pu croire à un tremblement de terre. Aussitôt les habitants, pris de frayeur, sortirent de leurs maisons pour se rendre compte de ce qui se passait. Ceux qui se trouvaient hors de chez eux à ce moment disent avoir vu une immense flamme et le météore faire aussitôt explosion. C’est la première fois qu’un pareil phénomène s’est produit dans le pays.

DANS LA RÉGION
A Angers. - C’est à 8 h. 15 que, mercredi soir, le phénomène fut constaté à Angers. Le météore s’accompagnait d’une lueur très intense, irradiant les ténèbres du ciel. Quant à la détonation, si nettement perçue à Tours, elle parut au contraire, aux Angevins, très lointaine. Ils eurent cette impression que le bolide avait dû éclater, au moins en Touraine, sinon même plus loin encore de leur ville.
A Châtellerault. - Mercredi, à 8 heures et demie du soir, un fracas épouvantable ébranlant vitres et maisons se faisait entendre. Tous les habitants surpris par ce bruit inattendu et soudain sortirent aux portes et ne remarquèrent rien d’anormal. On crut tout d’abord à un tremblement le terre, mais on sut ensuite qu’il s’agissait d’un bolide.
A Saumur. - A Saumur, c’est à 8 heures 20 que l’aérolithe fit son apparition. La détonation nettement perçue rappelait, nous a dit un témoin, le crépitement sec, la déchirure de l’atmosphère, que produit le tir des mitraailleuses.”
***
La Dépêche du 10 janvier 1914 complète ce
récit : “Le Blanc (Indre), 9 janvier. - Mercredi soir,
à 8 h. 25, un énorme bolide de la grosseur
d’un fût de cent dix litres, laissant après lui
une traînée lumineuse de 4 à 5 mètres
environ, a été aperçu dans l’Indre, sur divers
points du département, notamment à Châteauroux, à Tournon-Saint-Martin et au Blanc. Dans cette ville, lorsque le météore se trouva encaissé dans la vallée de la Creuse, exactement sur la rivière et approximativement à cent cinquante mètres en aval du pont, il éclata : il se trouvait alors à une hauteur de quarante mètres environ. Ses débris, croit-on, se perdirent dans l’eau. Deux autres détonations lointaines venant de la direction de Châtellerault furent entendues, ce qui nous semble dénoter que l’aérolithe qui est tombé
au Blanc n’était pas unique, ou bien était un
fragment détaché d’un autre.”
***
L’émancipateur du 11 janvier 1914 (un quotidien du Berry) relate le passage du bolide : “Tous nos lecteurs sont aujourd’hui plus ou moins au courant des pérégrinations du bolide à travers l’espace, mercredi 7 janvier. En ce qui concerne son passage dans notre région, nombreux sont ceux qui ont vu le météore ou ont perçu le bruit provoqué par sa course folle et son explosion. D’ailleurs, de tous les points de la France (et ils sont nombreux) d’où le phénomène météorologique a été visible, on avait la certitude que la chute avait eu lieu tout près. Ainsi pour Bourges, dans toutes les conversations, d’aucuns disaient qu’il était tombé sur l’ancien champ de foire ; d’autres, entre Pont Vert et Marmagne, d’autres encore entre Asnières et Saint-Martin, etc., etc. C’est à qui préciserait davantage. De tout cela il n’y avait rien de vrai. Simple illusion. Des nombreux renseignements qui nous sont parvenus, il semble résulter que le bolide a commencé à être visible dans le département de l’Yonne. C’est d’Auxerre, en effet, que l’on commence à le signaler. Il se
dirige vers l’est et est aperçu successivement dans toutes les régions jusqu’à St Nazaire. Du nord au midi il est visible à Paris et à Bergerac. c’est dire l’importance du phénomène et la puissance de son pouvoir éclairant, pour être aperçu à la même heure de points aussi
opposés. A quel endroit précis se trouvait le bolide au moment de son explosion ? Voilà ce qu’il est difficile de savoir exactement, mais il semble que ce soit au-dessus de la région d’Indre-et-Loir.”
***
Toujours dans l’émancipateur du 11 janvier 1914, on peut lire un second article : “Mardi soir, vers 8h1/2, un météore lumineux était visible au ciel de Saint Amand, dans la direction de la grande
gare. Le phénomène accompagné de lueurs violacées et rouge, dura quelques secondes.
Tout à coup, une violente détonation se fit entendre, en même temps que tremblaient les vîtres, dans plusieurs quartiers de la ville, au grand effroi des habitants. On annonce que le météore lumineux se trouvait au-dessus de Tours. N’empêche que nombre de nos compatriotes n’entendant que le roulement de la détonation crurent à un tremblement de terre et sortirent de leur maison. Un brave ouvrier charron, demeurant à Montrond peut être un
peu trop vivement émotionné, affirmait le lendemain, à ses camarades, que le
phénomène l’avait sorti de son lit par la fenêtre
à peine vêtu !!! C’est fort, mais on en a bien raconté d’autres, surtout ceux qui, n’ayant rien vu ni rien entendu, n’ont pas voulut être en
reste avec des camarades qui eurent le
bonheur de voir ce rare phénomène météorologique.”
***
Le Petit Journal du 11 février 1914 publie une étude du directeur de l’observatoire de Bourges : “La journée du 7 janvier 1914 restera célèbre dans les fastes de l’astronomie à l’instar de quelques dates historiques remarquables. Tous les journaux ont, en effet, enregistré le beau spectacle céleste qu’il nous fut donné de contempler dans la soirée du premier mercredi de l’année, mais il fallait réunir un grand nombre d’observations avant de se prononcer en toute connaissance de cause. Cette tâche assez longue m’a été grandement facilitée par les lecteurs du Petit Journal, et c’est le résumé de mes travaux sur cet intéressant sujet que je leur présente aujourd’hui... avec mes meilleurs remerciements. La Terre traverse, à certains moments, de véritables essaims de météores, débris de comètes probablement, qui circulent autour du Soleil avec des vitesses variant de 13 à 40 kilomètres par seconde. Ces essaims paraissent, ainsi que je l’ai fait remarquer tout récemment dans ces colonnes, avoir été particulièrement nombreux à la fin de 1913, et ce sont sans doute quelques traînards attardés que nous avons de nouveau croisés dans la journée du 7 janvier dernier. Dès le matin, en effet, différentes personnes, Mme Soulat, de Bourges, entre autres, m’ont signalé un superbe bolide qui, vers 7 h. 1/2, a laissé dans notre région un long sillage blanc ; un autre fut aperçu vers 2 heures de l’après-midi, et fut enfin suivi de l’apparition du météore qui traversa toute la France de l’Est à l’Ouest à 8 heures 17 minutes du soir. Le phénomène fut aperçu à la même seconde, aussi bien de Paris que de la Dordogne, et le calcul m’a permis de conclure que l’altitude moyenne du bolide a été-audessus de notre territoire de 70 kilomètres environ. La traversée de la France par le météore enflammé n’a duré, en tout que 15 secondes à peine ; elle s’est effectuée suivant une ligne droite dirigée du Nord-Est au Sud-Ouest, de Langres à l’île d’Yeu. L’éclat éblouissant du météore malgré la présence de la lune, sa grandeur apparente dépassant celle de notre satellite, les éclats projetés pendant sa course rapide, les détonations formidables qu’il fit entendre sur tout son parcours, ont contribué à donner au phénomène un caractère grandiose et impressionnant. Dès les premières nouvelles, il devenait évident que les observations étaient en apparence tout à fait discordantes, mais tout s’explique lorsqu’on tient compte de la position des observateurs et des détonations multiples qui ont accompagné la trajectoire du météore. C’est ainsi qu’à Bourges, le bolide est passé au nord, tandis que pour Paris, il était nettement au sud ; M. Péjot l’a aperçu, presque au zénith à. Longué (Maine-et-Loire) ; de même, le nombre des détonations a varié suivant les endroits : M. l’abbé Bosboeuf, à Tours, en a entendu deux ; M. l’abbé Delestang, à Martizay (Indre), en signale deux également, lorsqu’en réalité il y en eut trois distinctes séparées par un court intervalle. M. Guidault, à Noizay (Indre-et-Loire), les a notées en remarquant que celle du milieu fut, pour la région, la plus marquée. En tenant compte des distances et des intensités, on peut affirmer que le plus fort éclatement a eu lieu au-dessus des confins de la Vendée et des Deux-Sèvres. [...] D’après les observations de M. Giron Pelluard à Chissay (Loir-et-Cher) et surtout de notre ami Hector de Corlay, le poète de la Vallée-Noire, dans l’Indre, le météore du 7 janvier avait précisément la forme d’un gros ballon sphérique renversé ; toute la partie antérieure brûlait d’un éclat orangé, les gaz fortement comprimés s’en allaient en arrière, formant une belle traînée violette, tandis que l’avant émettait des étincelles. On a signalé depuis, la chute de quelques-uns de ces fragments à Cellettes dans le Loir-et-Cher, et dans d’autres parties de la Sologne. [...] Abbé Th. Moreux, directeur de l’Observatoire de Bourges.”
***
L’Indépendant du Berry du 11 janvier 1914 présente le phénomène ainsi : “Des
phénomènes fort curieux de passages et
chutes d’aérolites ont été vus dans la soirée de mercredi dernier. Ils se sont produits tous à peu près à la même heure sur différents points de la France. Au Blanc, c’est à 8 heures et demie du soir, que s’est produit ce phénomène certainement sans précédent pour notre ville, et qui a pu être remarqué par beaucoup de nos concitoyens. Soudain un disque éblouissant, laissant une traînée lumineuse rouge et
violette, sillonna le ciel dans la direction de
l’est à l’ouest. Ce disque dont l’éclat était comparable à la lumière de l’acétylène, éclata comme une fusée, embrasant le ciel lançant ça et là des jets de feu. Quelques instants après,
un craquement semblable au roulement du tonnerre ébranla l’air, faisant vibrer portes et fenêtres. D’après les astronomes, ce météore aurait éclaté en touchant l’atmosphère terrestre deux ou trois minutes après qu’il aurait été aperçu, à 50 ou 60 kilomètres au-dessus de la surface de la terre. L’éclatement de ce bolide se serait produit au dessus de Tours. L’explosion fut si forte, disent les journaux, que l’on cru tout d’abord que c’était la poudrière du Ripault qui sautait. Dans la circonstance, il s’agit sans doute ou d’une masse aérolithique qui s’est fragmentée en différents points de notre territoire, ou d’un amas de bolides qui successivement se sont abattus sur différentes régions, effrayant les habitants. C’est ce qui expliquerait que ce phénomène put être
observé en même temps à Auxerre, à Bourges, à Orléans, Châteauroux, Tours, Poitiers,
Bergerac et dans beaucoup d’autres contrées.
A Saint-Nazaire, au Palais (Belle-Isle), à
Coutance où il se produisit dans les mêmes circonstances pour aller se perdre dans la mer.”
***
Le Journal du Loiret, du 14 janvier 1914, apporte
des précisions supplémentaires : “Le bolide
serait tombé à la mer. - Le bolide n’a pas
seulement été aperçu dans tout le centre de
la France, mais aussi sur les côtes de l’Ouest.
Des marins affirment même avoir aperçu ce
bolide tomber dans la mer. Voici ce que
raconte le patron d’une chaloupe de pêche,
M. Delaprée : “On louvoyait à environ douze
milles du port de Saint-Gilles, lorsqu’on vit
arriver sur nous, avec la rapidité foudroyante
que seul peut avoir un bolide, une masse flamboyante aux lueurs de phosphore.”
M. Delaprée crut certainement à la proximité imminente de sa mort : il appela en hâte ses matelots endormis dans le roufle. Ces derniers n’étaient pas encore apparus sur le pont que l’aérolithe incandescent tombait à quelques mètres de la chaloupe, produisant un bouillonnement avec sifflements aigus, comme du fer en fusion projeté dans l’eau, et disparaissait à jamais dans la mer qui le gardera sans doute éternellement. Un clapotis plus accentué d’eau chaude aux flancs de la barque, quelques vagues de supplément, puis plus rien. La Sainte-Anne avait échappé au danger ; le marin Delaprée qui en avait bien vu d’autres, mais pas de ce genre, et qui venait d’essuyer la plus belle peur de sa vie, resta ferme à la barre et la chaloupe s’achemina vers le port.” L’Indépendant du Berry du 11 janvier 1914 relate également le phénomène.
***
On ajoutera cet article sur le même
événement : “Les habitants du centre de la France ont été, comme on l’a vu, fort effrayés, l’autre nuit, par un énorme bolide qui a traversé l’espace, vers 8 h. 30 du soir, en laissant dans le ciel une traînée éblouissante, et qui a
explosé avec un fracas tel que les Tourangeaux ont cru que la poudrerie de Ripault sautait. [...] Le bolide observé l’autre nuit se dirigeait de l’est à l’ouest, et c’est, dans la majorité des cas, la direction dans laquelle on les observe.” Source : Le Réveil ploërmelais du 18 janvier 1914.
***
Le Journal de Roanne du 18 janvier 1914 indique : “Mercredi 7 janvier. vers 8 heures du soir, un énorme bolide a traversé le ciel de l’est à l’ouest. Il a été vu sur plnsieurs points du Roannais, à la campagne. A Roanne, nous ne sachons pas qu’il a été remarqué. Ce n’est pas trop surprenant ; la lumière des gaz a dû rendre le phénomène moins visible. Et puis, à 8 heures du soir, par le froid qu’il faisait, il y avait peu de monde par les rues. Au sujet de ce phénomène, l’abbé Moreux, le savant astronome dont on n’a pas oublié Ia visite, à Roanne, communique les observations que voici : Un bolide énorme, venant de l’est, est passé, le 7 janvier, au-dessus de la région, exactement à 8 heures 17 minutes du soir. D’après les renseignements qui nous sont parvenus, le bolide avait la grosseur apparente de la lune, et malgré la présence de celle-ci, projetait une lueur bleue électrique intense que nous avons parfaitement aperçue. Avant de disparaître, il a lancé derrière lui une gerbe d’étincelles, comme une fusée d’artifice. Il a disparu très rapidement à l’horizon ouest. Ce fait n’offre rien d’extraordinaire : j’ai signalé d’ailleurs, une recrudescence de bolides cette année ; mais ce qu’il y a de curieux et de presque inexplicable, c’est que, à 8 heures 30, tout le monde entendait comme une détonation sourde comparable au tonnerre. Dans beaucoup de maisons, les volets ou les portes furent secoués ; or, si l’on admet que ce bruit anormal a été causé par l’éclatement du bolide, une sérieuse difficulté surgit. Ces météores sont animés d’une vitesse comprise entre 40 et 72 kilomètres par secondes. En supposant la vitesse minimum de 40 kilomètres, en 10 minutes environ, notre bolide aurait parcouru 24.000 kilomètres, soit près de deux fois le diamètre de la terre. Il faut donc chercher une autre cause pour expliquer les détonations multiples entendues de divers côtés. Peut-être, comme il arrive souvent, le bolide aperçu était-il suivi de plusieurs autres que nous n’avons pas vus, mais qui ont éclaté à quelques centaines de kilomètres ; c’est là l’hypothèse la plus plausible.”
***
On peut également lire au sujet de cet évènement, l’article suivant, paru dans le Journal du Loiret du 30 janvier 1914 : “Le bolide qui passa au-dessus de nos têtes dans la soirée du 7 janvier, a laissé dans plus d’un endroit les vestiges de son passage. M. J. Chapeau signale à notre excellent confrère de l’Avenir de Loir-et-Cher que des morceaux de l’aérolithe sont tombés à Cellettes : Le phénomène
s’est produit, au même instant, à deux points opposés de la commune de Cellettes : le premier, à l’angle nord du parc de Beauregard, en face d’une maison dont les habitants, effrayés, entendirent comme un roulement de tonnerre, en même temps qu’une sorte de gerbe lumineuse descendait à pic au milieu de leur cour. Une petite fille, terrifiée, s’écriait : “Maman, les étoiles qui tombent !” Le second point se trouve dans la cour d’une maison située à l’extrémité du pont qui traverse le Beuvron. Le père et les enfants, qui étaient dehors à ce moment, ont parfaitement vu tomber sur le sol des fragments brûlants qui se détachaient d’un corps lumineux passant dans les airs du nord-est au sud-ouest ;
ils les ont recueillis eux-mêmes à l’endroit précis de la chute. Nous avons pu ainsi obtenir quelques curieux échantillons du fameux bolide. Nous pourrons les montrer aux lecteurs, que cela intéresse. De l’ensemble des témoignages recueillis sur le phénomène céleste du 7 janvier, il résulte que le bolide a explosé en nombre d’endroits différents. En Sologne (observations de M. l’abbé Petit, curé de Souesmes) ; en Berry (observations de
M. l’abbé Moreux, le savant astronome) ; en
Touraine (émotion des populations) ; dans les
Deux-Sèvres ; en pleine mer, du côté de Paimpol (témoignage des patrons de barques). Il est
donc probable que le bolide n’était pas un morceau unique, mais que notre secteur atmosphérique a été traversé par tout un
essaim de ces corps vagabonds.”
***
Dans le Bulletin de la Société Astronomique de France (1914), on peut lire d’autres
témoignages : “Voici d’abord un extrait de la lettre qu’un de nos collègues, M. J. Gazeau, a immédiatement adressée à M. Flammarion, des Ponts-de-Cé, arrondissement d’Angers, aussitôt après avoir observé ce météore : Un splendide bolide s’est manifesté à 20h24m, arrivant de la direction Ouest-Nord-Ouest, passant non loin du zénith et se dirigeant vers l’Est-Sud-Est, en répandant une clarté très vive qui a été sensible même dans les appartements déjà fortement éclairés par les lumières artificielles. A une
assez grande hauteur au-dessus de l’horizon, il se divisa en de nombreux fragments très lumineux qui s’évanouirent rapidement. La disparition du bolide fut suivie d’une série de fortes détonations, entendues plus d’une minute après, et dont le bruit peut être comparé à celui d’une mitrailleuse ou d’une grosse pièce d’artifice. La traversée du bolide lui-même a été accompagnée d’un violent grondement, qui ébranla les portes et fenêtres des maisons, faisant croire à un tremblement de terre, et dû probablement à la vibration aérienne résultant de ce passage météorique.
M. F. Desmidt, à Angers, a transmis une coupure d’un journal local. Direction du météore de l’Est à l’Ouest. M. Paul Verchaly, à Angers, est le seul
observateur qui ait donné les limites de la trajectoire rapportée aux étoiles. Voici son observation ; Parti de la constellation du Cocher (Capella), le météore a nettement parcouru son chemin du Nord-Ouest au Sud-Est (Capella-Orion). Il m’est apparu comme un point rouge lumineux visible par intermittence pendant quelques secondes ; continuant sa course, il devint plus large et plus lumineux et prit une teinte vert-bleu et enfin, beaucoup plus large et beaucoup plus lumineux, il finit par une boule incandescente qui disparut dans la brume en explosant. Pas de bruit d’explosion et petite traînée lumineuse ; la disparition a eu lieu à 20° environ au-dessus de l’horizon. La durée totale a été de 6 à 8 secondes.
D’autre part, on nous écrivait de Tours : Un bolide extrêmement brillant a parcouru notre ciel un peu avant 20h30m. Une traînée lumineuse rouge violacé, d’un éclat éblouissant, sillonna l’atmosphère de l’Est à l’Ouest, illuminant la ville. Bientôt après, une formidable détonation
retentit, qui secoua si violemment les maisons que les habitants affolés s’élancèrent dans les rues, croyant à l’explosion de la poudrerie du Ripault. Toutefois, on ne tarda pas à comprendre qu’il s’agissait d’un feu céleste, de la chute d’un bolide, car les témoignages s’accordaient pour certifier le passage au-dessus de la ville d’un météore enflammé dont la lumière rappelait l’éclat de l’acétylène, et qui se disloqua en une gerbe d’étincelles. A sa disparition succéda un craquement sinistre.
De Croix-de-Vie (Vendée), M. Chévremont a écrit que plusieurs personnes ont vu un grand éclair, d’une blancheur éclatante, qui a violemment illuminé l’intérieur des habitations. Aucune détonation n’a été entendue dans cette région.
Le météore a été vu à Paris, de la place de
l’Etoile, par divers observateurs, et M. C. Boulet
a envoyé l’intéressante observation que voici :
Le 7 janvier, à 20h17m, me trouvant sur le Pont Saint-Michel pour me rendre à la séance mensuelle de la Société astronomique, j’ai vu un magnifique bolide traverser le ciel sous un
angle de 45° dans la direction du Sud au Sud-Ouest et disparaître juste derrière les bâtiments de l’Hôtel des Sociétés savantes. La tête de ce météore mesurait environ 15’ de diamètre et affectait la forme d’une toupie dont la pointe, tournée en arrière, était suivie d’une queue
moins lumineuse d’une longueur de 3° au moins. A son apparition, la tête était rouge sombre, et pendant les 3 secondes que le bolide mit à tomber et à disparaître derrière les maisons, elle passa par toutes les teintes de l’acier chauffé jusqu’au blanc éblouissant. Je n’ai malheureusement pas pu localiser exactement le trajet faute d’étoiles visibles à ce moment dans cette portion du ciel, à cause de la brume. Le phénomène était absolument splendide et impressionnant. Aussi ai-je trouvé doublement intéressante la conférence du savant professeur Stanislas Meunier que j’entendis quelques instants après.
M. Emerich, à Paris, a adressé à M. Flammarion l’observation suivante : Je rentrais chez moi après dîner. Soudain, alors que je me trouvais dans la rue Geoffroy-Saint-Hilaire et longeais les vieux bâtiments du Muséum d’histoire naturelle, j’aperçus, dans la direction de l’Observatoire, c’est-à-dire vers l’Ouest-Sud-Ouest, un sillon lumineux qui descendit lentement en projetant une lueur intense d’un rouge éblouissant. Il était 20h21m. Le sillon lumineux paraissait
descendre verticalement. Il est vraisemblable que de nombreux parisiens ont pu l’admirer dans les mêmes conditions que moi.
M. A. Guibet, à Essonnes (Seine-et-Oise), n’a pas vu le météore, mais plusieurs personnes lui ont rapporté qu’à 20h15m, il se produisit dans le ciel une lueur très vive, comme un éclair couleur verdâtre, et semblant se diriger de l’Est à l’Ouest. Le frère de M. Guibert, à Saumur, lui fit la même communication.
Mme V. Dobelmann, qui assistait à la conférence de M. Stanislas Meunier, ayant appris l’explosion de ce bolide, a demandé divers renseignements à des amis de province. Il en résulte que le météore a été vu à Châtellerault et à Poitiers.
M. D. Luzet, à Olivet (Loiret), a écrit : Vu d’ici, le bolide a filé en plein Sud, comme une énorme comète, projetant dans le ciel, au moment de son explosion, une lueur comparable à un très brillant éclair, crépitant en un bruit de tonnerre lointain, suffisant pour remplir les bois des cris ordinaires des faisans pendant l’orage. La trace en fut d’ailleurs fugace. Il était 20h20m. Certains journaux parlent aujourd’hui d’un déplacement d’air qui aurait fait vibrer les vitres et trembler les portes sur leurs gonds. La dernière partie de cette observation est absolument exacte et, pour ma part, je fus comme beaucoup ouvrir la porte pour voir qui l’avait secouée, mais comme cela se passait plus de 5 minutes après la chute du météore, je me range à l’avis de ceux qui croient à un léger tremblement de terre.
Le météore a été vu d’Orléans, d’Auxerre, de Poitiers, de Thouars, de Châtellerault, de Commentry, de Châteauroux, de Montluçon, de Bergerac, de Saint-Nazaire, de Coutances, de Belle-Isle, ainsi que de Martigny, de Cholet et de Paimpol, causant partout les plus vives alarmes. Il a été suivi de détonations rententissantes, indiquant une énorme explosion produite à une très grande distance. Les observateurs diffèrent sur la direction du bolide et, à ce propos, M. Gazeaux a complété sa première lettre par une autre dont nous extrayons ce qui suit : Les journaux de Paris, Saumur, Baugé, Tours, etc., disent que le bolide allait de l’Est à l’Ouest ; or, c’est exactement le contraire, il allait de l’Ouest
à l’Est : exactement de l’Ouest-Nord-Ouest à l’Est-Sud-Est. Nous nous sommes trouvés ici dans des circonstances exceptionnelles pour bien l’observer, étant à ce moment un groupe de personnes, au milieu du grand pont de la Loire. L’impression a été d’abord que le bolide tombait presque verticalement et allait tomber sur le pont même ; une des personnes présentes, un monsieur cependant pas peureux, a eu tellement cette impression qu’il s’est baissé, et presque couché le long du parapet sur le trottoir ; le bolide a traversé le pont et a éclaté ensuite dans la direction Est-Sud-Est, à une grande hauteur au-dessus de l’horizon (plus près du zénith que de l’horizon). Le temps qui s’est écoulé entre l’explosion et la perception des détonations, que j’avais évalué à plus d’une minute, est en réalité de près de 2 minutes, 110 secondes environ, ainsi que j’ai pu m’en rendre compte en refaisant le chemin parcouru sur le pont entre l’éclatement et la perception du bruit. Le bolide a donc dû éclater à une hauteur de 30 et quelques kilomètres alors qu’il semblait tout près de
nous. Les journaux de Tours, Saumur, etc., annoncent que les maisons ont été secouées, c’est bien ce que nous avons ressenti ici également. Mais comment se fait-il que, de ces différentes villes, le bolide ait été vu allant à l’Ouest ? Si réellement les habitants de Tours et de Saumur ont eu cette impression, c’est que le bolide aurait éclaté entre Saumur et les Ponts-de-Cé, et non sur Tours ?
Un grand nombre de correspondants de journaux ou d’observateurs ont signalé la chute de ce bolide à une distance relativement petite du lieu d’observation. Comme toujours en pareil cas, les apparences sont trompeuses : on croit voir le météore tomber très près, à quelques kilomètres, alors que la chute, si elle a lieu, s’effectue parfois à des centaines de kilomètres. M. Flammarion a reçu l’observation suivante d’un témoin oculaire de la chute de ce bolide clans l’Océan : elle est du plus haut intérêt.
M. Pierre Delapré, marin pécheur, patron, conseiller municipal à Croix-de-Vie (Vendée), président du Syndicat des Pêcheurs sardiniers du quartier de Saint-Gilles-sur-Vie (Vendée), m’a fait le récit suivant « Le 7 janvier, à 20h environ, à 12 milles marins dans le Sud-Ouest du port de Croix-de-Vie, j’ai aperçu, tout à coup, une sorte d’énorme étoile filante qui venait sur mon bateau, de la direction de l’Est, mais bien moins vite, qu’une étoile filante ordinaire, dont on voit des exemples presque toutes les nuits à la mer. Arrivée à une certaine hauteur, la masse, qui présentait trois couleurs : verte, jaune et rouge, ou, pour mieux dire, était couleur arc-en-ciel, a piqué droit sur nous, envoyant une très forte lueur, à bord de mon sloop, La Sainte-Anne. A ce moment, elle ne formait plus qu’une énorme boule rouge, qui a envoyé sur moi une certaine chaleur et une lueur telles que j’ai été obligé de baisser la tête. J’ai alors appelé tout mon équipage, car j’ai réellement cru que cette boule allait tomber sur nous. Je l’ai vue tomber dans l’eau à nos côtés, et j’ai cru voir, alors, qu’elle éclatait. Je me suis très bien rendu compte du bouillonnement de l’eau et du déplacement
d’eau produit. La mer était calme et aussi
plane que dans notre port. Pas un seul nuage dans le ciel. Toutes les étoiles brillaient au firmament. J’affirme que la chute dans l’Océan s’est produite à quelques mètres de mon bateau, à environ 50 ou 60 mètres. »
J’ai été élevé à Croix-de-Vie et je connais l’auteur de ce récit depuis sa naissance. C’est un marin de premier ordre, un pêcheur hors ligne, nommé tous les ans, à l’unanimité, par ses collègues, président de leur Syndicat professionnel. C’est le plus expérimenté des observateurs maritimes de cette région. On peut avoir toute confiance dans sa relation, que j’ai tenu à contresigner comme président d’honneur du Syndicat, que j’ai fondé.
Dr Marcel Baudouin, Croix-de-Vie (Vendée).”
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L’Echo du Centre du 7 février 1914 relate : “Nous avons parlé, à plusieurs reprises, du bolide — ou des bolides — aperçus sur de nombreux points du département, le 7 janvier dernier. Parmi les communications les plus intéressantes jusqu’ici publiées, nous devons mettre en première celle de M. l’abbé Petit, curé de Couesmes.
Voici maintenant que la presse parisienne enregistre à son tour les renseignements donnés par notre distingué compatriote, M. le chanoine Chapeau. M. Henry de Varigny, dans sa Chronique scientifique des Débats (5 février), rend compte en ces termes de la communication de M. l’abbé Chapeau :
« Sur le bolide du 7 janvier, j’ai reçu de M. le chanoine Chapeau, de Blois - que je remercie - des détails intéressants. Mon correspondant aurait, en effet, obtenu des fragments de ce météore, tombés dans la commune de Cellettes, aux environs de Blois. A Cellettes, il y aurait eu deux chutes, en deux points différents. Un roulement, analogue au tonnerre, se serait produit, en même temps qu’apparaissait une gerbe lumineuse, inspirant à une petite fille un effroi qu’elle traduisit en s’écriant : « Maman, les étoiles qui tombent.
Dans une autre partie de Cellettes, plusieurs personnes, un père et ses enfants, virent tomber sur le sol des fragments détachés d’un corps lumineux qui passait du N.-E. au S.-O. et les recueillirent. C’est M. Chapeau qui les possède actuellement. »
M. de Varigny rappelle qu’on a vu exploser le bolide en des lieux très divers, en Sologne, en Berry, en Touraine, dans les Deux-Sèvres, et à Paimpol. Et le chroniqueur des Débats conclut :
« Ou bien qu’il y a eu plusieurs bolides tout proches les uns des autres dans l’espace, ce qui fait que dans le temps ils sont tombés sur terre vers le même moment; ou bien qu’un bolide unique s’est brisé en plusieurs autres plus petits tombés en des points divers du territoire.“
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“M. Preaubert parle du bolide qui a passé sur Angers, le mercredi 7 janvier, vers 20 h. 15 et que presque tous les sociétaires présents ont aperçu traversant l’espace de l’Ouest & l’Est en laissant derriere lui une longue trainée lumineuse rappelant un fort éclair au magnésium ou la lueur qui accompagne l’éclatement d’une grosse fusée. Ce phénomène a été vu également à Nantes, Baugé, Saumur, Thouars, Tours, et partout les spectateurs ont perçu une détonation plus ou moins sourde et ils ont eu l’impression que le bolide tombait presque à leurs pieds.” Source : Bulletin de la Société d’Etudes Scientifiques d’Angers, séance du 8 janvier 1914.

1914, 25 février, à Saint-Hippolyte (Gironde) et à Libourne (Gironde). L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 28 février 1914 indique également : “BORDEAUX. - Mercredi 25 février, à 5 h. 55 m. 5 s. exactement, un superbe bolide a traversé le ciel dans une trajectoire descendante de l’est au nord avec une inclinaison de 46 degrés environ.
Malgré la clarté du jour encore très vive, le bolide, en forme de larme, d’un diamètre apparent de 20 minutes d’arc environ, était d’un éclat éblouissant, sa couleur blanc verdâtre, son passage à travers l’atmosphère restait marquée par une traînée très visible et assez persistante. Le phénomène dont la durée a été d’environ 3 à 4 secondes, s’est terminé par l’éclatement du bolide à 15 degrés de l’horizon. Le bolide, que beaucoup de nos concitoyens ont vu, a été observé avec détails à l’observatoire de Bordeaux-Floirac.”
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“M. AD. GREIN, à Saint-Hippolyte (Gironde), a observé, le 25 février 1914, vers 18h, un magnifique bolide qui a fait son apparition à 70° ou 80° de l’horizon Est-Sud-Est, se dirigeant assez lentement dans la direction Nord-Nord-Est. Il disparut à 10° de l’horizon. Couleur jaunâtre ; malgré la clarté du jour, ce météore était très brillant. Le même météore a été observé par M. A. Jamain, à Libourne (Gironde). Heure : 17h54m environ. La direction de son déplacement était sensiblement du 50e degré azimutal au 250e. Il passait, par conséquent, au Sud du zénith de l’observateur. Il apparut à une dizaine de degrés au Sud du zénith, et éclata en plusieurs fois vers 25° ou 30°, à l’Est-Nord-Est de ce point. Durée : Il faisait grand jour. MM. Grein et Jamain font remarquer que si ce météore s’était produit en pleine nuit, il eut sans doute été d’une splendeur incomparable.” Source : Bulletin de la Société Astronomique de France de 1914.

1914, 11 mars, dans l’Yonne. “Mercredi, à 6 h 30 du soir, plusieurs personnes d’Auxerre et des environ» ont observé la chute d’un bolide. A l’heure actuelle, on ne sait encore où celte chute s’est produite.” Source : Le Bourguignon : journal de l’Yonne, du 12 mars 1914.

1914, mi-avril, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). “De Clermont-Ferrand, on signale le passage d’un énorme bolide qui a traversé le ciel du sud au nord, à sept heures et demie du soir. Le phénomène a été observé par de très nombreux témoins. Il affectait la forme d’une boule lumineuse au contour peu précis, plus grosse qu’une pleine lune, et allant plus vite qu une étoile filante.” Source : L’est républicain 17 avril 1914.

1914, fin juin, entre Oyonnax et Veyziat (Ain). On peut lire dans l’Eclaireur de l’Ain du 12 juillet 1914 : “Un aérolithe est tombé et a éclaté à la fin du mois de juin dernier sur la route de Veyziat, et précisément sur la première carrière de pierre oxfordienne qu’on rencontre à sa droite en partant d’Oyonnax, vis-à-vis le chemin qui monte de la Forge. M. Germani, qui l’a
découvert, en a ramassé les plus gros débris, pesant ensemble trois kilos environ, débris
dont il se propose de faire un présent aux
écoles de la ville. Pour ceux qui voudraient posséder un morceau de terre du ciel,
nous ajouterons que la moitié de la carrière,
côté sud, est jonchée de débris de l’aérolithe, et qu’il y en a assez pour que chaque habitant d’Oyonnax et des environs ait le sien. On reconnaîtra ces débris à leur surface vitreuse.”

1915, 9 mars, Saint-Hilaire-de-Loulay (Vendée).
Le Phare de la Loire du 11 mars 1915 indique : “Près de Saint-Hilaire-de-Loulay (Vendée), où, par suite d’un événement fortuit, je me trouvais, mardi 9 courant à 4h.15 du matin, j’ai assisté à la marche rapide d’un météorite. Ce bolide a éclaté comme une fusée. La partie principale a continué sa course très lentement de l’Est à l’Ouest, pendant quinze ou vingt secondes, laissant derrière elle une belle traînée lumineuse, puis le bolide a brillé d’un moins vif éclat et a fini par disparaître à environ trente degrés au-dessus de l’horizon.”

1915, 21 novembre, 6 h 20, Ile-de-France. Alors que la nuit régnait encore sur le nord de la France, l’Ile-de-France fut éblouie par une lueur
intense, “comme si le soleil venait de se lever.”
Après quelques instants, le météore disparut ;
une série de grondements sourds se firent
entendre alors. L’explosion fut perçue dans un
rayon de cent kilomètres environ, dont
Rambouillet (Yvelines) semblait être le point central. Des témoins ont écrit à la Société Astronomique de France pour indiquer qu’une
météorite était tombée à Aufargis (Yvelines), commune distante de Rambouillet de 6
kilomètres et qu’elle était entrée en terre près
de la voie ferrée ; sa taille était comparable à
celle d’une barrique de vin… Après vérification,
il n’y avait rien à cet endroit. L’observateur
avait seulement comparé la taille du météore dans le ciel à celle d’une barrique. Source : L’Astronomie, 1916.

1915, 15 mars, Paris. “Bolide vu en plein jour. -
J’ai eu le plaisir d’observer ce soir, 15 mars 1915, un remarquable bolide. Je suivais la rue
de Babylone a Paris. La direction était de
l’Ouest-Sud-Ouest à l’Est-Nord-Est. La grosseur de meteore representait a l’oeil nu
3 ou 4 fois celle de Jupiter ; couleur blanc incandescent et vert. Le bolide a éclaté à 30 degrés environ au-dessus de la ligne
d’horizon, en deux noyaux ; le second, plus petit de moitié que le premier, était accompagné de fragments plus petits encore. II était à ce moment 18h12m30s. Le parcours que j’ai pu constater correspondait, avant la separation, à 25° ou 30°. II faisait encore grand jour. Justin Landry, Ingénieur. Membre de la Société. “

1915, 21 novembre, depuis la Gironde jusqu’à la région Grand Est. “Etait-ce un bolide ? Une violente détonation, dont le bruit a été perçu dans un rayon de plus de 100 kilomètres, a mis hier matin en émoi les populations dans la région s’étendant de la banlieue ouest de Paris jusqu’au-delà de Chartres. L’explosion fut accompagnée d’une vive lueur. Les hypothèses les plus diverses ont été émises et les racontars les plus invraisemblables ont circulé durant toute la journée à ce sujet. Les témoignages recueillis tant par la préfecture de police que par les préfectures de Seine-et-Oise et d’Eure-et-Loir portent à croire qu’il s’agit d’un phénomène d’ordre météorologique, l’éclatement d’un
bolide très vraisemblablement. [...]” Source : Le Petit Troyen du 24 novembre 1915.
***
“Coudras (Gironde), 24 novembre 1915. Monsieur,
Nous lisons dans la Croix du mardi 23 novembre, sous le titre: « Est-ce un bolide ? » un article au sujet duquel nous pensons poru voir vous fournir quelques renseignements.
Dimanche 21 novembre, à 6 h. 1/4 du matin exactement, nous nous trouvions dans une rue de Coudras. Il faisait à peine jour, lorsque tout à coup noue avons aperçu dans le ciel un corps lumineux, gros environ cinq fois comme une étoile filante ordinaire, décrivant une trajectoire courbe allant du Nord vers l’Est, avec une vitesse beaucoup moindre que celle d’une étoile filante ordinaire. Il prit, au moment où il disparaissait à nos yeux derrière une maison une coloration verte, analogue & celle des feux de bengale. Il laissa pendant quelques quelques instants derrière lui une traînée lumineuse comme celui d’une fusée de feu d’artifice. Nous aperçûmes un éclair sitôt sa disparition. Nous avons pensé que c’était un bolide, mais nous n’avons enr tendu aucune détonation... A. RONDEZ, J. DUPUY.” Source : La Croix du 30 novembre 1915.

1918, 1er juin, Moulins (Allier). “Les bolides
sont phénomènes assez fréquents. Il en était signalé un le 1er juin à Moulins où il abattait deux chênes. La météorite, l’objet matériel
ayant déterminé le phénomène optique (bolide) a sans doute été recueillie.” Source : Journal
des débats politiques et littéraires, 17 juillet 1918.

1918, pendant l’été, Cabanac-Villagrains (Gironde). “Il résulte d’une enquête effectuée par la 7ème brigade mobile que les incendies qui ont éclaté l’été dernier dans les bois de pins de la région de Cabannac-Villagrans, sont dus à la chute d’uranolithes enflammés. Le même fait s’est produit, à Courtat, lieu dit de l’Allier.” La date de l’évènement n’est pas précisée mais il semblerait que ce soit au milieu du mois de juin. Source : L’Astronomie, séance du 15 décembre 1918.

1919, 13 avril, 21 h 15, Port-Marly (Yvelines). Quatre personnes assistent à l’éclatement d’un météore. M. Wirenger relate les faits : “[…] Nous nous promenions à cette heure tardive quand, arrivés au bas de la côte du chemin des Vignes, qui monte à Marly-le-Roi, notre attention fut subitement attirée par un éclatement dans le ciel, plus fort que celui d’un éclatement d’un pneu d’automobile ; et nous vîmes jaillir devant nous, sur la crête et à hauteur des arbres qui nous cachaient cette crête, une grande lueur de feu, comme une boule, qui dura environ quelques secondes, puis nous sentîmes une odeur de soufre.” Source : L’Astronomie, séance du 4 mai 1919.

1919, 25 août, Bonneville (Savoie). Un météore
très lumineux a traversé le ciel de la Savoie, décrivant une trajectoire de sud-ouest-est probablement. Trente secondes après son passage, une forte détonation a été nettement perçue dans la région. Source : Journal des
débats politiques et littéraires, 29 août 1919, la
Croix du 19 août 1919.

1920, vers le 20 février, entre Cambon et Fraisse-sur-Agoût (Hérault). La chute d’une météorite pesant environ deux cents kilos est mentionnée dans une dépêche du Journal des débats politiques et littéraires du 23 février 1920 mais aussi dans la Croix du 26 février 1920.

vers 1920, Wintzenheim (Haut-Rhin). “Colmar, 24 juillet. Il y a cinq ans étaient tombés, près de Wintzenheim (Haut-Rhin), deux météorites qui, après avoir produit une vive lueur, s’étaient enfoncés dans un champ où ils ne purent être retrouvés. En labourant ce champ, un cultivateur vient de mettre au jour une pierre qui est, sans nul doute, l’un des deux météorites tombés du ciel. Ces corps sont ordinairement composés de fer et de nickel. Celui-ci est en agate noire, une variété de quartz d’une très grande dureté. Le météorite de Wintzenheim pèse 1450 grammes. Un fragment d’environ 150 grammes s’était détaché au moment où il avait touché terre. Sa dureté est telle qu’il raye le verre. L’origine de la trouvaille n’est pas douteuse, car le fragment d’agate porte la gangue habituelle des météorites ; ses arêtes vives ont été fondues pendant la traversée de l’atmosphère terrestre.” Source : Le Petit Parisien, 25 juillet 1925.

1920, 24 août, Coulouvray (Manche). L’incendie d’un bâtiment à Coulouvray serait dû à la chute d’une météorite. Le Président de la Société scientifique Flammarion de Cherbourg, le Commandant Ch. Rey relate ainsi les faits :
“Dans la nuit du 24 au 25 août 1920, de 22h à
2h, chute de pierres errantes. Un bolide a
incendié un bâtiment à Coulouvray.” Source : L’Astronomie, 1920.

1920, 23 octobre, Reims (Marne) et en Allemagne. “Observation faite à Reims le 23 octobre 1920, à 20h40m. Météore double, de coloration rougeâtre, composé de deux étoiles distantes de deux diamètres lunaires environ, et reliées par un chapelet de points lumineux très petits. Le système entier et comme indéformable se déplaçait lentement (environ deux diamètres lunaires à la seconde) en suivant une droite passant par Aldébaran et par un point situé entre ε Taureau et β Cocher, et marchant vers Castor. G. MORICE, membre de la Société, à Paris.” Source : L’Astronomie, 1920.
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“Me trouvant avec mon fils à Bad-Boll, dans le Wurtemberg, le 23 octobre 1920, nous nous promenions en admirant le ciel, d’une limpidité admirable, lorsque vers 21h45m (heure du pays, c’est-à-dire 20h45m, heure légale en France), apparut dans le ciel, au-dessus de nos têtes, mais assez bas pour qu’il nous fût impossible de la repérer exactement, une boule de feu, plus grosse que n’importe quelle étoile ou planète, se dirigeant lentement et presque horizontalement vers le Nord dans la direction de γ de la Grande Ourse, où s’éteignit toute l’apparition lumineuse. Cette boule s’était divisée, vers le milieu de sa course, en deux boules formant chacune à peu près la grosseur de la moitié de la boule primitive, et était suivie d’une traînée d’un jaune rouge, qui donnait l’aspect d’une queue de fusée ; les deux boules étaient reliées elles-mêmes par un trait lumineux qui s’éteignit en même temps qu’elles. La durée totale du phénomène fut de 20s à 25s. A. LEDERLIN, membre de la Société, à Paris.“ Source : L’Astronomie, 1920.

1920, 29 décembre, Colmar (Haut-Rhin). “Plusieurs journaux annoncent que mercredi soir, vers 20 heures, un météore a traversé l’atmosphère à un tiers environ d’horizon, décrivant une trajectoire orientée du Nord-Est au Sud-Ouest. Ce météore a projeté durant quelques instants une vive lumière dans laquelle on remarquait surtout des lueurs violettes.” Source : Journal de Mulhouse du 5 janvier 1921.

1921, 6 avril, Theix (Morbihan). “Plusieurs personnes passant mercredi matin, vers dix heures, route de Chemazé, non loin de la ferme des Morelles, aperçurent dans le ciel un bolide de forme ronde avec une longue queue, le tout embrasé, et semblant tomber non loin de la forêt. Nous ne savons pas que des traces de chute de ce bolide aient été relevées. Au Croisic (Loire-Inférieure) mercredi matin, vers
9 heures 15, une lueur a été perçue dans le
ciel, direction Ouest, à une grande distance de la côte, suivie d’un roulement semblable à celui d’une explosion. Toutes les vitres des maisons ont tremblé pendant une demi-minute. La lueur semblait descendre rapidement du ciel et à l’horizon une fumée épaisse s’est ensuite
élevée de la mer. Dans la région de Vannes, un aérolithe serait tombé dans un champ voisin du bourg de Theix, à 9 kilomètres de Vannes, où
l’on affirme qu’il s’est enfoncé en terre.”
Source : La Gazette de Château-Gontier, 10 avril 1921.

1921, 19 août, Charleville-Mézières (Ardennes). “Un phénomène curieux a été observé la nuit dernière à Mézières. Une trainée lumineuse a été aperçue très près de la terre et se dirigeant vers la lune ; elle présentait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et était accompagnée de crépitements, semblables à des coups de mitrailleuses.” Source : Journal de Mulhouse du 20 août 1921.

1921, 10 octobre, Ile-de-France. On lit dans Le Petit Parisien du 11 octobre 1921, l’article suivant : “Un phénomène assez curieux a été remarqué, dans le ciel, à Paris, hier, dans la nuit, vers une heure et demie. La voûte céleste s’est embrasée d’une lueur alternativement verte et rougeâtre, et il a semblé aux personnes qui regardaient le phénomène, que cette lumière était produite par le passage d’un aérolithe, allant du sud-ouest au nord-est, et qui disparut rapidement, en traçant sur son passage un brillant et fugace sillon. Aussitôt qu’il eut disparu, une détonation se fit entendre, qui laissa croire, à ceux qui en ignoraient la cause réelle, à quelque nouvelle catastrophe. Peu après, des décharges électriques assez fortes furent enregistrées par divers postes de T.S.F., et notamment par celui de la Tour Eiffel. La détonation que les Parisiens ont entendue a été perçue exactement au même instant par les habitants de plusieurs autres villes et localités, notamment à Beauvais et à Clermont-de-l’Oise. A Beauvais, les portes et les fenêtres ont été secouées comme s’il s’agissait de l’explosion rapprochée d’un dépôt de munitions. Les habitants, réveillés en sursaut, ont, en regardant la voûte céleste, aperçu la traînée lumineuse. A Clermont et dans les alentours, le bruit a été tellement fort que nombre d’habitants ont eu, paraît-il, la sensation que l’aérolithe incandescent était tombé à proximité.” L’événement est également repris dans Le Figaro du 12 octobre 1921 ou bien encore dans le Nouvelliste du Morbihan du 13 octobre 1921.
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“Une très forte explosion a été entendue dans la région de Beauvais, De rares observateurs avaient aperçu quelques minutes auparavant une lueur éclatante embraser le ciel. C’est très probablement un aérolithe qui a traversé la haute atmosphère terrestre, s’embrasant par suite de son frottement contre les couches aériennes, et qui éclata en produisant une forte détonation.
De nombreux habitants de Beauvais et de Clermont ont été réveillés par le bruit de l’explosion. A Beauvais, les portes et les fenêtres ont été secouées comme s’il s’était agi d’une proche et violente explosion.
A l’Offlce national de météorologie, aucune observation n’a été faite ni enregistrée au sujet de ce curieux et encore mystérieux phénomène. D’ailleurs les services de physique du globe, qui faisaient partie de l’ancien Bureau central météorologique, viennent d’être concentrés dans un seul service qui a pris le nom d’institut de physique du globe. Son siège est rue de l’Université, dans les bâtiments de l’Office, mais en pleine réorganisation ; il n’est même pas relié téléphoniquement avec l’Office.
A l’Observatoire de Paris, les astronomes du service ont bien aperçu, dans la nuit du 9 au 10, une forte lueur dans la haute atmosphère, mais n’ont pas entendu de détonation.” Source : Le Temps du 12 octobre 1921.

1922, avril, en Bretagne. “M. Cheminade
présente à la Société un fragment d’une météorite dont la chute fut constatée en Bretagne par un Nivernais, en avril 1922, et donne à ce sujet quelques précisions sur nos connaissances actuelles en matière
d’aérolithes.” Source : Bulletin de la société
archéologique, scientifique et littéraire du
Vendômois, 1922.
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“M. Cheminade : J’ai confié au
laboratoire de chimie des Aciéries d’Imphy le fragment de météorite dont il a été parlé dans le bulletin de la société de l’année 1922, p. 48. […] A la tête de ce laboratoire se trouvent : 1° M. Chevenard, qui est aussi professeur à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne, et qui n’a pas attendu le nombre des années pour acquérir un très beau renom scientifique ; 2° M. Berrod qui a pris la plus grande part des belles analyses qui nous ont été envoyées. Notre plus sincère reconnaissance et nos vives félicitations à ces Messieurs et à leurs distingués collaborateurs qui cultivent avec un égal succès la science pure et ses applications. Ci-après les résultats de l’analyse : SiO2... 34,40 ; Al2O3... 4,81 ; MnO... 1,39 ; FeO... 24,97 ; CaO... 23,60 ; MgO... 0,72 ; ZnO... 8,00 ; BaO... 0 ; TiO2... 0 ; NiO-Cr2O3... 0. On peut remarquer que la météorite analysée ne contient pas de nickel, et a une teneur en zinc de 8 %.” Source : Bulletin de la société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, 1922.

1922, 21 août, Athée (Côte-d’Or). “Un aérolithe, paraissant assez gros, d’autant qu’on en put juger d’après la distance, a été aperçu dans la nuit de dimanche à lundi, à minuit 15. Le bolide allait du sud-est à l’ouest et il laissait derrière lui une traînée de feu. L’on put observer sa course une minute durant avant qu’il ne se perdit dans l’infini.” Le Bien du peuple de Bourgogne du 27 août 1922.

1923, 28 février, Dijon (Côte-d’Or). “Le 28 février 1923, vers 18 h. 40, plusieurs personnes ont vu, à Dijon, une « étoile filante» ressemblant à une comète avec panache, venant du sud-ouest et se dirigeant vers le sud-est de l’horizon. Le météore a été vu dans l’intervalle des nuages qui couvraient alors le ciel. Son noyau était bien visible, son allure plutôt lente.
LABROSSE, Correspondant.” Source : Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1924.

1923, 1er août, Dijon (Côte-d’Or). “Le mercredi 1er août, vers 21 h. 45, un corps lumineux verdâtre, de diamètre apparent sensible et laissant une traînée lumineuse assez faible, a traversé l’horizon nord de Dijon, se dirigeant de l’Est vers l’Ouest, et inclinant sa course vers le sol ; sa vitesse de déplacement était assez rapide. Ce météore a été observé par mon beau-frère M. Munsch, 27, boulevard Thiers, et par d’autres personnes qui l’ont signalé dans la presse locale.
A. GASSER, Membre résidant.” Source : Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1924.

1923, 8 septembre, Tamaris-sur-Mer (Var). M. Autran, à Solliès-Pont (Var), signale la chute
d’un petit aérolithe survenue le 8 septembre
1923, à 19 h 45 (heure d’été), dans le jardin
d’une villa où sa famille se trouvait en
villégiature, à Tamaris-sur-Mer (Var) : “Plusieurs personnes de ma famille, écrit-il, virent soudain une masse noire passer comme un éclair au-dessus de la villa et tomber au milieu d’un massif d’arbustes qui amortit la violence de la chute. C’est un aérolithe ferrugineux, de forme anguleuse, de 0,25m de longueur sur 0,05m d’épaisseur, de couleur gris foncé, avec une légère coloration rose. En tombant sur le sol, ce bolide s’est brisé en deux morceaux. Son poids s’élève à cinq kilogrammes.” De toute évidence, l’objet ramassé lors de cette journée n’était pas une météorite. Source : L’Astronomie, t. 37, 1923.

1923, 13 septembre, La Tour-de-Salvagny (Rhône). “M. JOSSERAND, Le Pré-Vieux, près Lyon (Rhône) : 13 septembre 1923, à 21h37m (environ). Bolide couleur cuivre, plus rouge qu’Antarès. Eclat 3/4 Vénus à sa plus grande luminosité. Apparition dans Ophiuchus. Le météore est passé au-dessus d’Altaïr, a dû traverser le Dauphin, a traversé le carré de Pégase vers α pour disparaître au-dessous de cette étoile. Observation faite à La-Tour-de-Salvagny, à 10 km de Lyon. Après les 2 /3 de son parcours, le météore s’est scindé en deux fragments qui, après s’étre séparés, ont paru se rapprocher.” Source : L’Astronomie, t. 37, 1923.

1923, 4 octobre, Dijon (Côte-d’Or). “M. F. MATRIOLET, à Dijon (Côte-d’Or) : 4 octobre 1923, vers 5h35m. Revenant de son travail de nuit, par ciel couvert et pluie, notre collègue vit une lueur soudaine, vive et rougeâtre. S’étant retourné, il constata qu’un large espace du ciel s’était embrasé, illuminant les nuées d’une couleur sanglante, tandis qu’une bande rosée s’allongeait, si intense que des murs d’édifices éloignés de 500 mètres furent visibles. Puis la lueur s’affaiblit et disparût brusquement : Durée : 4 secondes environ. Le lendemain, l’état du ciel a permis de situer la disparition de ce phénomène sous Orion, près de Rigel.” Source : L’Astronomie, t. 37, 1923.

1923, 4 octobre, plaine du Forez. “Saint-Etienne, 4 octobre. Un météore très brillant a été aperçu vers dix heures du soir, au-dessus de la plaine du Forez, non loin de Saint-Galmier. Après avoir parcouru un long espace dans le ciel, il s’est changé en gerbe lumineuse qui a duré plusieurs secondes et a disparu.” Source : L’Echo national du 5 octobre 1923.

1923, 23 octobre, Montbrison (Loire) et à Marseille (Bouches-du-Rhône). “M. J. PERICARD, à Montbrison (Loire) : 23 octobre 1923, vers 18h15m. Beau bolide ayant traversé le ciel en suivant une direction horizontale et rectiligne Est-Ouest, à 50° de hauteur environ au-dessus de l’horizon sud. Très vif éclat couleur verte, diamètre apparent de 20’ à 30’. Vive traînée lumineuse (d’après M. L. POMMET).” Source : L’Astronomie, t. 37, 1923.
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“M. H. GANDIN, à Marseille (Bouches-du-Rhône) : 23 octobre 1923, vers 18h11m. (C’est le même bolide. Malheureusement cette seconde observation manque de précision). En levant les yeux, M. Gaudin vit une lueur blanche, d’un certain diamètre, passant au-dessus de nuages noirs, qui, de temps en temps, laissaient percevoir une sorte de boule qui se déplaçait à bonne allure, etc. (Communiqué par M. le Directeur de l’Observatoire de Marseille.)” Source : L’Astronomie, t. 37, 1923.

1923, 22 décembre, Rodez (Aveyron). “Rodez, 22 décembre. - Vers 21 heures, un bolide semblable à une gigantesque fusée a traversé l’horizon à une faible hauteur projetant une lueur fort vive d’un vert très accentué. Le météore, qui venait de la direction d’Olemps, a suivi la vallée d’Auterne. Parvenu au-dessus des casernes, le bolide, tel un obus arrivé à bout de course, a décrit une courbe très prononcée dans la direction du sol et a disparu derrière les bâtiments de la caserne Burloup.” Source : L’Echo national, 23 décembre 1923.

1924, 13 septembre, Idron (Pyrénées-Atlantiques). “Un phénomène astronomique a pu être observé, samedi soir, dans le ciel d’Idron. Vers 9 heures 30, de nombreuses personnes n’ont pas été peu surprises de voir, se déplaçant majestueusement dans l’atmosphère, dans la direction N.-O.-S.-E., une masse étoilée de la grosseur du poing qui brillait d’un vif éclat. L’aérolithe, qui semblait naviguer à quelques centaines de mètres de haut, n’avait rien de comparable aux étoiles filantes et sa course était, d’ailleurs, beaucoup plus lente. La vive lueur blanche qu’il répandait ressemblait beaucoup à celle du magnésium incandescent. Après une montée ascencionnelle dans les airs ce féerique globe de feu disparut subitement aux yeux des spectateurs, émerveillés de la beauté de ce phénomène astronomique.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 16 septembre 1924.

1925, 31 juillet, Gelos (Pyrénées-Atlantiques). “Vendredi soir, vers 9 h. 30, une étoile filante, très brillante, venant de l’ouest, a traversé le ciel, à hauteur de Pau. Il semait, ainsi qu’une fusée, une traînée d’étincelles derrière elle. A un moment donné, elle a laissé aussi se détacher une autre étoile filante plus petite qui s’est éteinte assez vite, après avoir laissé une traînée lumineuse, elle aussi. Au dessus de Bizanos, le météore a diminué peu à peu d’intensité et s’est éteint. Nous n’avons pas souvenance d’avoir pu observer encore pareil phénomène.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 4 août 1925.
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Dans le même journal, même édition, on peut lire également : “Un phénomène atmosphérique très curieux et impressionnant est apparu dans la nuit de vendredi vers 21 heures et demie. Les promeneurs, à ce moment là, ont été surpris par une lueur fulgurante qui apparut subitement au ciel. Leur attention mise en éveil, il leur fut donné de suivre avec admiration la chûte d’un énorme aérolithe qui se dirigeait de l’ouest à l’est. Sa traînée de feu resta apparente une quinzaine de secondes, et comme une superbe fusée qui laissait jaillir, dans sa course rapide, des éclats de lumière resplendissants, il alla se perdre éteint dans le noir de l’immensité, laissant l’imagination vivement saisie par le spectacle imposant qu’il avait offert.”

1925, 5 août, Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques). “Passage d’un bolide. - Le mercredi 5 août, environ vers heures, on a pu observer le passage d’un superbe bolide à traînée lumineuse verdâtre qui se dirigeait selon nous du Sud-Est vers le Nord-Ouest et sans la grande rapidité que nous avions remarquée en d’autres cas.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées, août 1925.

1925, 21 octobre, dans le Pays basque. “MOUGUERRE. - Un bolide. - Tout indique qu’il y a des signes dans le ciel ! Cependant, sans nous en référer à l’Apocalypse, constatons simplement que notre planète traverse une région où des débris d’une autre planète décomposée errent à l’aventure. Depuis trois ou quatre nuits, les étoiles filantes sont particulièrement nombreuses dans la région sud-ouest du firmament. On a vu qu’un bolide a été remarqué le 20 au soir, près du Saut-du-Mortier, dans le Jura. Un phénomène semblable a été observé à Mouguerre, le mercredi 21 courant, à 21 h. 15. Un bolide d’un bleu très pur, d’abord, et passant rapidement dans toutes les teintes rouges, à mesure qu’il s’approchait du sol, a illuminé un instant tout le Labour basque et le pays basque, derrière la masse de l’Horlopo (?). Il a paru venir s’écraser comme un globe de feu sur les montagnes d’Ainhoa.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 25 octobre 1925.

1925, 22 ou 23 octobre, Arinthod (Jura). “Arynthod (Jura). - Près du Saut-du-Mortier, des automobilistes ont été surpris vers 4 heures du soir par l’apparition d’une boule de feu surgissant brusquement d’un point du ciel. Contraints de stopper, les voyageurs virent la boule de feu tomber très obliquement, projetant de vives étincelles et laissant une courte traînée lumineuse due très probablement à des poussières incandescentes qui se désagrégeaient de la masse principale. Le bolide a soudain disparu après une fusée d’étincelles.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées.

1926, 1er ou 2 septembre, en Bretagne. On peut lire dans l’Ouest-Eclair du 3 septembre 1926 : “Quimper, 2 septembre (de notre correspondant particulier). Hier, vers 20 h. 45, les Quimpérois ont pu apercevoir un bolide extrêmement brillant, faisant un beau bouquet de feu d’artifice, si brillant, et la rapidité était telle que les yeux pouvaient à peine le suivre. Passant dans la direction nord-ouest sud-ouest, il disparut derrière la colline de Frugy. A-t-il continué à errer dans l’espace, ou bien a-t-il atterri en quelque endroit ? Nous laissons au soin des idoines de bien vouloir nous renseigner à ce sujet.”
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On peut lire dans l’Ouest-Eclair du 4 septembre
1926 : “Qui a vu le bolide ?
Vannes, 3 septembre (de notre rédaction) : Nous avons reçu d’une lectrice une note disant que le 2 septembre, à 20 h. 48, descendant la rue de la Salle d’Asile et arrivée à 150 mètres environ avant le carrefour de la rue Richemont, elle a vu « une boule de feu de la grosseur d’une pleine lune et suivie d’une traînée lumineuse ; la vitesse était assez forte quoique le bolide ? devait être à son déclin. J’ai eu l’impression que la boule et la gerbe se sont détachées et sont tombées. »
Pontivy, 3 septembre. (de notre correspondant).
L’Ouest-Eclair a signalé hier que vers 20 h. 45, les Quimpérois ont pu apercevoir un bolide, dont la trajectoire allait de l’Est à l’Ouest. Les Pontivyens qui se trouvaient sur la Place Nationale à pareille heure l’ont aussi aperçu : il allait du Nord-Ouest au Sud-Est, paraissant couper la Rue Nationale, orientée Nord-Sud, presque perpendiculairement. La forme du bolide était ovoïdale, le gros bout allant en avant et le petit bout se liant à une magnifique traînée lumineuse. Sa rapidité était certes grande, mais pas supérieure à celle des étoiles filantes ; sa marche ne paraissait pas rectiligne, mais subir des ondulations.
Josselin, septembre. (de notre correspondant) :
Le bolide signalé par le correspondant de Quimper a été également aperçu à Josselin vers la même heure mais allant à une allure beaucoup plus lente, ce qui a permis à beaucoup de personnes de l’admirer. Il a disparu ensuite dans la direction de Ploërmel.
Auray, 3 septembre. (de notre correspondant) :
Le bolide dont l’Ouest-Eclair d’hier signalait le passage à Quimper a été aperçu par quelques Alréens qui se trouvaient, quai Martin, au bord de la rivière, jeudi soir, vers 21 heures 15. Le phénomène qui passa à une vitesse moyenne et à une faible hauteur de la rivière, avait l’aspect d’une comète, dont la queue très brillante, ressemblait à une traînée de fusée. Arrivée au-dessus de la propriété du « Molland », il disparut.
Rennes, septembre. Un bolide ? Jeudi soir, vers 8 h. 30, de nombreuses personnes ont aperçu dans le ciel une traînée lumineuse. Une extrémité ressemblait à une étoile à rayons (ce qui a fait prononcer à certains le mot de comète…) produisant une belle clarté. Ce météore était sans doute un bolide. On a remarqué qu’il suivait la direction Sud.
Le Conquet, 3 septembre. (de notre correspondant). Hier, entre 20 h. 30 et 20 h. 45, un bolide a été aperçu dans les nues, filant dans la direction O.-N.-O., E.-S.-E. Ce bolide, extrêmement brillant, laissait sur son passage une traînée lumineuse. Il filait dans une direction horizontale, à une hauteur qui ne nous a pas semblé supérieure à 200 mètres. Sa vitesse nous a paru également extrêmement réduite, tout au moins en apparence, à la vitesse d’une fusée ordinaire. On a pu le suivre facilement des yeux pendant une vingtaine de secondes avant qu’il ne disparaisse brusquement à nos yeux en plein ciel.
Lorient, 3 septembre (de notre correspondant particulier). Notre correspondant de Quimper signalait que dans la soirée de jeudi, vers 20 h. 45, les Quimpérois avaient pu apercevoir un bolide extrêmement brillant se dirigeant dans la direction N.-O.-S.-O. Le phénomène é té remarqué à Lorient par plusieurs personnes, dont notre compatriote M. Deprez, dans la direction de la gare. Le bolide marchait Nord-Sud.”

1926, 21 novembre, Etrépagny (Eure). Un
météore, dont le diamètre apparent était de
quatre fois celui de Vénus se fragmenta en
quatre morceaux. Source : L’Astronomie, 1927.

1927, 16 avril, Chazeau (Loire). “A Chazeau (Loire), un aérolithe de forte taille a été aperçu hier, vers 20 heures, filant dans la direction du Nord-Ouest. On a entendu à son passage un grondement comparable à un tonnerre lointain.” Source : L’Est Républicain, 17 avril 1927.

1927, 28 avril, Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et dans le Morvan. “Un météore allant du sud-est au nord-ouest a été observé en Saône-et-Loire. Un grondement de tonnerre précédait son passage. Il a laissé derrière lui une traînée lumineuse très prononcée.” Source : L’Ouest Eclair, 29 avril 1927.
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L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 30 avril 1927 indique : “Un aérolithe est passé dans le Morvan. - Chalon-sur-Saône. - Dans plusieurs communes du Morvan, on vient de constater le passage d’un aérolithe de forte dimension. Le globe incandescent Laissait derrière lui une longue traînée lumineuse et faisait un bruit sourd comparable à un grondement lointain de tonnerre. Il allait dans la direction sud-est, nord-ouest.”

1927, 15 mai, Chanos-Curson (Drôme). “Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, une jeune personne rentrant à son domicile, à Chanos-Curson, a vu tomber sur la voie du tramway de Tain à Romans, à une centaine de mètres devant elle, un bolide sous une forme de boule de feu d’environ trente centimètres de diamètre. quelques instants après le choc sur la terre ferme, le tout s’est évaporé en fumée. Le témoin de ce phénomène céleste s’est empressé de rechercher les traces du bolide, il n’a pu malheureusement en trouver aucune. Le fait s’est produit exactement à 22 h. 30 sur la route départementale de Tain à Romans, sur les confins des communes de Mercurol et de Chanos-Curson.” Source : Journal de Tournon du 15 mai 1927.

1928, 17 août, Gueugnon (Saône-et-Loire). “Le bois des Champards, près de Gueugnon, a été en partie détruit par un incendie, provoqué par la chute d’un aérolithe à la lisière de la forêt.” Sources : L’Est Républicain, 18 août 1928, le Gaulois du 18 août 1928 et Le Progrès de la Somme du 18 août 1928.

1929, 16 juin, Saint-Pierre-et-Miquelon. “Fortes averses accompagnées d’un orage assez violent. La foudre tombe, à l’Ile-aux-Chiens, dans le jardin du sieur Sollier brisant 4 mètres de clôture. Un aérolithe arrive au même instant qui creuse dans le jardin du même une forte excavation.”
Source : Ephémérides de St-Pierre et Miquelon. Impr. du gouvernement, St-Pierre. Sasco, E. & J. Lehuenen, 1970.

1929, 11 août, sud-est de la France. “Grenoble. - Les populations de toute la région Sud-Est ont aperçu dimanche dernier un bolide traversant l’espace et paraissant être tombé dans un coin perdu des Alpes. Le, météore, très gros, de couleur étrange où dominait le vert, fut aperçu d’Annecy et de Privas. Par suite d’un effet d’optique, on prétend dans chaque localité qu’il serait tombé à proximité, mais nulle part on ne signale le point de chute.“ Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 15 août 1929.

1929, Larmor Baden (Morbihan). Le catalogue édité en 1940 du musée archéologique James-Miln - Zacharie le Rouzic indique que la collection du musée possède “une boîte contenant l’aérolithe tombé à la pointe sud-ouest de Larmor-Baden en 1929” sans plus de détails. Après quelques recherches, j’ai retrouvé l’objet en question à Carnac ; il pèse 4882
grammes ; il se trouve toujours dans les réserves du musée mais malheureusement, ce n’est qu’un bloc de basalte.

1930, début mars, en Loire-Atlantique. “Un curieux phénomène s’est produit à l’embouchure de la Loire, en bordure de la côte de Saint- Brévin et de Paimbœuf. Un énorme bolide de la grosseur d’une barrique, venant de l’ouest-nord-ouest, à une altitude élevée et doué d’une grande vitesse, a traversé le ciel et a disparu dans un bruit semblable à un coup de canon.
Les arbres ont été secoués comme par le grand vent, l’électricité s’est éteinte et sur du linge étendu dans une prairie ont a retrouvé de la cendre.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 3 mars 1930.

1930, 3 mars, Idron (Pyrénées-Atlantiques). “Idron. - Lundi matin, vers les 9 h. 1/2, un bolide sphérique d’environ 1 mètre de diamètre, de couleur blanche, est apparu dans le ciel, dans la direction d’Ousse. A faible altitude et doué d’une vitesse vertigineuse, allant du nord-ouest au sud-est, il a tournoyé plusieurs fois sur lui-même, s’est allongé en cigare, a disparu, puis reparu pour enfin disparaître complètement.”

1930, 6 avril, Saint-Maurice-Colombier (Doubs). On peut lire dans Le Populaire du 7 avril 19301 : “Dijon, 6 avril. - Par suite de la chute d’un aérolithe dans le Doubs, à Colommier-Chatelot, une quantité innombrable de poissons fut aperçue descendant au fil de l’eau, le ventre en l’air. Les riverains, constatant la bonne qualité de ces poissons, en firent une pêche miraculeuse.” Il s’agit bien entendu d’un Poisson d’avril...

1930, 26 avril, en Bretagne. “Lorient, 28 avril. (De notre rédaction.) - Notre confrère le Nouvelliste du Morbihan signale l’observation d’un lecteur qui aurait aperçu dans le ciel, au sud-est, vers 10 heures du soir, traçant une trajectoire de haut en bas et dirigée nord-est-sud-ouest, une masse phosphorescente de teinte bleuâtre laissant un court sillage lumineux. D’autres lecteurs de la région en question (Port-Louis, Guidel et Hennebont) auraient-ils fait une observation semblable ?” Source : L’Ouest
Eclair du 29 avril 1930.
***
“Nous recevons d’un de nos lecteurs la lettre suivante : Rennes, 29 avril 1930. Monsieur,
Je lis dans l’Ouest-Eclair le 29 avril, sous le titre : Est-ce un aérolithe ? qu’un lecteur du Nouvelliste du Morbihan a aperçu dans le ciel vers dix heures du soir, traçant une trajectoire de haut en bas et dirigée Nord-Est- Sud-Ouest, une masse phosphorescente de teinte bleuâtre laissant un court sillage lumineux.
Vous demandez si d’autres lecteurs de la région (Morbihan) ont fait une observation semblable. - Bien que vous ne mentionniez pas la date à laquelle se rapporte cette observation, j’ai tout lieu de croire qu’il s’agit du 26 avril au soir, car ce soir-là j’ai observé moi-même un phénomène identique à celui qui est décrit plus haut. Je revenais d’Antrain à Rennes en automobile, et je regardais à travers les vitres le ciel très étoilé lorsque tout à coup (il était exactement 22 h. 30) j’ai aperçu la masse phosphorescente de teinte bleuâtre avec son sillage lumineux, exactement comme le décrit le lecteur du Nouvelliste. Je ne puis pas me prononcer sur l’orientation que je ne pouvais apprécier de l’intérieur d’une auto en marche, mais j’ai bien eu l’impression que je venais de voir un aérolithe.
Veuillez recevoir. Monsieur le Directeur, etc...
R. DE LACARDE,
80, rue d’Antrain, Rennes” Source : L’Ouest
Eclair du 30 avril 1930.
***
“Nous recevons d’un de nos lecteurs la lettre suivante :
St-Servan-sur-Mer, 29 avril Monsieur.
Voyant sur votre numéro de ce jour un article intitulé Est-ce un aérolite ?, il me revient un fait auquel je n’avais pas attaché d’importance.
Samedi soir, à 9 h. 57, j’ai très bien remarqué une sorte d’etoile filante, mais beaucoup plus grosse que d’habitude et extrêmement lumineuse, de teinte plutôt bleuâtre, telle une étincelle électrique ; le court sillage lumineux dont parlent vos lecteurs du Morbihan, me semble plutôt être une impression rétinienne, qu’un fait réel. Il faudrait donc se rapprocher de l’idée d’un corps lumineux bleuâtre, traversant l’espace dans la direction Sud-Est vers Nord-Quest.
Un ami présent avec moi, a remarqué ce même fait et l’atteste ici par sa signature.
Veuillez agréer, Monsieur, etc. Albert ROULIER,
Reporter photo, St-Servan-sur-Mer.” Source : L’Ouest
Eclair du 1er mai 1930.
***
Dans l’Ouest Eclair du 4 mai 1930, on peut lire l’article
suivant : “Est-ce un aérolithe ? Ce phénomène
aurait été remarqué dans toute la région. Nous avons reçu les lettres suivantes :
Le Mans. 30 avril 1930.
Monsieur le Directeur,
Je lis dans l’Ouest-Eclair d’aujourd’hui, sous la rubrique « Lorient, 28 avril - Est-ce un aérolithe ? »,
votre article à ce sujet. Je me permets, à toutes fins utiles, de vous signaler que, me trouvant dans mon jardin, dimanche soir 27 courant, vers 9 heures du soir, il m’a été donné d’apercevoir
un phénomène semblable à celui par vous
décrit ; une masse phosphorescente de teinte d’un beau bleu, laissant derrière elle un sillage lumineux. Le ciel était d’ailleurs à ce moment-là idéalement pur. La trajectoire de cette masse était tracée de haut en bas et dirigée nord-est, sud-ouest.
Votre bien dévoué,
Louis Bertrand,
Principal clerc de notaire.
20, rue Jacob. Le Mans.

Hoscoff. le 1er mai 1930
Monsieur,
Puisque vous vous intéressez au phénomène aperçu à Lorient, je vous dirai que je l’ai vu à Roscoff, à l’heure signalée par vos lecteurs, vers 10 h. du soir. Mon attention a été attirée par une lueur que j’ai, au premier abord, prise pour l’éclair précédent l’orage : mais j’ai vu une boule lumineuse tracer un cercle de l’est à l’ouest, pas très vite. je dirai presque à la façon d’une fusée éclairante de feu d’artifice.
Quoique n’ayant pas de connaissance en astronomie, j’ai cependant pensé qu’il s’agissait de quelque chose d’extraordinaire. Ce n’était pas du tout l’étoile filante que l’on voit quelquefois qui est de beaucoup plus vite et plus petite.
Veuillez agréer. etc.
Une Abonnée.

Saint-Brévin-les-Pins. 30 avril Monsieur.
Lecteur assidu de l’Ouest-Eclair, j’ai lu dans le journal du 30 avril l’article suivant « Est-ce un aérolithe ? ». A ce sujet je viens vous signaler le phénomène que j’ai observé samedi dernier 26 avril, vers 22 h 30. Je suivais avec ma femme l’avenue qui conduit de Saint-Brévin-les-Pins à Mindin. Par une nuit très obscure. En arrivant à la hauteur de l’avenue d’Alsace nous avons été tout à coup éblouis par une lueur intense comparable à celle produite par des phares d’auto. Un globe lumineux de couleur pâle passait sur nous à faible altitude suivant sensiblement la direction Nord-Est -
Sud-Ouest. Ce globe nous a paru tomber dans l’estuaire de la la Loire, mais l’avenue étant bordée de sapins et de dunes, nous n’avons pu suivre longtemps sa trajectoire et savoir si sa chute s’est produite à cet endroit ou s’il a continué sa course comme semble le prouver la lettre de votre correspondant du Morbihan. Ce phénomène doit être assez fréquent car dernièrement on a observé la chute d’un aérolithe dans les prairies voisines de Paimbœuf.
Veuillez agréer, etc..
F. Bremaud,
Villa « Marina »
Avenue de Mindin
Saint-Brévin-les-Pins (L.-I).

Saint-Lô. le 1er mai 1930.
Monsieur le Directeur
de l’Ouest-Eclair, Rennes,
Votre journal a signalé hier et avant-hier l’apparition dans la nuit du 26 au 27 avril, de ce qu’on pense être un aérolithe.
J’ai été le témoin de ce phénomène samedi soir, vers 10 h. 30, heure nouvelle, sur la route de Montmartin-sur-Mer à Bréhal, près du calvaire de Hauteville-sur-Mer. Je me rendais à pied avec mon commis, dans cette dernière localité, lorsque nous vîmes dans le ciel, un peu à gauche de Granville, c’est-à-dire dans le Sud-Est, quelque chose d’assez semblable aux fusées tirées les-jours de réjouissances. La lueur était d’un beau bleu, elle décrivit un petit arc de cercle, presque horizontal et il y eut comme un éclatement sans bruit, donnant naissance à cinq ou six fragments jaunes.

Flers-de-l’Orne. 1er mai 1930. Monsieur,
Différents lecteurs vous ayant signalé qu’ils avaient aperçu il y a quelques jours, un aérolithe, et comme vous demandiez, dans l‘Ouest-Eclair, si d’autres lecteurs l’auraient également aperçu, je viens vous dire, que je l’ai vu très bien.
Je ne sais plus quel soir, dans la semaine dernière, vers 10 heures ou 10 h. 30, je me trouvais avec plusieurs personnes, sur la place Saint-Germain de Flers, et nous avons vu une boule suivie d’un sillon lumineux, teinte bleuâtre, dans la direction Nord-Est, Sud-Ouest. Cela faisait un peu l’effet d’une fusée. Quoique n’étant pas de la région où vos lecteurs l’ont aperçu, je tiens à vous le signaler.
Agréez. Monsieur, mes sincères salutations.
P. G.”

1930, 13 mai, Éloyes (Vosges). “Remiremont, 13 mai. Deux bolides sont tombés à quelques heures d’intervalle, sur éloyes (Vosges). L’un d’eux a été recueilli
brûlant. Il présente la forme d’un caillou brun, avec reflets métalliques et atteint la grosseur de deux poings.” Source : Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 14 mai 1930.

1930, 23 novembre, Colmar (Haut-Rhin). “M. INGOLD, Président de la Commission Météorologique du Haut-Rhin à Colmar, envoie la note ci-après relatant l’observation d’un bolide à Colmar. Le 23 Novembre 1930, Mlle M. BUCQUEY, guide de France, habitant Colmar a aperçu vers18 heures, au Sud de la ville, un bolide cheminant assez lentement d’Est en Ouest, projetant des étincelles tout le long de la trajectoire et faisant ensuite explosion. La durée du trajet a semblé être 7 à 8 secondes mais elle n’a pas vu le début et n’a pas perçu le bruit d’une explosion. Comme Mlle BUCQUEY ne connaît paz les constellations sauf la Grande Ourse, la Petite Ourse, Orion et Cassiopée, elle n’a pu préciser le trajet du bolide. Ce matin, me rendant sur le lieu de l’observation, j’ai pudéterminer approximativement la trajectoire d’après les indications de Mlle BUCQUEY. Le bolide a été vu sur une longueur d’arc de 20° environ, le point d’explosion assez exactement au SSO. Hauteur de l’explosion : 12 à 15°. L’explosion a donc probablement eu lieu sur territoire français et vu l’heure il y a sans doute eu de nombreuses personnes qui ont aperçu le bolide.” Source : La Météorologie, 1930.

1931, début janvier, Roscoff (Finistère). “Un bolide d’une grosseur considérable est passé vers 2 heures du matin, à une hauteur assez réduite, déplaçant une grande quantité d’air et faisant beaucoup de bruit. Il a projeté une lumière très vive. Sa direction était, à peu près, Est-Nord-Est. Quelques personnes ont été effrayées par cette apparition soudaine autant que fugitive.” Source : Journal d’Aubenas du 3 janvier 1931.

1931, 19 janvier, La Loubère (Hautes-Pyrénées). “Lundi soir, vers 22 heures, le ciel nuageux
s’est soudain éclairé d’une très vive lueur
provoquée par la chute d’un aérolithe, dont
on a retrouvé des fragments à la Loubère.”
Source : La Croix, 21 janvier 1931 et le Journal
du Loiret du 21 janvier 1931.

1931, 25 janvier, Reims (Marne). “Reims. 25. -
On a aperçu dans la région un aérolithe qui a traversé la voûte céleste de l’ouest vers l’est en laissant une traînée lumineuse.” Source : La Croix du Nord du 26 janvier 1931.

1931, 26 janvier, Lourdes (Hautes-Pyrénées). “Un aérolithe passe. Dans la soirée de vendredi, le ciel pourtant sombre, s’éclaira soudain, vers 10 heures, d’une vive lueur. Il s’agissait du passage d’un aérolithe au-dessus de la région, du nord au sud.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 28 janvier 1931.

1931, en janvier, Anvin (Pas-de-Calais). “A Anvin (Pas-de-Calais), un aérolithe venant de la direction du nord-ouest tombe dans la cour de M. Dournel, tailleur.” Source : Le Matin du 25 janvier 1931.

1931, 13 mai, Loches (Indre-et-Loire). “Tours, 13 mai. - La nuit dernière, vers 22 heures, un aérolithe est passé au dessus de Loches, laissant derrière lui une traînée lumineuse, qui lui donnait l’aspect d une comète. Le météore a suivi la trajectoire nord-sud.” Source : L’Ouest-Éclair (Rennes) du 14 mai 1931.
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“A Loches, dans la nuit de mardi à mercredi, un aérolithe traversa lentement l’atmosphère, laissant derrière lui une traînée lumineuse ou, plus exactement, une chevelure étincelante, qui lui donnait l’aspect d’une prestigieuse comète. Le météore, qui put être admiré à loisir - sa vitesse étant relativement lente - décrivit une trajectoire sensiblement orientée nord-sud. Son centre, d’un beau rouge, offrait un diamètre apparent cor-respondant au dixième de celui du disque lunaire.” Source : Le Petit Haut-Marnais du 15 mai 1931.

1931, 19 août, Pois (Marne). On a annoncé la découverte de milliers de pierres noires sur une vaste étendue de la commune de Pois. Quelques journaux ont alors considéré qu’il s’agissait de météorites. La revue l’Astronomie, en 1932, rectifie cette “erreur assez fréquente” en indiquant qu’il s’agissait en fait de marcassites. “En visitant ses terres, M. Lagille, maire de Pois, vient de
constater que plus de deux hectares étaient littéralement criblés de pierres noires très dures, ressemblant à des éclats de projectiles. On a constaté que ces pierres étaient les fragments d’un aérolithe pesant au moins 6000 kilos qui a éclaté en l’air et a
mitraillé les champs sur 20000 mètres carrés. On a ramassé, en effet, 300 Grammes de pierre par mètre carré en moyenne. On croit que l’aérolithe s’est abattu lors de la tornade du 19 août dernier, qui a ravagé la région de Châlons, Sainte-Menehould et Vitry-le-François.” Source :
L’Est Républicain 18 septembre 1931.
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“Les journaux publiaient récemment une information contenant en substance ceci : un aérolithe avait mitraillé de ses éclats la propriété d’un paysan du Nord. Or, on vint à parler de cet événement devant un brave homme qui, malgré peu de connaissances acquises, aime à tirer de tout des conclusions personnelles. A la fin son impression fut celle-ci : Pour moi, voyez- vous, il faut attribuer ça à la malveillance !
Le pauvre croyait sans doute qu’un aérolithe, cette « pierre tombée du ciel >, était quelque machine infernale inventée par les humains.” Source : À la page du 22 octobre 1931.
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Le n° 46 de L’Astronomie, paru en 1932, mentionne : “Terminons en constatant l’erreur assez fréquente et dont il faut se mettre en garde, qui résulte parfois de la découverte sur le sol de pierres d’apparence météorique, lorsque leur chute n’a pas été signalée par un bolide. Ce cas s’est présenté l’année dernière.
Au mois de septembre 1931, notre Collègue, M. MANGET, nous a transmis des journaux annonçant la présence à Poix, dans la Marne, de nombreuses pierres supposées tombées du ciel. Le Maire de cette localité, M. Lagin, ayant eu la gracieuseté de m’envoyer des échantillons de ces pierres et m’ayant appris que d’autres semblables étaient confiées à l’analyse du Muséum d’Histoire Naturelle, j’ai écrit à M. A. LACROIX, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences, pour avoir son avis. Voici la réponse de l’illustre savant : Madame, je m’empresse de répondre à vos questions. La prétendue météorite de Poix n’est autre chose que de la marcassite, qui constitue de nombreuses concrétions dans la craie de Champagne. Il est fréquent de voir prendre pour des météorites ce conglomérat de sulfure de fer. Telle est la vérité sur ces centaines de kilos de pierres que l’on croyait venues du Ciel.”

1931, 22 décembre, en Franche-Comté et en Suisse. “Un bolide remarquable ayant été le signalé le 22 décembre 1931 dans le ciel l’Est de la France, M. RENE BAILLAUD, le savant Directeur de l’Observatoire de Besançon, a eu l’heureuse idée de faire une enquête, dont il a bien voulu nous communiquer un résumé, accompagné des remarques suivantes : « J’ai l’honneur de vous adresser ci-inclus une documentation assez complète sur le bolide qui a été observé dans notre région le 22 décembre. Je fis paraître quelques jours plus tard dans les journaux bisontins une note pour demander aux personnes qui avaient observé le phénomène de me communiquer le résultat de leurs observations. J’ai reçu dix-huit lettres que vous trouverez ci-jointes.
Il en résulte d’abord que ce bolide a été observé sur une très grande étendue de pays.
De plus il a été vu et entendu à Lure, Roches-les-Blamont, Pontarlier, Mouthe et en Suisse. Ce fait est d’ailleurs naturel puisqu’on admet aujourd’hui que le bruit est produit bien plus souvent par l’onde de choc que par l’éclatement lui-même : bien peu d’observateurs doivent percevoir le bruit de l’éclatement et beaucoup peuvent percevoir l’onde de choc.
Le bolide a été, par contre, vu et non entendu à Vesoul, à Romain, Cussey, Besançon, Chemaudin et Mouchard ; M. Chofardet pourtant a perçu une sorte de grésillement.
L’ensemble de ces remarques n’est pas en contradiction avec l’affirmation de la Gazette de Lausanne que la chute a eu lieu près du village de Neirivue.
Il est en tous cas certain que la luminosité du bolide a été très vive et que son apparition a suscité dans notre région une grande curiosité. »

[...] A cette liste, il convient d’ajouter les observations suivantes faites par nos Collègues :
M. J. VETTER, architecte, nous écrit que le 22 décembre dernier, vers 20h4m (heure de l’Europe centrale), se trouvant à Sainte-Croix (Suisse) à 1 080 mètres d’altitude, il vit, dans le brouillard qui l’enveloppait, un éclair dont il ne put deviner la cause. Mais il lut ensuite dans la gazette locale, l’observation faite par M. André Jacques, au même moment que lui, d’un corps au moins gros comme la Lune, qui brillait à l’Est et devant laquelle il passa. Le météore glissa au-dessus de l’observateur, en laissant une traînée lumineuse vite dissipée, et se perdit dans l’Ouest, sur la Franche-Comté, après une apparition d’environ dix secondes. Alors, il explosa, comme un coup de canon, sans roulements.
M. Vetter ajoute qu’il s’agissait évidemment d’un bolide.

M. le Pasteur J. L. HERZOG, à Bélivard (Jura Bernois), n’a pas observé lui- même le météore, mais il nous envoie deux journaux suisses relatant la visibilité du phénomène.
Il en est de même de M. E. VAUTIER, chimiste à Lausanne.

M. P. CHOFARDET, astronome à l’Observatoire de Besançon, rapporte que, le mardi soir, 22 décembre 1931, alors qu’il se trouvait en direction Est, au lieu-dit « La Gibelotte », regagnant à bicyclette son domicile, il fut surpris par un éclairement soudain, bref, très lumineux de la route et des objets environnants, comme aurait pu le faire avec grésillements, au-dessus de sa tête, la rupture d’un câble à haute tension : ce fut sa première idée. Mais par un regard machinal vers sa droite, il aperçut non loin des Orions, dans le ciel blanc du clair de Lune, la chute d’une traînée de feu, rouge comme braise, tels que le deviennent parfois après explosion, les résidus d’une fusée : sa montre marquait 20h6m. L’éclatement d’un bolide lui parut alors très plausible, ce qui lui fut confirmé par les remarques fortuites faites par l’un de ses enfants.
Comme il était à bicyclette, donc regardant sa route, son observation, très incomplète, ne repose que sur l’intensité de lumière émise par l’éclatement de cet aérolithe, intensité énorme pour avoir été si apparente en présence et à proximité d’une Lune déjà forte (douze à treize jours) et haute au-dessus de l’horizon.

M. F. LE COULTRE, alors au Sentier (Suisse), nous envoie l’intéressante relation suivante :
« Me trouvant le 22 décembre 1931, à 20h10m (H. E. C.), en chemin de fer à 10 kilomètres environ du Sentier, je n’ai pu voir le bolide lui-même, mais ai nettement remarqué l’éclair blafard et très vif, signalé ci-dessous. Plusieurs personnes de ma connaissance étant à cet instant dans une salle bien éclairée, se sont parfaitement aperçues de l’édair et, deux à trois minutes plus tard, d’un bruit sourd assez semblable à celui du tonnerre.
Voici les communiqués parus dans la Gazette de Lausanne relatifs à ce phénomène.

Gazette du 25 décembre 1931. .
Les pierres tombées du ciel. Bulle, canton de Fribourg, 28 décembre. - Le mardi 22 décembre, peu après 20 heures, une météorite est tombée près du village de Neirivue, passant en bolide au-dessus de la Gruyère, direction nord-est-sud-ouest; elle s’est écrasée contre les rochers au-dessus de Neirivue, avec un bruit d’explosion. Elle éclairait le ciel comme les phares d’une automobile.
Le Musée fribourgeois d’histoire naturelle a pris ses mesures pour s’assurer des fragments de ce météore, car l’accès de ces rochers de Neirivue est assez difficile, surtout en hiver.

Gazette du 1er janvier 1932 : Le bolide du 22 décembre. - On mande d’Oron (canton de Vaud) : Le bolide signalé dans la Gazette par un correspondant de Bulle, a peut-être été vu aussi à Oron.
C’était le soir de mardi 22 décembre, par un beau clair de lune. Des jeunes filles se rendaient à une répétition de chant. Elles furent subitement impressionnées par une nappe lumineuse, rougeâtre, traversant le ciel horizontalement et se dirigeant sur les bois du Jorat, vers le Nord- Ouest où elle disparut. Il était 8h5m (Heure de l’Europe centrale).
A leurs récits animés, les chanteurs déjà réunis dans le local bien éclairé répondirent qu’ils avaient été eux-mêmes surpris de voir les fenêtres du couchant blanchir comme par un éclair prolongé. Ce qu’il y a d’énigmatique dans ces faits, c’est d’une part, la concordance de l’heure entre les observations de Bulle et d’Oron et d’autre part la bizarrerie des trajectoires.
Il sera intéressant de connaître le résultat des recherches faites à Neirivue. Ce phénomène rappelle la « pierre tombée du ciel » le 30 novembre 1901, dans la forêt de la Chervessaz près Chatillens, aux pieds des forestiers interloqués et collectionnée avec un beau zèle par des professeurs lausannois. A. G.

Gazette du 5 janvier 1932 : Encore le bolide du 22 décembre. - On nous écrit : Le passage du bolide observé à Neirivue a été signalé à la vallée de Joux, le soir du 22 décembre à 8h10m. Il s’est manifesté par une lueur blafarde, comme un éclair prolongé ; puis par le bruit sourd d’une explosion dans la direction nord-ouest, à quelque 60 kilomètres derrière la chaîne du Risoud.
Certaines personnes ont observé une succession d’éclairs, ce qui signifierait que c’est une gerbe de météorites et non pas un seul corps qui sillonnait l’espace. PY.
On aura remarqué les différences d’opinions relatives à la direction du bolide. Les personnes du Sentier que j’ai interrogées ont été d’accord pour désigner le nord-ouest. Afin d’éclaircir la chose il serait intéressant de savoir si les populations françaises de la frontière franc-comtoise, ont été témoins du phénomène. Il se pourrait - incident assez singulier vu la concordance des heures - qu’il y ait eu deux bolides, l’un tombé, comme l’indique le premier communiqué à Neirivue, l’autre en Franche-Comté. Des renseignements plus nombreux ou la découverte de fragments du - ou des - météores, fixeraient nos idées à ce sujet.

M. G. PICHON, à Mouthe (Doubs), écrit :
Le 22 décembre 1931, vers 19h15m, j’ai noté le passage d’un bolide avec production d’une lumière intense, comparable à un feu de bengale, venant de l’Est-Sud-Est, se dirigeant vers l’Ouest, avec, un instant après l’apparition, production d’un roulement continu, sourd, comparable à celui d’un train franchissant un pont dans le lointain.

Le phénomène, écrit M. L. VIEL, s’est produit vers 19h5m. A Vesoul, il n’a été perçu aucun bruit ; néanmoins au moment de l’apparition du bolide, il semble y avoir eu une explosion » projection de matières enflammées.
Il n’a été ressenti aucune secousse. L’intensité lumineuse était très forte et s’est répercutée dans certains appartements, de telle sorte que des personnes n’ont pas vu le météore, mais ont constaté l’éclairage intensif très momentané qu’elles attribuaient à un court-circuit.
Le bolide est apparu au Nord-Est de Vesoul et s’est dirigé vers le Sud-Ouest.
Des constatations ont été également faites à Lure.

De M. Pierre LAFILLE, Professeur E. P. S., à Besançon : Je sortais de la gare de Mouchard (Jura) quelques minutes après 7 heures lorsque, par un ciel absolument pur et étoilé, avec clair de Lune, une lueur illumina soudain l’horizon en direction de Salins. Je n’ai pas aperçu de traînée lumineuse ni perçu le bruit d’une explosion, n’ayant pas les yeux dirigés spécialement dans la direction du phénomène et divers moteurs d’automobiles tournant près de moi à ce moment. La lueur, très courte, m’a produit l’impression d’un éblouissement subjectif, analogue à celui qui traverse les yeux au moment d’une syncope. De forme non définie, elle pouvait se rapprocher des éclairs dits « éclairs de chaleur » que l’on peut voir en été sans-accompagnement de bruit, mais au lieu d’avoir la teinte rougeâtre de ces derniers, elle était plutôt bleue ou blanche, de cette couleur que l’on dit « froide ».

Un ami, M. Lagrave, chef de travaux à l’E. P. S. de Mouchard, a également vu cette lueur. M. CHARLES OBERSON, de Pontarlier, vit apparaître le bolide à 20h7m sous la forme d’une masse lumineuse de la grosseur de la Lune, suivi d’une traînée brillante, comme une chevelure. Direction Est-Ouest. Peu après l’apparition, grondement comparable à celui d’un coup de canon.

M. RAYMOND BOILLOT, à Cussey-sur-l’Ognon (Doubs) a vu une boule de feu traversant le ciel de l’Est à l’Ouest, accompagnée d’une longue traînée de lumière, qui s’est divisée en plusieurs fragments.

M. MAURICE DAVID aperçut le bolide dans la direction de Caragnoz : très grosse boule blanche d’une luminosité extraordinaire, qui éclata comme un feu d’artifice à la fin de sa trajectoire.

Les autres observations s’accordent avec celles-ci. Elles ont été adressées par MM. E. MOUGINOT, de Roche-lez-Beaupré (Doubs) ; Mme L. HERTIG, à Besançon ; M. M. DAVID, CRINQUAND, à Dure ; TARDY, à Brûlfoin (Doubs) ; le Pasteur H. FLICK, à Roches-les-Hamont (Doubs) ; etc.” Source : L’Astronomie, vol. 46, 1932.” Source : L’Astronomie, n° 46, 1932.

1931, 25 décembre, Unieux (Loire). “Les personnes qui, hier soir, vers 19 heures, montèrent la côte d’Unieux se dirigeant vers le village, ont été témoins d’un curieux phénomène. Assez bas au-dessus de l’horizon, dans la direction de la Croix de Marlet, est apparue une boule lumineuse qui, à cette distance, paraissait de la grandeur d’une assiette. Ce disque lumineux était suivi d’une traînée verdâtre. L’ensemble du phénomène décrivait une courbe allant du Sud-Est au Nord-Est. cette vision a duré quelques secondes seulement et s’est perdue dans le ciel. Il serait intéressant de savoir s’il s’agit d’un météore et s’il a été observé dans d’autres régions.” Source : La Météorologie, 1932.

1931, 27 ou 28 décembre, Bourgogne-Franche-Comté. “Châlon-sur-Saône, 28 décembre. - Un phénomène astronomique a été constaté cette nuit dernière dans le canton montagneux de Givry. Un aérolithe allant du nord-est à l’ouest a traversé le ciel et s’est perdu dans la direction du mont Avril. Cette boule de feu laissa derrière elle une longue traînée lumineuse. Tous les coqs et poulets de la région croyant sans doute au lever du jour, se mirent alors à chanter. Le même phénomène a été observé dans la région de Saint-Aubin, près de Chagny, et à la Rochepot.” Source : Le Télégramme des Vosges du 29 décembre 1931.

1932, 18 février, Lorient (Morbihan). “Lorient, le 18 février - Les promeneurs lorientais ont été témoins dans la soirée de jeudi, vers 20 h. 45 d’un phénomène céleste : une énorme étoile filante que l’on croit un aérolithe traversa le ciel dans la direction de l’est à l’ouest, décrivant une orbe lumineuse dans un ciel sans nuage. Le phénomène dura quelques secondes à peine.” Source : L’Ouest-Éclair (Rennes) du 20 février 1932.

1932, 9 avril, Beaucourt (Territoire de Belfort). “Notre collègue, M. INGOLD, Président de la Commission Météorologique du Haut-Rhin transmet, par lettre du 17 Avril, une coupure de journal relative à un bolide observé le 9 Avril au Sud de Beaucourt : Dans la nuit du samedi au dimanche 10 courant, vers 20h30, une très vive lueur a été aperçue dans le ciel, en direction d’Abbevillers. Visible pendant 5 ou 6 secondes, la lueur a été suivie comme d’une pluie d’étincelles bleues et rouges. Abbevillers est au Sud de Beaucourt.” Source : La Météorologie, 1932.

1932, 23 juin, Semoine (Aube). “M. Ch. Quibaille, demeurant à Magny-Fouchard signale qu’il aurait vu tomber à Semoine un bolide le 23 juin 1932, phénomène sur lequel il offre de fournir des renseignements, en même temps qu’il désirerait en obtenir sur certaines pierres par lui recueillies, qui sembleraient être des aérolithes. M. Quibaille sera invité à apporter ses trouvailles et à se mettre en rapports avec M. Durrant-Soyer, qui les examinerait.” Source : Société académique d’agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l’Aube, séance d’octobre 1933.
***
On peut lire la suite de cette histoire dans la même source, séance du 22 Décembre 1933 : “M. Quibaille de Magny-Fouchard a fait déposer provisoirement au Musée, en vue de leur examen par M. Durrant-Soyer, les pierres trouvées par lui sur le territoire de Semoine et qu’il croit être des météorites ; l’une de ces pierres pèse 4 kg et l’autre 210 grammes.”

1932, 6 ou 7 septembre, Tonneins (Lot-et-Garonne). “Bordeaux, 10 septembre. M. Jean Moulin, habitant au lieudit Les Capitaines, près d’Ayet, section de Tonneins (Lot-et-Garonne), ayant été réveillé dans la nuit de mardi à
mercredi par un bruit insolite et formidable, constata, dans la matinée de mercredi, à 200 mètres environ de chez lui, qu’une grosse pierre de couleur noire et rouge y était chue. Il l’examina attentivement et en évalua approximativement
le poids à 150 kilogs. Il ramassa autour du bloc, des morceaux de cailloux qui avaient accompagné cette projection et qui étaient totalement noirs. Le champ où le météore est tombé a été profondément creusé sur une longueur de 20 mètres.” Source : Le Nouvelliste du Morbihan du 11 septembre 1932.

1932, 18 décembre, Cherbourg (Manche). “Un aérolithe a été aperçu la nuit dernière dans l’est
de Cherbourg. Il est tombé derrière le massif
rocheux qui borne la ville de Cherbourg. Aucun
bruit de chute n’a été perçu.” Sources :
Le Figaro, 19 décembre 1932. L’Est Républicain,
19 décembre 1932.

1933, mi-janvier, Agen (Lot-et-Garonne). “Agen, 24 janvier. Un aérolithe de fortes dimensions a été aperçu tombant dans la région d’Agen. Il n’a pas été trouvé.” Source : Le Nouvelliste du Morbihan du 25 janvier 1933.

1933, 27 janvier, Gravelines (Nord). “Un de nos aimables lecteurs nous a avisé cette nuit, par téléphone, qu’un aérolithe avait passé au-dessus de Gravelines, vendredi, vers 20 heures. Ce débris planétaire, qui apparaissait à l’oeil, gros comme une demi-lune, disparut dans la direction du sud.” Source : La Croix du Nord du 28 janvier 1933.

1933, 17 février, Mirabel (Ardèche). “Le 17 février, vers 18 h. 30, une vive lueur rouge est apparue dans le ciel, dans la direction Nord-Nord-Est, à 20 degrés environ au-dessus de l’horizon. Le météore, d’un diamètre apparent de 15 degrés environ, variait très rapidement d’intensité lumineuse, allant de son plus vif éclat à la disparition presque complète en l’espace de 5 à 10 minutes : il a complètement disparu vers 20 h.” Source : Le Journal de Privas du 25 février 1933.

1933, 12 mars, Paris. “M. A. Le Gros, membre de la Société Astronomique, nous communique l’observation suivante. Le 12 mars 1933, ayant assisté à une conférence à l’Observatoire de la Société Astronomique, nous regagnions, ma femme et moi, notre domicile, quand, sortant de la station du métro Invalides, nous a été donné d’apercevoir un magnifique météore.
Il était exactement 23h6m. Le météore semblait formé d’une tête ronde d’un bleu-vert extrêmement lumineux, se terminant par une dégradation progressive des teintes en nne courte queue d’un beau rose sombre.
Le déplacement en était assez lent et ce météore semblait tomber dans la direction sud-nord. Nous n’avons malheureusement pu suivre ce phénomène que pendant sa traversée au-dessus de la rue de Bourgogne et la fin nous a été cachée par l’immeuble du Ministère des Affaires étrangères.” Source : L’Astronomie, t. 48, 1934.

1933, 30 mars, Primelin (Finistère).
“Douarnenez, 31 mars. - Un aérolithe a été
aperçu hier soir, vers 20 h. 30, à Primelin. Il a répandu sur la campagne une vive lueur verte.” Source : La Dépêche du 1er avril 1933.

1933, en avril ou début mai, Forêt d’Othe près de Joigny (Yonne). Le journal L’Ouest Eclair du
4 mai 1933 relate les faits suivants : “Auxerre. Un aérolithe pesant près de 4 kilos est tombé dans
la forêt d’Othe, près d’une cabane de
bûcherons.”
***
De quelle météorite s’agit-il ? Les seules
météorites répertoriées officiellement dans l’Yonne et l’Aube sont Saint-Aubin, Saint-
Mesmin, Plancy-l’Abbaye et Les Ormes. On trouve dans le Bulletin de la Société des
sciences historiques et naturelles de l’Yonne (vol. 87, 1933) la mention d’un “aérolithe tombé le 30 avril dernier (1933) à Bussy-en-Othe”
sans plus de détails.
***
L’Express de Mulhouse du 4 mai 1933
mentionne brièvement ceci : “Un aérolithe pesant près de 4 kilos est tombé dans la forêt d’Othe, près d’une cabane de bûcherons. Ces derniers l’ont recueilli.” Autre source : L’Est républicain,
4 mai 1933.
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Le journal La Croix du 5 mai 1933 indique que vivait là un bûcheron yougoslave, Prosper Frusk, et aussi “qu’il est à noter que, l’année dernière, en mars, un aérolithe un peu plus gros était déjà tombé tout près de là.”
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“Dans la forêt d’Othe un aérolithc est tombé près de la cabane d’un bûcheron yougoslave, Prosper Erusk. Eu creusant la terre M. Frusk a. retrouvé cette pierre céleste encore chaude qui pèse près de 4 kilos.” Source : Le Journal du Midi du 6 mai 1933.

1933, 15 mai, sud de la France. Vers 23 h 15, un météore fut observé entre Toulouse et Castres pendant cinq à six secondes. Des fragments semblaient s’en détacher. Deux minutes après, un grondement fut entendu pendant une quinzaine de secondes. Le point de chute a été estimé à 100 km au large des côtes espagnoles.

1933, 4 ou 5 juillet, Villers-le-Lac (Doubs). On peut lire dans le journal L’Ouest Eclair du 6 juillet 1933 qu’une météorite serait tombée sur un immeuble et aurait provoqué son incendie, faisant trois morts et trois blessés. L’immeuble a été entièrement détruit. Il n’y a aucune information sur cette chute de météorite qui semble bien douteuse. Autre
source : Journal des débats politiques et littéraires, 6 juillet 1933. Le journal La Croix du 6 juillet 1933 situe les faits à Villers-le-Lac, près
de Morteau. Un douanier de garde affirma
avoir vu peu avant l’incendie une boule de feu s’abattre dans la direction de la maison.
***
“Une femme et ses deux fillettes carbonisées dans un incendie. Un aérolithe serait la cause du sinistre.
Un terrible incendie s’est déclaré au village de Villers-Ie-Lac (Doubs), dans un immeuble appartenant à M. René Girardot, négociant, et occupé par plusieurs locataires. Trois personnes ont péri. Trois autres sont blessées. L’incendie a pris naissance au second étage, qui ne fut bientôt plus qu’un brasier. Un locataire du premier étage. M. Lucien Zaniewsky parvint à sauver sa femme, son enfant et trois autres personnes, mais il fit une chute et se brisa la jambe. Pendant ce temps. M. Jules Mollier, demeurant au second étage, sautait dans la rue avec sa fillette, âgée de dix mois. Tous deux sont grièvement blessés. Mais à l’étage supérieur, Mme Perret s’apprêtait à sauter avec ses fillettes âgées de cinq et deux ans quand le plancher s’effondra et les trois malheureuses tombèrent dans le brasier où elles furent carbonisées. Leurs restes furent transportés à la mairie de Vil!ers-le-Lac. L’immeuble a été tout entier a été détruit. On ignore les causes exactes de l’incentie. Mais un douanier prétend avoir vu une longue bande de feu, probablement un aérolithe, tomber sur le village.” Source : La Tribune de l’Aube du 6 juillet 1933.

1933, 7 août, Lapalisse (Allier). “Un vérificateur des contributions directes de Lapalisse, M. Treyche, ayant entendu, près de son habitation, un violent sifflement suivi, quelques secondes plus tard, d’un bruit de chute et d’une détonation, alla voir et trouva un aérolithe, encore brûlant, pesant 2kg.”
Sources : L’Eclair du 9 août 1933 et La Croix du 10 août 1933.

1933, 14 ou 15 septembre, Bray (Eure). “Dans la nuit de jeudi à vendredi, un incendie s’est declaré à Bray, dans une grange et à une meule de paille appartenant à M. Bourgeois.
La grange et la meule ont été complètement détruites, mais grâce à la promptitude des secours et au dévouement apportés par les pompiers et les habitants, le feu ne se propagea pas aux voisins.
Les pertes sont évaluées à 30.000 fr. environ et sont heureusement couvertes par une assurance.
La gendarmerie de Beaumont a ouvert une enquête au cours de laquelle elle a appris que l’opinion publique attribuerait ce sinistre à la malveillance.
En effet, certaines personnes auraient vu des fusées lancées quelques instants avant l’incendie, sans toutefois connaître la ou les auteurs de cet exploit.
D’autre part, plusieurs personnes ont aperçu dans le ciel une longue traînée lumineuse de couleur bleue, et d’une grande intensité, avant que l’incendie n’éclata, et les gendarmes de Beaumont, eux-mêmes, ont vu une traînée lumineuse dans le ciel. Ceci laisserait a supposer que la chute d’un aérolithe a mis le feu a la paille.” Source : Journal du Neubourg et de l’arrondissement de Louviers du 20 septembre 1933.

1933, 15 septembre, Ouest de la France. “Le Bolide
du 15 Septembre. - Nous présentons nos vifs remerciements aux correspondants qui ont répondu avec la plus grande promptitude à notre appel et a montré l’intérêt qu’ils portent aux phénomènes de la nature. M. C. Chartier, à Coulaines, a vu passer le bolide répandant une lueur qu’il compare à l’éclair du magnésium et qui a duré 4 à 5 secondes et il a entendu le
bruit de l’explosion près de 2 minutes après.
M. Gabriel Joly, 26, rue Nationale, au Mans, l’a vu passer
au-dassus de la rue, dans la direction d’une lampe
électrique dont il dépassait l’éclat et il paraissait se
diriger vers l’ouest-sud-ouest ; il a éclaté en deux
couleurs : vert et blanc.
M. Jean Brou, 115, rue Prémartine, a vu une masse lumineuse suivie d’une longue traînée dont la direction était à peu près vers l’ouest.
M. Marcel Palmier, rédacteur principal à la Préfecture de l’Orne, a été surpris dans la rue, à Alençon, par une lueur venant de derrière lui et qu’il a prise pour celle d’un phare d’automobile, puis, levant les yeux, il a aperçu une traînée lumineuse se dirigeant à peu près vers l’ouest, et il a entendu un sifflement semblable
à celui d’une fusée.
M. P. Boisnais, 68, avenue Olivier-Hensé, au Mans, étant à Mauves-sur-Huisne (Orne) a vû une clarté plutôt bleuâtre que verte, illuminant tout le pays, donnant l’impression de l’allumage d’une fusée éclairante ; la direction était à peu près vers l’ouest ;
il n’a pas entendu de bruit d’explosion. M.
Lamare, employé de chemin de fer à
Condé-sur-Huisne, a vu une boule enflammée croyant la voir tomber dans les herbages ; la lueur éclairait toute la contrée.
M. Deluard-Girard, à Saint-Georges-du-Rosay (Sarthe), rapporte le témoignage d’un fermier qui a cru voir tomber le bolide et éclater en touchant le
sol, à un kilomètre du bourg.
M. E. Rezé, à la Roche, commune de Sainte-Cérotte, près de Saint-Calais, en compagnie d’un ami, a vu une grosse boule de feu avec une traînée lumineuse d’un rouge-rose vif, se dirigeant vers l’ouest ; cette boule, s’est déchirée au loin comme une fusée de feu d’artifice qui forme une gerbe en éclatant. Ce témoin l’avait déjà été d’un bolide éclaté sur Tours, en décembre 1913.
M. Sibilinski, agent de chemin de fer en retraite, à Bonnétable, a vu une grosse étoile filante paraissant tomber du ciel comme une fusée qui va atteindre la terre, ayant fini sa course, dans la direction de
Saint-Georges-du-Rosay.
Nous rappelons les témoignages de : MM.
Englebert père, Englebert fils, Richard, Louveau,
Drouet fils, qui, en même temps que
l’éclairage intense de toute la région, ont
entendu le bruit violent de l’explosion, et ont cru voir le bolide tomber vers Saint-Georges-du-Rosay.
Puis, comme document auxiliaire, les attestations de
M. Pidoux, chevalier de la Légion
d’honneur, médaillé militaire et croix de guerre,
à Mulsanne, assisté de M. Pousse, mais qui
font erreur de date en parlant de la pluie
d’étoiles, filantes du 9 octobre. Seulement, il
est peut-être intéressant de relater une coïncidence : c’est qu’à Mulsanne la lumière électrique a été interrompue deux fois comme cela s’est produit au Mans, à la même heure.
Y a-t-il une relation ou la génératrice
d’électricité est-elle la même ?
De cet ensemble, il résulte que personne n’a été
témoin certain de la chute du bolide sur le sol,
mais que tous sont d’accord pour la direction vers l’ouest ; il est donc probable que continuant
sa course, il a atteint les bords de l’océan pour
se perdre dans l’Atlantique. Albert Jagot,
Membre de la Commission météorologique de la Sarthe.” Source : L’Echo saumurois du 22 nov 1933.

1933, 10 octobre, Vouziers (Ardennes). “S’agirait-il d’un aerolithe ?
Vouziers. 11 novembre. - En vue d’analyse on vient de confier à un laboratoire, ce qu’il reste d’une matière trouvée le 10 octobre, par deux pêcheurs entre Voncq et Vuzy, non loin de la voie ferrée.
Le 10 octobre était le lendemain de la pluie d’étoiles filantes, à un endroit où il n’y avait rien la veille, les deux pêcheurs virent un tas de un mètre de large sur quatre-vingts centimètres de hauteur, et qui semblait être du sel.
Auprès, un arbre était calciné comme par la foudre.
Cette matière s’est désagrégée très vite sous l’action de l’air et s’il s’agit d’un aerolithe. La chose est d’autant plus bizarre que ceux-ci ont généralement l’aspect et la consistance d’un métal, ou plus exactement d’un minerai fondu.” Source : Le Radical de Vaucluse du 11 novembre 1933.

1933, mi-octobre, Vermand (Aisne). On peut
lire dans l’Egalité Roubaix-Tourcoing du 18
octobre 1933 : “Un météorite est tombé près de Saint-Quentin - A la suite de la pluie d’étoiles
filantes qui s’est produite dernièrement,
M. Desmet, propriétaire de la ferme de Vadencourt, à côté de Vermand, a trouvé dans une de ses pâtures, derrière sa maison d’habitation, un magnifique météorite pesant
4 kg. 900. Ce bloc d’une forme assez irrégulière, est un aggloméré de minerais, riche en fer et
nickel. Actuellement il est chez M. Lemaire, propriétaire du café du Midi, à Saint-Quentin, auquel il a été offert. Ce dernier a l’intention
d’en faire cadeau au Musée de la ville.”

Vers 1933, Languidic (Morbihan). Des témoins ont vu tomber une pierre du ciel ; la pierre a
cassé les branches d’un arbre. Après avoir ramassé l’objet, les individus ont tapé dedans avec le pied comme pour jouer au football (sic) puis l’ont amené chez eux.

1934, 20 avril, en Auvergne. “Le 20 avril, vers 21 heures, un météore a été aperçu traversant l’atmosphère au nord-ouest de Combronde. Il était orienté du nord-est au sud-ouest ; ce phénomène a duré environ trois secondes. La partie centrale du noyau était en effervescence et dégageait une très grande luminosité ; une lueur rougeâtre, d’une clarté plus intense sur la parue extérieure, enveloppait le noyau. Le bolide laissait derrière lui une longue traînée lumineuse. Il été également remarqué à Pontaumur et à Châteauneuf les Bains. D’autre part, il a été observé par plusieurs Clermontois et l’un d’eux affirme l’avoir vu éclater sur la gauche du puy de Dôme, dans un grand éclaboussement flamboyant. La chute du météore s’est-elle produite dans ces parages ? Voilà un détail qui offre de l’intérêt.” Source : Courrier du Puy-de-Dôme du 28 avril 1934.

1934, 23 avril Castelnaudary (Aude). “M. l’Abbé Joulia, à Castelnaudary (Aude), écrit : Lundi, 23 avril, vers 19h45m (heure légale), M. l’Abbé Joseph Toustou, Économe du Petit Séminaire de Castelnaudary (Aude), aperçut un bolide qui se dirigeait vers l’Ouest : ce météore, dont le diamètre apparent ne dépassait pas le cinquième environ de celui de la pleine Lune, brilla, deux on trois secondes à peine, d’une belle lumière orangée, semant des étincelles et laissant après Ini une traînée violette, d’une teinte très vive, malgré la clarté encore assez intense du jour à son déclin. Il ne fut perçu aucun bruit d’explosion ni d’onde balistique.
Grâce à des repères du sol, soigneusement notés par M. l’Abbé Toustou, il me fut possible de déterminer approximativement, une heure après l’observation, la trajectoire apparente du bolide.
Sur le ciel de 20h45m, la trajectoire se fut projetée, sur la sphère céleste, depuis le Coeur de l’Hydre jusqu’à Procyon et à 5 degrés environ au Sud de ces étoiles.
Comme le météore était passé une heure avant, je conclus qu’il était apparu, à peu près, en direction de la limite des trois constellations Hydre-Navire-Licorne et, passant au Nord du Grand Chien, était allé s’éteindre dans la direction d’Orion.” Source : L’Astronomie, t. 48, 1934.

1934, 20 mai, 20 h 50, France entière. Un météore très lumineux traverse la France. Il est observé par M. Gilardeau à Conflans-Sainte-Honorine (Val d’Oise) pendant quelques secondes, avant qu’il ne se brise. Il est aussi vu à Montluçon (Allier) puis à Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Un journal local indique que le bolide serait tombé à Orliac-de-Bar (Corrèze) sans que rien ne soit prouvé.
“Un bolide remarquable est apparu le 20 mai 1934, vraisemblablement au-dessus du centre de la France et a été observé par plusieurs sociétaires.
M. Gilardeau, se rendant à bicyclette de Conflans-Sainte-Honorine, à Herblay (Seine-et-Oise) le vendredi 20 avril, à. 8h53 (heure légale), le vit tout à coup apparaître vers la constellation de l’Hydre. Ce bolide, d’une forme allongée et d’un très bel éclat vert, descendait assez lentement vers l’horizon. Il brilla 3 secondes, s’éteignit 1 seconde, réapparut 2 nouvelles secondes, puis, soudain, devint rouge cuivre et se brisa, sans bruit, au moment de ce changement de couleur.
A son apparition, ce bolide répandit sur la route une lumière verte qui domina celle de la Lune. A son éclatement on aperçut seulement une lueur rouge dans le lointain.
M. G. Thénot, à Montluçon (Allier), décrit ce phénomène dans les termes suivants : Le 20 avril 1934, à 20h50, j’admirais de magnifiques étoiles filantes dont la traînée lumineuse était identique à celles d’une fusée et j’étais même étonné quelles soient si visibles, étant donnée la clarté diurne encore existante. Mon attention fut attirée par une tueur anormale à l’Ouest. J’aperçus un énorme météore de couleur verdâtre qui, après une course rapide de 2 ou 3 secondes, disparut brusquement ou milieu d’une lueur d’un vert émeraude tellement intense que j’en fus ébloui. A ce moment le diamètre apparent du météore était égal à la moitié de celui de la Lune.
L’éclat fut si vif que les maisons environnantes furent éclairées comme par un éclair, quoique la laine brillât à proximité et que les dernières lueurs du crépuscule soient encore importantes.
De ce fait je n’ai pu repérer exactement sa position. La hauteur d’apparition était environ à 60° au-dessus de l’horizon juste au-dessus du Soleil couchant et la course fut verticale et d’environ 30°. La traînée lumineuse laissée par le météore, couleur vert pâle, disparut rapidement en tournant an rose pâle. Je n’ai perçu aucun sifflement ni bruit, ce qui me parut extraordinaire, par suite de la disparition subite semblable à une explosion et la proximité apparente du phénomène.
M. R. Roux, à Saint-Yrieix (Haute-Vienne), aperçut ce bolide vers 20h45m sous forme d’un globe de feu mobile, se déplaçant avec une extrême rapidité, dans la région du zénith. Un journal local indique que le bolide serait tombé dans la commune d’Orliac-de-Bar (Corrèze), sans d’ailleurs pouvoir apporter aucune preuve à cette assertion.” Source : L’Astronomie, 1934.
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“Des fragments de l’aérolithe tombé à Orliac-de-Bar sont venus tomber, l’un à Trassoudaine où il mit le feu à des feuilles, et l’autre aux Borderies.” Source : L’Auvergnat de Paris du 5 mai 1934.

1934, 23 juillet, près de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Le Journal des débats politiques et littéraires du 24 juillet 1934 relate que lors d’orages violents qui ont frappé partout en France, “un météorite est tombée près d’un groupe d’ouvriers de la verrerie et a coupé des fils électriques.”

1934, Décembre, Nangis (Seine-et-Marne). “A la nuit, des habitants du quartier des Rossignots, un peu à l’écart de la ville, remarquent dans le ciel, à faible hauteur, au-dessus de la route de Montereau, un aérolithe sous forme de boule de feu qui, durant plusieurs secondes, se désagrégea avec un ensemble de phénomènes lumineux et de fortes détonations.” Source : Le Matin, 8 décembre 1934.

1935, 4 mars, Clisson (Loire-Atlantique). “Notre collègue M. TABESSE nous a transmis une lettre du Docteur DOUSSAIN, de Clisson (Loire-Inférieure), relatant l’observation d’un bolide.
j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai assisté hier soir (4 mars) à un curieux phénomène que je crois devoir vous signaler. Je rentrais chez moi à Clisson en compagnie de deux amis quelques minutes avant 11 heures. Je venais de constater l’obscurité de la nuit quand la rue où nous étions s’éclaira tout à coup à un tel point que j’aurais pu y lire les caractères d’un journal. Je crus qu’on venait de mettre en action une lampe électrique. Je levai alors la tête et je vis une boule verte très lumineuse, grosse comme le quart du disque du soleil environ et qui disparaissait au-dessus des maisons. J’aurais pu croire à une fusée si elle n’avait eu un mouvement horizontal très régulier. Elle allait du Sud-Sud-Est au Nord-Nord-Ouest. Il me semble que seul un bolide peut provoquer un semblable phénomène.” Source : La Météorologie, 1935.

1935, 6 août, France entière. “M. E. Gens
nous écrit : Je vous signale que mardi soir, à Chennegy (Aube), ainsi que quelques habitants du village, j’ai aperçu un aérolithe, vers 20h25. Il se dirigeait de l’Est à l’Ouest et descendait rapidement. A son passage au-dessus du village il était à une altitude de 500m environ. Très brillant et de fortes dimensions, il était composé d’un noyau volumineux et d’une
queue qui se fragmenta en deux parties
alors qu’il avait déjà dépassé le village et qu’il ne devait plus être tombé dans les environs de Villeneuve-l’Archevêque. Quelques secondes après sa disparition, il a été perçu une
détonation sourde dans la direction où on
l’avait vu disparaître. Il a été visible au total pendant 20 secondes.” Sources : Le Petit Troyen, 11 août 1935 et dans l’Ouest-Eclair du 11 août 1935.
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On peut lire dans le Journal du Loiret du 22 août 1935 : “M. Esclangon a, au cours de la séance que vient de tenir l’Académie des sciences, donné quelques renseignements sur le bolide qui passa sur Orléans le 6 août dernier, à 18 h. 30. D’après les indications que lui ont adressées des observateurs, M. Esclangon croit pouvoir tirer les conclusions suivantes : ce bolide suivait une direction nord-est sud-ouest. Sa trajectoire d’étendait sur une distance d’environ 300 kilomètres ; son éclatement s’est produit à moins d’une centaine de kilomètres du sol.”
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Enfin, dans le Journal du Loiret du 8 août 1935, on lit : “De nombreuses personnes ont vu hier soir, vers 20 h. 30, dans le ciel d’Orléans, une sorte de boule lumineuse. C’était un bolide
dont le passage a été également signalé au-dessus de Paris. Le bolide serait tombé entre Houdan et Dreux. Un habitant d’Epernon vit, en effet, un météore puis entendit une explosion au moment où le bolide devenait invisible.” Le météore a également été aperçu en Alsace.
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“Le Matin a signalé le bolide qui, l’avant-dernière nuit, vers 20 h. 30, a traversé le ciel de Paris.
Ces phénomènes ont été aperçus également à Dijon où, vers 20 h. 30, un aérolithe a traversé le ciel, se dirigeant de l’est à l’ouest, et à la même heure dans la région de Calais.” Source : Le Matin du 8 août 1935.
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“Beaune. Mardi soir, vers 20 h. 25. la partie nord de la ville a été survolée par un météore qui se dirigeait d’est en ouest.
Plusisurs personnel arrêtées près d’un hangar d’aviation ont eu tout le loisir de voir de près cette aérolithe qui filait à faible allure et à une hauteur modérée, 100 mètres au maximum, peut être.
Le phénomène avait l’aspect d’un poisson allongé, long d’environ un mètre, possédant à la place de la tête une grosse boule d’un joli vert bien et le reste du corps allant en s’effilant.
L’aérollthe semblait être à la fin de sa course. Il s’effrita en partie ou passant au dessus des vignes bordant le champ d’aviation et il parut raser le sommet de la montagne.” Source : Journal de Beaune du 8 août 1935.
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“On se rappelle qu’avant-hier soir, vers 20 h. 30, deux bolides avaient traversé le ciel de Paris. En province, on a remarqué des phénomènes semblables hier soir.
Un météore, extrêmement brillant, a traversé le ciel, hier, vers 20 h. 45, à Moulins. Sa lueur était d’une couleur vive, analogue à celle des vapeurs de cuivre, et se terminait par une traînée rose. Ce phénomène n’a été visible que pendant quelques secondes.
A Charolles, un aérolithe lumineux est également passé vers 21 heures.” Source : Journal des débats politiques et littéraires du 9 août 1935.
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“De nombreux Nogentais ont observé, mardi vers 8 heures, le passage au-dessus de notre ville d’un aérolithe qui filait vers l’ouest.
Ce météore de forte grosseur, laissait derrière lui une traînée lumineuse, bleue et jaune.
Ce phénomène a été observé dans toute la région. On l’a signalé aussi à Paris. Les télescopes furent pointés dans sa direction à l’Observatoire de Meudon : ce dût être un régal pour les fouilleurs du ciel, que de contempler aussi bien un phénomène astral.
Le cas, cependant, d’un bolide isolé n’est pas rare, surtout à cette époque de l’année. Le 10 du mois d’août, on observe des pluies fréquentes d’étoiles filantes, phénomène semblables celui du bolide de mardi soir.” Source : L’Écho nogentais du 10 août 1935.
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“Mardi, vers 20 h. 30, un météore extiêmement brillant a traversé le ciel, sen-siblement dans la direction Sud-Nord. Il avait une lueur verte, analogue à celle des vapeurs de cuivre, et se terminait par une traînée rose. Ce phénomène, qui a duré de deux à trois secondes, a vivement intrigué les nombreuses personnes qui en ont été témoins sur diflérents points de notre région.” Source : Courrier du Puy-de-Dôme du 10 août 1935.
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“Marseille, 8 août. - On a signalé, hier à Paris et en différents départements, le passage d’un bolide se dirigeant vers le sud-est. Cet aérolithe serait vraisemblablement tombé en Méditerranée occidentale.
Des personnes qui se trouvaient sur la plage du Prado à Marseille l’ont, en effet, aperçu vers la fin de sa course, au moment où, disparaissant à l’horizon en direction du sud, il parut s’engouffrer dans les flots.” Source : L’Écho de Paris du 9 août 1935.
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“A Marseille, le météore a été visible descendant vers la mer.
Mardi soir un bolide était aperçu à Paris, puis dans differents départements, venant du Nord-Est ei se dirigeant vers le Sud-Est. A Paris on le distingua sous la forme de deux boules extrêmement brillantes, laissant derrière elles une traînée lumineuse. En Seine-et-Oise, en Eure-et-Loir, puis dans le Doubs, le météore parut avoir la forme d’une flèche allongée.
Nulle part, du moins sur noire territoire, le point de chute de l’aérolithe ne fut signalé.
Or, ce même mardi soir, à Marseille, des gens ont pu voir une grosse boule incandescente descendre vers la mer et donner l’impression de s’être engloutie dans les flots.
Citons parmi ces témoins, les membres du comité d’organisation du prochain Grand-Prix autonautique, qui se trouvaient réunis à la. Plage du Prado, chez M. Bassoul, secrétaire général du Yacht Moteur Club.
A un moment donné, ces personnes purent voir, au loin, sur la mer et légèrement à droite de l’ile Maïre, le bolide lumineux tomber vers la ligne de horizon et disparaître, comme si le point de chute avait été à quelques kilomètres seulement de notre littoral.
En réalité, le meteore a pu choir à cent on deux cents kilomètres au loin de nos côtes, et peut-être même beaucoup plus loin encore, mais il est probable que c’est en Méditerranée qu’il sera tombé.” Source : Le Petit Marseillais du 9 août 1935.

1935, 7 août, sur Paris et l’est de la France. “Paris. - On a observé hier tant à Paris qu’en banlieue, et notamment à l’observatoire de Meudon, le passage d’un fort bolide allant du Nord-Est au Sud-Est, vers 21 heures 30. Ce bolide dont on ignore le point de chute est passé sur Besançon, et a été visible de tout le département.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 8 août 1935.
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“Le passage d’un bolide a été signalé dans la région parisienne. L’aérolithe, d’une grosseur exceptionnelle et très brillant, serait tombé en Seine et-Oise.” Source : Le Mémorial de Gaillac du 17 août 1935.
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“nous recevons de Giey- sur-Aujon, l’information suivante :
Un météore lumineux est tombé, mer credi soir, dans cette localité, à proxi¬mité des maisons, côté Arbot.
Ce phénomène — connu depuis la plus haute antiquité — est des plus normal, surtout dans la première quinzaine d’août.
Quelques habitants du village, avec lesquels nous avons pu nous entretenir, voient dans cet événement un changement de temps. Certains estiment que c’est la pluie à brève échéance — ce qui ne ferait pas de mal aux prairies, et aux champs de pommes de terre, bette¬raves, carottes, etc., ainsi qu’aux jar¬dins.
D’autres craignent» au contraire, des orages avec grêle, etc.-
De tout cela, il n’y aura peut-être rien ! ! !
La chute des pierres météorites, autrement dit les étoiles filantes — est des plus courantes, et si. lorsque celles-ci tombent à terre, elles ne sont accompa¬gnées d’aucune déformation, elles n’ont généralement pas une signification très importante.
C’est le cas de ITaérolithcl que nous avons pu remarquer à Giey. qui n’a été accompagné que d’un phénomène lu¬mineux. vraiment délicieux, sur le fond boisé de ce charmant village.

Il y avait eu deux météores.

L’un des bolides serait tombé dans la région de Dreux

Paris. 7 août.
Nombreuses sont les personnes qui ont observé hier sur Paris, entre 20 heures et 20 h. 30. un phénomène météorologique inaccoutumé : deux flèches enflammées qui éclairèrent fortement le ciel, nous expliquent les uns, deux boules de feu du diamètre de la pleine lune, entourées d’éclatements lumineux, et qu’on put voir à dix minutes d’intervalle, prétendent les autres II s’agissait là sans nul doute de deux météores.
A l’Observatoire de Paris on nous a déclaré ce marin que semblable phénomène n’avait rien que de très ordinaire, mais que l’on ne possédait encore aucun renseignement. En tout cas, il n’y a pas de saison pour les grands bolides, comme il y en a une pour les étoiles filantes et on peut observer ceux-ci à toutes les époques de l’année.
D’autre part, un habitant de Villennes nous a avisé qu’il avait également aperçu venant de la direction de Paris, les deux bolides qui laissaient dans le ciel un sillage de feu.
Enfin. un habitant d’Epernon déclare qu’un météore ayant la forme d’une flèche allongée, a dû tomber entre Houdan et Dreux. Cet observateur entendit une explosion et le bolide devint invisible.
” Source : Le Petit Haut-Marnais du 8 août 1935.

1935, 13 août, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). “Un nouvel aérolithe a traversé cette nuit le ciel de la région chalonnaise, allant, comme celui de mardi dernier, du nord au sud. Le bolide traînait une longue queue lumineuse et verdâtre.” Source : L’est républicain 14 août 1935 et dans Le Matin du 14 août 1935.

1935, mi-août, Cunfin (Aube). “Il y a une dizaine de jours, dans la cour d’un immeuble de la rue Voie de Barre, appartenant A M. Piardon, où des travaux sont en cours, des ouvriers out découvert, à 80 centimètres de profondeur, un aérolithe de belles dimensions, et d’un poids d’environ 10 kilos, tombé là à une époque que l’on ne peut déterminer.
Quand l’aérolithe fut un peu dégagé, l’entrepreneur, M. Jean Schumacher, de Troyes, lui donna un coup de pioche. A la grande stupéfaction des personnes présentes, le bloc se rompit en plusieurs morceaux, et se mit à fuser, dégageant une vapeur sulfureuse prononcée. Puis le phénomène cessa ; mais la partie intérieure de l’aérolithe, qui était apparue brillante, au moment où celui-ci avait été rompu par le coup de pioche de M. Schumacher, prit aussitôt une teinte foncée, comme si elles avaient été ternies par un feu ardent. Une roche sur laquelle reposait l’aérolithe et qui l’avait empêcher de s’enfoncer plus profondément, était légèrement calcinée, au contact du météorite incandescent. M. H. Collot, Ingénieur, rue Sainte-Jules, à Troyes, à qui la pierre tombée du ciel fut remise, a bien voulu nous en confier une partie. On pourra la voir dès aujourd’hui exposée aux vitrines du bureau de la publicité du Petit Troyen, rue Thiers.” Source : le Petit Troyen du 26 août 1935.

1935, 19 août, Aurillac (Cantal). “Lundi, à 20 heures, un magnifique aérolithe a traversé Aurillac. On signale plusieurs autres aérolithes dans la région.” Source : L’Écho de Paris du 21 août 1935.

1935, 19 août, Chagny (Saône-et-Loire). “Lundi soir, à 20 h. 10, un aérolithe de couleur jaune et laissant une traînée verte, a traversé l’atmosphère, du nord au sud. Bien que la lumière du couchant fut encore vive, on l’a aperçu distinctement sa trajectoire était basse.” Source : Courrier de Saône-et-Loire du 22 août 1935.

1935, 31 août, Aulnay de Saintonge (Charente-Maritime). “La Rochelle, 1er septembre. - Dans le canton d’Aulnay de Saintonge, hier soir, à 9 heures, on a aperçu pendant quelques secondes un aérolithe suivi d’une longue traînée lumineuse traversant l’espace de l’Ouest à l’Est, Il a éclaté en formant des centaines d’étincelles qui disparurent aussitôt.” Source : L’Écho de Paris du 2 septembre 1935.

1935, avant le 4 octobre, Guillestre (Hautes-Alpes). “Guillestre. - 4 octobre - L’autre nuit un aérolithe de dimensions imposante a éclairé d’une teinte verdâtre et persistante pendant quelques secondes, le pays tout entier.
Montagnes, et villages étaient éclairés comme par un immense feu de bengale passant avec une extrême rapidité du Sud Est au sud Ouest laissant une traînée verdâtre éblouissante dont certaines mollécules descendaient vers la terre.
Cet aérolithe d’une incandescence rare a fait à son passage un grand bruit comparable a celui d’un vent soufflant en rafale. l.a vision était d’une beauté sans pareille.” Source : Le Petit Marseillais du 5 octobre 1935.

1935, 14 novembre, dans les Ardennes. “LALOBBE. - Encore un météore. - Un de nos lecteurs nous signale l’avoir aperçu le 14 courant, à 5 h. 30, dans le Nord-Est à peu près entre le zénith et l’horizon, sous la forme d’une très grosse étoile filante du S.-E. au N.-O. et laissant une traînée fort longue et assez large d’une coloration indécise de rouge au violet et qui a été visible environ une minute.” Source : Le Petit Ardennais du 16 novembre 1935.
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“MONTMEILLANT. - Voici des renseignements complémentaires concernant le météore signalé par un lecteur de Lalobbe, dans notre édition du 16 courant. Ces renseignements nous sont envoyés par un lecteur de Montmeillant. Le météore qui n’était autre qu’un bolide ou aérolithe a peu près identique à celui qui a été vu l’été dernier vers 20 h. 30 du soir, traversait l’espace du S. E. au N. O laissant une traînée assez large. A 5 h. 38 m. 40 s. il éclata, le bruit fut faible et la lueur répandue dans le ciel et pendant un temps d’environ trois secondes avait la couleur de blanc lunaire. Il m’a été permis de juger que l’éclat de sa lumière pendant ce court instant a été de 10 fols supérieur à celui de la lune.” Source : Le Petit Ardennais du 25 novembre 1935.

1935, 23 novembre, dans le Tarn. “Dans le Tarn, un curieux phénomène s’est produit dans la région. Une traînée lumineuse, ayant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, accompagnée d’un bruit formidable, a éclairé pendant quelques secondes, la nuit, la campagne environnante. Il s’agirait d’un bolide de passage dans la contrée et qui, au contact de l’atmosphère, a provoqué les traînées lumineuses.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 23 novembre 1935.

Avant le 22 janvier 1936, le Thillot (Vosges). “TRIBUNAL CORRECTIONNEL. Audience du 22 janvier 1936. A propos d’aérolithe. Pierre Marcel, titulaire de cinq condamnations, a eu le tort, étant chez le sieur Gresser, au Thillot, de faire sienne, en la laissant tomber dans sa poche, une pierre descendue du ciel et connue sous le nom d’aérolithe. Payement : 50 francs d’amende.” Source : Le Télégramme des Vosges du 23 janvier 1936.

1936, Lavardac (Lot-et-Garonne). Un habitant de la commune de Lavardac-Barbaste affirme, dans un courrier adressé au directeur des Mines d’or du Châtelet, avoir découvert une météorite dans son jardin et effectué des analyses. L’objet en question contient de l’or !
Une correspondance riche de bêtises et d’approximations scientifiques s’opère entre l’individu en question et le directeur de la mine.

1936, 19 avril, Rosière (Ardèche). On peut lire dans Le Matin du 21 avril 1936 le
récit suivant : “Lyon, 20 avril. - Télégr Matin - A Rosière (Ardèche), M. Sapet, boucher à Joyeuse, a trouvé dans sa propriété, sise au quartier des Gras, des débris d’un aérolithe tombé sans
doute récemment et qui devait être de bonne grosseur à en juger par les dimensions des éclats.”

1937, en juin, Brethenay (Haute-Marne). “BRETHENAY. - Découverte d’un aérolithe. Ces jours derniers, Mme Gagneur remarquait dans la prairie, une pierre entrée dans le sol qui fumait encore en répandant une odeur de soufre. Cette pierre d’un extérieur noir, qui pèse environ 200 grammes, fut remise à Mme Gascard, institutrice. Elle constitue un aérolithe ou, plus vraisemblablement, un fragment d’aérolithe dont la chute était toute récente. Elle ira grossir le musée scolaire d’un échantillon minéralogique trouvé sur place.” Source : Le Petit Haut-Marnais du 17 juin 1937.

1937, 2 août, 19 h 55, Conflans-Sainte-Honorine (Val d’Oise), Le Veurdre (Allier), Vilaines-les-Prévôtes (Côte-d’Or). “Un beau bolide : Le 2 août, à 19h55, un beau bolide a frappé l’attention de plusieurs de nos collègues, qui nous en adressent les descriptions que voici : M. A. Gilardeau, à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise), l’a vu à l’Est, tomber perpendiculairement à l’horizon. Couleur orangée. Il faisait encore jour. Le météore apparut à 25° de hauteur et se perdit dans la brume. Pour M. E. Le Brun, au Château de la Baume, Le Veurdre (Allier), ce bolide serait tombé soit dans la prairie, soit dans l’Allier, qui l’arrose, car à 700 mètres de distance d’où il l’observait, il y a une colline d’environ 100 mètres de hauteur, et notre collègue est convaincu que le météore est tombé entre lui et cette colline en une chute assez lente. Le bolide avait l’aspect d’un globe rouge, hérissé d’étincelles blanches, lesquelles à son sommet formaient une sorte de queue. Le phénomène a duré trois secondes environ. D’autre part, M. Abel Belin, de Villaines-les-Prévôtes (Côte-d’Or) nous écrit : Lundi 2 août 1937, me reposant au frais après une chaude journée de moisson, j’ai eu l’agréable plaisir d’observer un météore lumineux de toute beauté. Il était exactement 19h55 T.U. lorsque j’ai aperçu, dans la région de l’Etoile Polaire, un cône de lumière blanche ayant sa direction sur le Sud-Est. La base de ce cône, placée en avant, avait une valeur angulaire presque égale au rayon de la
Lune ; quand à la longueur, elle était d’environ 5 degrés. Il ne m’a pas été permis d’observer ce météore, à marche plutôt lente, sur tout son parcours, les maisons voisines faisant obstacle. Des personnes du pays mieux placées que moi disent l’avoir vu tomber jusqu’au sol, la lumière s’affaiblissant de plus en plus. […]” Source : L’Astronomie, 1937.
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“LANGRES. — Phénomène céleste.
Lundi dernier, à la tombée de la nuit, on a pu observer un phénomène céleste comme on en voit très rarement.
C’est une espèce de bolide, d’une certaine grosseur, qui a traversé le ciel en y laissant, une trace blanche. On aurait cru que c’était une comète. Au bout de quelques secondes, il a disparu, et, aussitôt, une forte détonation, comme un coup de tonnerre, s’est faite entendre.
On se trouve certainement en présence d’un aérolithe qui, projeté dans notre atmosphère, s’est enflammé par le frottement de la couche d’air, et a ensuite éclaté.
Ce phénomène a été vu de nombreux curieux, qui ont été vivement intéressés.” Source : Le Petit Haut-Marnais du 4 août 1937.

1938, 17 mars, Oberbronn (Bas-Rhin).
“Jeudi dernier, la fillette de M. Charles Bickel allait chercher le lait lorsque, tout à coup, elle vit une boule lumineuse traverser le firmament et, quelques instants plus tard, un morceau de pierre gros comme un oeuf de poule, tomba devant elle, dégageant une odeur de soufre. Le père de l’enfant qui fut mis au courant, se rendit sur les lieux et trouva un morceau de pierre couleur verdâtre aux émanations sulfureuses. Des habitants de Haguenau ont vu, vers 19 heures, le météore sillonnant le ciel.” Source : Le Lorrain du 22 mars 1938.

1938, 27 mai, vers Nogent-sur-Seine (Aube). “Dans la nuit de jedi à vendredi, vers minuit 45 les rares noctambules qui circulaient dans les rues ont pu admirer le magnifique spectacle d’un aérolithe, qui, à l’est de Nogent, traversa le ciel du Nord au Sud, laissant derrière lui une traînée de feu. La puissance lumineuse du météore était telle, qu’il éclairait toute la campagne. Au bout de sa course, l’aérolithe éclata, à la façon d’une fusée d’artifices, en produisant un bruit com parable au tonnerre, qui fut perçu nettement par les spectateurs de ce phénomène extraordinaire.” Source : Le Petit Troyen du 28 mai 1938.

1938, 2 octobre, Lorient (Morbihan). “Lorient,
3 octobre. - Télégr. Matin. - Un phénomène
céleste extrêmement curieux a été observé,
hier, vers 20 h. 30, sur toute la Bretagne ; les
uns croient qu’il s’agissait d’une comète, les autres d’un aérolithe. Sur Lorient, on vit passer à une allure de bolide, dans la direction est-ouest, une boule de feu extrêmement lumineuse, suivie d’une longue traînée blanche qui s’effaça rapidement. Une minute après on entendait une détonation sourde se prolongeant comme un roulement
de tonnerre.
A Carhaix, alors que la nuit était très sombre, la même boule fut observée, brillante et blanche comme une pleine lune et éclairant la terre.
Ailleurs, le phénomène fut remarqué sous d’autres couleurs : certains l’ont vu d’un bleu électrique, d’autres d’un blanc violet à la phase la plus intense.” Source : Le Matin du 4 octobre 1938.
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“De Savenay, de Vannes, d’Angers, on nous a signalé, hier soir, un phénomène étrange qui ne manquera pas d’attirer l’attention des astronome. Voici, tout d’abord, la relation de notre correspondant occasionnel de Savenay, qui ne dut qu’à une panne de voiture d’être témoin de l’admirable spectacle. Je vis tomber à l’Ouest, dit-il, un aérolithe de la grosseur d’une maison. Il éclata en projetant à des hauteurs invraisemblables une pluie de fusées, comme un gigantesque bouquet de feu. Et l’aérolithe, en tombant, laissa derrière lui une traînée lumineuse, identique à la chevelure d’une comète, qui éclaira le ciel pendant dix minutes. De Vannes, la version est légèrement différente. Le phénomène eut lieu à 20 à 45. Une fusée projetée à l’Ouest développa une gerbe d’étoiles vertes et violâtres qui éclaira la ville comme au cours d’un feu d’artifice. Cinq minutes plus tard, un bruit sourd, comparable à l’éclatement d’un obus, se flt entendre. Ce fut comme un déchirement dans le ciel. Les nombreux Vannetais qui circulaient en ville furent, paraît-il, fortement impressionnés par le prodige et sont, comme nous, fort désireux d’en apprendre la cause, le sens et la portée de nos savants autant qu’astucieux astronomes. A Angers, l’observation se complète de minutie. Il était 8h 37 exactement, à ce qu’on nous dit, quand une vive lueur, sous forme de fusée, suivie d’une traînée de flammes et de fumée bleues, éclaira la ville comme en plein tour. Comme cette apparition n’a pas été observée seulement dans la capitale du Roi René, mais dans toute la contrée avoisinante, on n’hésite pas à croire, là, que la France entière, sinon l’Europe, en a été témoin. Et de rapprocher cette manifestation céleste et insolite de l’aurore boréale du 25 janvier, dont le souvenir est encore présent dans toutes les mémoires.“ Source : Le Phare de la Loire du 3 octobre 1938.
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“A Angers, l’observation se complète de minutie. Il était 8h37 exactement, à ce que l’on nous dit, quand une vive lueur, sous forme de fusée, suivie d’une traînée de flammes et de fumée bleues, éclaire la ville comme en plein jour. Comme cette apparition n’a pas été observée seulement dans la capitale du roi René, mais sans doute dans toute la contrée avoisinante, on n’hésite pas à croire, là, que la France entière, sinon l’Europe, en a été témoin. Et de rapprocher cette manifestation céleste et insolite de l’aurore boréale du 25 janvier, dont le souvenir est encore dans toutes les mémoires.” Source : L’Ouest du 3 octobre 1938.

1938, 23 novembre, Voisey (Haute-Marne). “VOISEY. Un aérolithe est apparu mercredi, vers 17 h. 30, dans le ciel de Voisey, sous forme d’une grosse boule de feu. Cette « pierre du ciel » a dû tomber dans les environs, faisant explosion au moment de sa chute, car une seconde lueur a été aperçue presque aussitôt après la disparition.” Source : Le Petit Haut-Marnais du 30 novembre 1938.

1939, 20 mai, en Bretagne et en Normandie. “Un de nos abonnés, M. L. Charpentier, de Neuville-Coppegueule, a eu l’amabilité de nous communiquer les observations qu’il a faites dans la nuit du samedi 20 courant et que voici : « Vers 22 h. 45. alors qu’il faisait noir, le ciel s’est éclairé brusquement pendant 3 à 4 secondes avec l’intensité d’un clair de lune moyen. En recherchant la cause de ce phénomène, j’ai perçu vers l’Ouest un corps lumineux qui traversait le ciel comme dans une chute vers la terre, et qui ne m’a laissé que l’impression d’une forte étoile filante disparaissant immédiatement derrière la maison voisine. L’obscurité est revenue aussitôt et je n’ai remarqué ensuite rien d’anormal.” Source : L’Ouest-Eclair du 25 mai 1939.

1939, 21 mai, en Bretagne et en Normandie. La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque du 23 mai 1939 relate ces faits : “Un beau météore a traversé le ciel au-dessus du pays de Caux. Le Havre, 23 mai. - Dans le pays de Caux, dimanche, à l’heure du coucher du soleil, un météore a traversé le ciel. Le temps était orageux. Vers 21 heures, les paysans qui bavardaient sur le seuil de leurs maisons virent une sorte de boule de feu de couleur bleutée, suivie d’un panache d’étincelles, sortir d’un nuage et piquer vers la terre. Mais alors qu’une étoile filante ne dure que deux ou trois secondes, celle-ci parcourut du nord vers l’ouest une énorme distance et resta visible plus d’une minute. Elle laissa dans le ciel un tracé lumineux qui dura, impeccablement rectiligne, plus de dix minutes. Peu à peu, cette ligne, sans se disloquer, commença à décrire des arabesques. Elle flotta pendant près d’une heure comme une fumée dans le ciel où montait la nuit, et disparut.”
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Un témoignage à Neuville Coppegueule (Somme) complète le récit de ce phénomène ainsi : “Dimanche, vers 21 heures, alors qu’il faisait encore clair et que la lune présentait vers l’Ouest son mince croissant, j’ai eu l’occasion d’apercevoir dans sa direction et un peu à sa droite la chute d’un corps lumineux qui se désagrégeait au cours d’une chute presque verticale, marquant son trajet d’une trace blanchâtre filiforme, d’abord presque rectiligne. mais devenant ensuite sinueuse comme un serpentin. Cette traînée, vraisemblablement gazeuse, est restée visible pendant 4 à 5 minutes.” Source : Le Progrès de la Somme du 24 mai 1939.
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Enfin, l’Ouest-Eclair du 25 mai 1939 indique le témoignage d’une personne habitant Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) : “Un habitant du Sillon a vu une grande traînée de lumière traverser l’horizon et soudain se former en boule surmontée d’une chevelure de flammes.”
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“Dimanche, vers 20 h. 50. un météore, qui fut aperçu dans notre région a traversé le ciel dans la direction nord-ouest.
Ce n’était point, comme certains le pensent une étoile filante.
Alors qu’une étoile filante ne dure que deux eu trots secondes, le météore parcourut de droite à gauclie une énorme distance et resta visible de 60 à 65 secondes.
Il laissa sur le ciel un trace lumineux qui dura, impeccablement rectiligne, plus de dix minutes. Puis, peu a peu, cette ligne, sans se disloquer, commença à décrire des arabesques. Elle flotta pendant près d une heure comme une fumée d’argent dans le ciel ou montait la nuit.” Source : L’Industriel de Louviers du 27 mai 1939.

1939, 8 août, Angers ? (Maine-et-Loire). “Dans la nuit de mardi a mercredi, vers 21h.30 et minuit, I’on a observé à trois reprises differentes le passage d’aérolithes. Le premier fut remarqué a 23h.30. Son passage lumineux était accompagné d’un ronflement assez sourd. Deux minutes environ après, un second aerolithe, semblant plus « gros », répandait à son tour une vive lumière blanchâtre. Le même bruit de « moteur lointain » mais avec une persistance plus grande s’était manifesté egalement. Enfin, quelques minutes avant minuit, une troisième lueur blanchâtre très vive, mais sans aucune émission de sons, était à nouveau enregistrée.
A chaque passage de ces trois phénomènes, d’intenses variations se manifestèrent dans le réseau électrique et au passage des deux premiers « bolides » l’on nota de brutales fluctuations dans les ampoules électriques encore allumées.
Par la position de ces trois « bolides », il est logique de déduire que le point de chute doit se trouver dans un rayon d’une centaine de kilomètres de notre ville, mais dans une direction inconnue.“ Source : Le Petit Courrier du 10 août 1939.

1939, Pardailhan (Hérault). “M.Dubourdieu nous a transmis d’utiles informations, et nous l’en remercions. En cherchant une météorite, nous en avons trouvé deux. En fait, une première est tombée sur Pardailhan en 1939. A l’orée de la seconde guerre mondiale, cette chute aurait fait « grand bruit » tant physiquement par l’impact au sol que sur le plan médiatique. Puis, l’entrée dans le conflit a évincé cet événement des préoccupations. Le souvenir s’est estompé.“ Source : Magazine municipal de Saint-Chinian, été 2019.
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Le témoin de la chute à Pardailhan et plus précisément dans le hameau de Pez, aurait entendu une détonation assourdissante, suivie d’un sifflement, pui a vu un objet traverser le ciel et s’écraser près de lui.

1943, 12 août, dans les Pyrénées. “Un météore dans le ciel pyrénéen.
Un étrange phénomène s’est produit la nuit dernière, vers 4 Heures dans le ciel pyrénéen, magnifiquement étoilé. Un splendide metéore surgit soudain prèe de l’étoile polaire. Pareil à un formidable éclair de magnésium, il éclaira tout le paysage pendant plusieurs secondes, laissant sur son passage une traînée lumineuse qui subsista trois minutes environ.” Source : L’Indépendant des Basses-Pyrénées du 13 août 1943.

1944, Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise). Des fragments de métal associés à de la limonite ont été trouvés en 1944 dans la carrière Lambert à Cormeilles sous une couche de l’Oligocène. L’analyse révèle des taux de nickel de 0,1% et
de carbone de 3,5%. D’abord considérés comme météoritiques, ces fragments sont finalement d’origine terrestre.
“Un fer météorique présumé, d’âge stampien, à Cormeilles.
En avril 1944, des morceaux d’un fer présumé météorique s’observaient dans la carrière Lambert, à Cormeilles, sur le front en cours d’abattage, exclusivement à un niveau très précis, à savoir à la base des marnes à Huîtres stampiennes, juste au-dessus du calcaire de Sannois. Certains ont été récoltés en place. D’autres, mis à nu par le travail des carriers, étaient dissémines sur la dalle calcaire, notamment dans les fentes de retrait ; il y en avait 5 à 10 par mètre carré, mais seulement sur une surface d’une dizaine de mètres. Fin 1946, malgré le mauvais état de cette partie de la carrière, un échantillon a encore pu être récolté.
Les divers morceaux se ressemblaient
beaucoup. Quelques-uns ont été étudiés sous la direction de M. Orcel et avec l’aide de Mlle Caillère et de MM. Aubry, Doucet, Dumez, Kraut et Maloigne. M. Chevenard a bien voulu en contrôler l’étude métallographique.
Les échantillons mesurent de 17 à 24 mm de
long et pèsent respectivement 25,0 ; 23,0 ; 20,3 ;
16,4 ; 13,4 ; 11g,6. Avec des arêtes fortement émoussées, leur forme générale demeure polyédrique, rappelant beaucoup celle de la météorite de Mocs (Transylvanie, 1882) ; elle résulterait de cassure suivie de fusion. La surface est recouverte d’un fin enduit limonitique brun ; sauf sur l’échantillon de 1946, visiblement rongé par l’oxydation depuis son dégagement, elle est lisse. La ténacité est extrême, très supérieure à celle de l’acier ; le choc violent d’un très gros marteau ne suffit pas à briser l’échantillon, qui n’est pas non plus malléable ;
aucune scie à métaux n’a réussi à y mordre ; essai de Brinell, 496. Cassure inégale, finement grenue. Éclat métallique. Couleur gris d’acier. Masse spécifique, 7,45.
L’échantillon raye fortement l’apatite (dureté, 5) et faiblement l’orthose (6) ; il est rayé fortement par le quartz (7) et faiblement par l’orthose ; propriétés dues probablement à l’intrication de deux substances, de duretés approximatives 5,5 et 6,5. Très fortement magnétique. Sous l’attaque de l’acide chlorhydrique, dégagement d’hydrogène et d’hydrogène phosphore. Analyse chimique effectuée par M. Patureau : Fer (par différence), 94. Nickel, 0,10. Cobalt, néant. Carbone, 3,50. Silicium, 0,38. Phosphore, 1,60. Soufre, traces. Chlore, néant. Manganèse, 0,26. Calcium, traces. Magnésium, traces. L’ensemble rappelle une fonte blanche, mais s’en distingue par la forte teneur en phosphore (1,60 %)
jamais atteinte dans les produits métallurgiques normaux (de 0,02 à 0,3).
La surface polie, puis attaquée à l’acide
azotique, montre, au microscope métallo-graphique ou au binoculaire, une structure
dendritique typique, analogue à celle des fontes
blanches actuelles : îlots sombres d’eutectoïde sur fond clair de cémentite Fe3C.
Les îlots faits de fines lamelles alternantes claires et sombres occupent 30 à 50 % de la surface ;
leur largeur peut atteindre 80µ ; ils sont alignés suivant deux directions à peu près orthogonales, dessinant d’admirables dendrites, à branches espacées de 50 à 150µ. Une telle structure indique une solidification directe après fusion, sans aucune déformation mécanique ultérieure ;
même sans les conditions de gisement, elle suffirait à exclure des fragments d’outils ou des résidus de forge.
Tous ces caractères indiquent une cémentite ou fer carburé, minéral auquel on ne connaissait jusqu’ici qu’une origine artificielle (métallurgie ou incendies de houillères), bien plus rarement météorique (fer de Gampbell County, Tennessee, à 1,50 % de carbone). L’absence de lignite dans le calcaire de Sannois et les marnes à Huîtres exclut l’hypothèse, jadis émise en des cas semblables, d’une réduction naturelle à partir d’oxydes de fer. De même, doit être exclue l’hypothèse d’un remaniement d’un fer antérieur dont aucun gisement n’est connu dans le bassin de Paris. L’hypothèse météorique est donc seule vraisemblable. La rigoureuse localisation à un même niveau et sur une aire étroite, permet de penser qu’il s’agit d’une averse de météorites, dont les eaux stampiennes n’ont pratiquement pas dispersé les éléments ; ensevelies dans la couche de marne imperméable, elles ont été protégées d’une oxydation ultérieure.
On a déjà signalé d’autres exemples, à vrai dire rarissimes, de fers contenus dans des roches sédimentaires ; mais leur origine météorique a été écartée, sous prétexte qu’ils ne contenaient pas de nickel, argument dont A. Lacroix(2) a souligné la faiblesse et qu’est venue infirmer définitivement la description d’une météorite à moins de 0,1 % de nickel tombée à Lausanne(3).
Le fer de Cormeilles attire à nouveau l’attention sur les globules microscopiques de magnétite que Stanislas Meunier et Tissandier(4) ont décrits jadis dans des roches sédimentaires et auxquels ils ont attribué une origine météorique, interprétation renforcée par les récentes acquisitions de la pétrographie sédimentaire. L’usure mécanique, en effet, n’engendre pas de formes si parfaitement sphériques et ne descend pas à de si petites tailles. (jusqu’à 5µ).
De tels globules de magnétite ont été observés par M. Vatan (renseignement verbal) dans des matériaux de sondage de l’Éocène marin de Tréziers (Aude), toujours en un même horizon ; d’où application possible dans les recherches de stratigraphie fine.
Quoi qu’il en soit, le fer de Cormeilles est
jusqu’ici, après le fer de Cailles, le second fer météorique décrit en France métropolitaine. Mis à part les nodules à enveloppes limonitiques de Chotzen, il est le premier fer fossile dans lequel du nickel ait été décelé et dont l’origine météorique paraisse tout à fait probable.

(2) Minéralogie de la France, 2, 1897, p. 395.
(3) Comptes rendus, 86, 1878, p. 450.
(*) P. L. Mercanton, Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat., 63, n° 267, 1946,
pp. 315-320.”
Source : J. Tricart & A. Cailleux, Comptes-rendus des séances de l’Académie des sciences, tome 225, 1947 et dans M. M. Grady, Catalogue of Meteorites, 2000.

1946, avant le 22 septembre, Aspach-le-Haut (Haut-Rhin). “En sortant d’Aspach-le-Haut, en direction de Cernay, deux personnes très dignes de foi ont été éblouies par la lueur d’une fusée traversant le ciel dans la direction Ouest-Est. Le projectile a laissé derrière lui une double tracé lumineuse qui a été aperçue par les deux personnes pendant quelques secondes, sans produire de sifflement.” Source : l’Alsace du 22 septembre 1946.

1946, 8 décembre, dans la Loire-Atlantique. “Dans la Loire-lnférieure, de nombreux habitants de villages ou hameaux, se trouvant dans l’arrondissement d’Ancenis - tôt levés ou tard couchés puisqu’il n’était que 5 heures du matin - ont aperçu un météorite se déplaçant d’Ouest en Est à plus de 1000 mètres d’altitude, accompagné d’une lueur d’une extrême intensité. Après avoir décrit une courbe, le météorite a disparu dans une clarté si vive que les spectateurs en sont restés éblouis pendant quelques instants.” Source : Le Segréen du 14 décembre 1946.

1947, avril, dans le Rhône. “Dans le département du Rhône, un météore a été éclaté dans un champ sans faire de dégâts.” Source : L’Echo nogentais du 26 avril 1947.

1947, fin-juillet, début août, Nantua (Ain). “Dans la région de Nantua, une ferme a été détruite
par un incendie. Des aérolithes étant tombés dans la région, on suppose que l’un d’eux mit le feu à la ferme.” Source : L’Echo nogentais du 2 août 1947.
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“Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1947, le passage d’un météore a été signalé vers 19 h 30 T.M.G. par les stations de : Morbier (Jura), Bussy (Ain), Annemasse (Haute-Savoie), Passy (Haute-Savoie), Challes-les-Eaux (Savoie), Embrun (Hautes-Alpes). Dans les trois premières stations, il s’agissait d’une boule incandescente d’un diamètre apparent comparable à celui de la lune, qui serait apparue pendant une demi-seconde environ, en laissant ensuite deux colonnes nuageuses verticales persistant pendant quatre à cinq minutes. A Morbier, aussitôt avant l’apparition de ces colonnes, il a été observé deux étincelles de couleur verte. Les observateurs signalent-au moment de l’apparition de ce phénomène une sensation de chaleur étouffante. A Bussy, ce météore aurait été la cause de l’incendie d’une ferme. Le chef de la station d’Embrun décrit ainsi ce phénomène : Un objet apparemment semblable à un disque visible sous un angle une fois et demi plus grand qu’un disque de phonographe entouré de flammes rouges et laissant une traînée de fumée assez longue. Celui de la station de Challes-les-Eaux note un disque de feu évalué à 30 cm de diamètre environ laissant une traînée d’une blancheur de neige qui se résorbait dans les dix minutes suivantes. Orientation générale : d’entre NW et NE à SW ou SSW. (Communiqué par la section de Climatologie de l’E.C.M.)” Source ; La Météorologie, juillet-septembre 1947.

1947, 29 juillet, en Alsace. “Des SIGNAUX LUMINEUX dans le ciel. Mardi dernier aux premières heures de la journée, au pied de la forêt de Dambach, un observateur noctambule à l’esprit clair a aperçu dans la direction de Rhinau, un corps lumineux s’élever subitement, dont le faisceau tranchant semblait provenir d’un puissant phare de voiture. Il a d’abord pensé à un véhicule très éloigné qui avait un de ses feux allumé et attendait que le second faisceau s’illumine.
Et en effet, c’est ce qui se produisit, suivi bientôt d’une troisième boule lumineuse. La puissance de ces mystérieuses sources lumineuses s’intensifia durant quelques secondes, autant leur noyau brillant que leur couronne lumineuse, jusqu’à ce que subitement les faisceaux disparaissent comme par explosion. Après une brève réapparition des lumières, la nuit redevint sombre au-dessus de l’horizon encore invisible de la Forêt Noire.
D’où proviennent ces étranges signaux lumineux dans le ciel du Levant? Qui pourra donner le fin mot de l’histoire? Peut-être d’autres témoins de ce phénomène céleste ou artificiel se feront-ils connaître?
Précisons au passage que le témoin a observé le phénomène en pleine possession de ses moyens, qu’il n’est ni prédisposé à l’hystérie, ni au canular et n’a pas de penchant pour la boisson.” Source : Le Nouveau Rhin Français du 3 août 1947.
***
“Mardi matin 29 juillet 1947, à 1 h. 50 précisément, un disque lumineux est apparu dans notre région, à une altitude de 1 500 m environ au-dessus d’Aubure et se dirigeant vers l’Est, moins rapide qu’une étoile filante, mais plus lumineux et formidablement grand. Un bruit, semblable à celui d’une sirène, se fit entendre ensuite pendant une demi-heure.” Source : L’Alsace du 31 juillet 1947.

1947, 19 août, en Alsace et en Lorraine. “Colmar. Mardi soir entre 20h et 20h15, plusieurs habitants de la rue de Bâle ont aperçu une boule lumineuse, qui se déplaçait à grande vitesse d’Est en Ouest, abandonnant derrière elle une traînée d’étincelles. Il ne s’agissait pas d’une étoile filante car la boule se déplaçait à hauteur constante.
On nous a annoncé une semblable apparition en Lorraine dans la nuit du 17 au 18 août, vers 23h30, observée par plusieurs habitants de Burdoncourt. Il s’agissait de 3 boules lumineuses qui se déplaçaient en forme de V très rapidement d’Est en Ouest. Les boules de feu laissaient derrière elles une pluie d’étincelles visibles encore un certain temps. L’ensemble de l’observation avait duré de 20 à 30 secondes.” Source : Le Nouveau Rhin Français du 21 août 1947.

1947, 2 novembre, Ferrette (Haut-Rhin). Une météorite serait tombée à proximité de la gare de Ferrette. On la retrouva durant le week-end suivant. Seuls 4,3 kg ont été conservés. La masse principale, qui se trouvait dans le Musée de Ferrette, n’y est plus. Il ne s’agirait finalement que d’un bloc de grès selon Christophe Michel-Lévy. Voici l’article paru en 1947 dans la revue L’Astronomie. “Chute d’une météorite en Alsace. […] Cette météorite est tombée vers 2h du matin le 2 novembre 1947 entre les rails, à quelques mètres du bâtiment de la gare sans endommager le ballast, les trains ayant continué à y circuler, mais en creusant perpendiculairement au sol un trou d’un peu moins d’un mètre de profondeur. Ce messager de l’espace n’a été découvert qu’au lever du jour, le 2 novembre au matin, et avertie plus tard, Mme Vogelweid n’a pu recueillir que la plus grande partie de la météorite : des
gens, pensant probablement que des fragments d’une pierre tombée du ciel devaient porter bonheur, avaient commencé à fracasser
le bloc météorique, lequel devait peser sept kilogrammes environ. On put sauver et recueillir 4,3 kilogrammes. C’est une météorite d’un petit volume, d’où sa densité ~4.11, mais qu’il n’eut pas fait bon cependant de recevoir sur la tête. La photographie révèle les rides imprimées sur la météorite par les frictions de l’air, ainsi que les cupules causées par le tourbillonnement des gaz que le projectile céleste a chassé avec violence devant lui dans sa course. A la gare de Ferrette, on a été réveillé par le roulement de tonnerre accompagnant la chute de la météorite, qui est conservée au musée de cette localité.”

1948, 13 décembre, entre la Haute-Savoie et les Pyrénées-Orientales. “A propos d’un récent météore. - Le 13 décembre dernier, un météore traversait l’espace de la région marseillaise. L’Observatoire de Marseille, sur ce phénomène, donne les précisions suivantes. Le météore s’est embrasé à une altitude de 111 kilomètres au-dessus d’un point au nord-est de Bonneville (Haute Savoie). Il a parcouru en sept secondes une trajectoire de 475 kilomètres pour venir s’éteindre sur la côte des Pyrénées-Orientales, à l’est de Perpignan, à une altitude de 62 kilomètres. Sa vitesse par rapport à la terre a atteint 68 kilomètres par seconde et sa vitesse par rapport au soleil, 60 kilomètres par seconde. Ce dernier résultat montre que ce météore n’était pas un astre du système solaire, mais venait des espaces inter-solaires.” Source : La Croix du 1er mars 1949.

1948, 24 décembre, Moulins (Allier). On peut lire dans le Journal du Centre du 27 décembre 1948 : “Etait-ce un météore ? Des habitants du quai d’Allier, à Moulins, nous rapportent que vendredi matin, vers 6 heures, ils virent, par les jours de leurs volets, une vive lumière suivie d’une explosion qui fit trembler les vitres. A cette saison et surtout par un temps de forte gelés comme celui que nous en subissons, ce ne pouvait être un éclair d’orage. Le phénomène aurait été également perçu dans les environs de la ville, à des kilomètres à la ronde. S’agissait-il d’un météore ? Quelqu’un en donnera peut-être l’explication.”

1949, dans la nuit du 24 au 25 janvier, Saint-Alyre-d’Arlanc (Puy-de-Dôme). “Un météore d’une grande puissance lumineuse de couleur verte, a été aperçu dans la nuit du 24 au 23 janvier sur le village de Lapeyre. Un grondement formidable a suivi ce phénomène.” Il n’est pas certain que cet événement soit lié à la chute de la météorite de Mezel (25 janvier 1949 à 19h56) à moins que l’auteur de l’article ait fait une erreur de date... Source : l’Auvergnat de Paris du 5 février 1949.

1949, 26 juin, Besançon (Doubs). “M. André Carret, à Besançon (Doubs), aperçut le 26 juin, à 3h27m, un bolide d’éclat bien supérieur à celui de Jupiter au-dessus duquel il semblait avoir pris naissance, se dirigeant vers l’Est, Nord-Est. Aucun bruit d’explosion ne fut perçu.” Source : L’Astronomie, vol. 63, 1949.

1949, 30 juin, Barron (Alpes-de-Haute-Provence). “M. F. Martin, à Barron (Basses-Alpes), a observé le 30 juin 1949, à 4h42m un brillant bolide, paraissant passer très bas et laissant derrière lui un sillon lumineux. Il disparut derrière des futaies et une soixantaine de secondes après environ, M. Martin entendit la violente détonation de l’explosion du bolide.” Source : L’Astronomie, vol. 63, 1949.

1949, 16 octobre. Gaillac (Tarn). On peut lire dans l’Aube du 17 octobre 1949 (mais aussi dans la Croix du 18 octobre et dans Le Segréen du 22 octobre 1949) : “Un curieux phénomène s’est produit hier matin, vers 7 h. 15, à Gaillac. Le ciel est soudain devenu lumineux, comme s’il se produisait une aurore boréale, et on a observé une sorte de boule brillante semblable à une comète, mais animée d’une vitesse moins grande se dirigeant vers le nord. Ce météorite laissait une traînée lumineuse présentant les couleurs du prisme avec une prédominance du rouge et du vert. Au même instant, dans certaines maisons ou les lumières étaient allumées, les habitants ont pu remarquer un accroissement sensible de la luminosité de leurs appareils d’éclairage. Cinq minutes après le passage du météorite, de lointaines explosions ont été perçues qu’on a situées à une centaine de kilomètres environ. Le même jour, on signalait le même phénomène à Argentat (Corrèze) et en Haute-Garonne, au nord de Revel. Une dépêche de Lisbonne signale le même cas dans la région d’Alentejo.”
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Dans le Semeur des 23 et 25 octobre 1949, on peut lire que le météore a été vu près de Thiers et Tauves (Puy-de-Dôme) : “LE METEORE A ETE VU. - Le météore signalé sur plusieurs points de la région du Centre a été vu à Thiers par plusieurs cultivateurs des Garniers et Tauves. Un curieux phénomène s’est produit dimanche matin, vers 7 h. 20. Le ciel est devenu lumineux et une boule brillante ressemblant à une comète a été aperçue. Ce météore aissait une traînée lumineuse aux couleurs de l’arc-en-ciel. Cinq minutes après, venant du Sud-Ouest, un bruit sourd d’explosions successives a été entendu pendant 30 secondes environ. Ce phénomène a été constaté par plusieurs personnes de la commune.“
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L’Auvergnat de Paris du 29 octobre 1949, relate de nombreux témoignages en Aveyron, Cantal, Corrèze, Haute-Loire et dans le Lot mais aucun en Lozère et dans le Puy-de-Dôme.
“Aveyron : Dimanche 16 octobre, à 7 h. 25. un météore a ete aperçu venant d’Ouest et se dirigeant à l’Est, laissant derrière lui une traînée lumineuse comme un arc-en-ciel et faisant entendre des détonations pareilles à la déflagration de bombes lointaines. Le météore qui a été observé en plusieurs endroits de la région du Sud-Ouest a été vu et entendu dans notre localité, dimanche 16 vers 7 heures, par plusieurs personnes. A une lueur rouge, jaune et bleue a succédé un grondement lointain qui a duré quelques secondes. Tous ceux qui l’ont observé ont été fortement impressionnés.
Camjac. - Le 16 octobre, vers 7h15, un météore lumineux à couleurs multicolores a traversé le ciel : quelques minutes après, des détonations lointaines ont été entendues.
Coussergues. - Dimanche matin, vers 7h15, un météore lumineux a traversé d’ouest en est le ciel de notre commune. De nombreuses personnes l’ont observé et ont ensuite entendu plusieurs détonations.
Rives. - Dimanche matin 16 octobre, vers 7h15, plusieurs personnes ont aperçu dans le ciel, un météore se déplaçant vers le nord en faisant une traînée lumineuse aux couleurs du prisme ; le vert et le rouge dominaient : quelques minutes plus tard se produisait une détonation.
Rulhe. - Le 16 octobre, vers 7 h 30. plusieurs personnes se trouvaient dehors, en particulier des chasseurs, furent subitement entourés d’une grande lueur arc-en-ciel : quelques instants plus tard ils virent une traînée de fumée et entendirent de nombreuses explosions donnant l’impression d’éclatements de bombes.
Saint-Côme-sur-Lot. - Dimanche 16. vers 7 heures. un phénonène céleste a illuminé la contrée d’une vive clarté, semblable a une fusée aux coloris rouge et vert, se déplaçant vers l’ouest.
Taussac. - Dimanche matin 16 octobre, des personnes se rendant à la première messe ont aperçu dans le ciel un météore lumineux suivant la direction Sud Est-Nord-Ouest : ce passage a eté suivi de bruits sourds comparables à ceux dun bombardement lointain.
Vitrac. - Dimanche matin, vers 7 h. 30, un grand nombre d’habitants ont été pris de stupeur par un phénomène qu’on croît être un aérolithe. Il débuta sous forme de puissant éclair sur terre accompagné d’une lueur multicolore qui resta quelques secondes dans le ciel. On entendit ensuite un sourd grondement lointain qui, en certains endroits, faisait trembler la terre.

Cantal : Anterrieux. - Le 16 octobre, vers 7 h., plusieurs personnes ont vu un phénomène dans le ciel : une grande lumière rouge et bleue accompagnée d’un bruit de bombardement.
Aurillac. - A Aurillac et à Arpajon comme dans de nombreuses localités du Cantal et des départements voisins, le phénomène météorologique mentionné par la presse a été constaté le 16 octobre, vers 7 h. 15.
Boisset. - Dimanche 16 octobre, vers 7 h. 30, plusieurs personnes du bourg et des villages ont aperçu dans le ciel une traînée lumineuse produisant une vive clarté. Cet éclair insolite a été suivi d une dizaine de coups très sourds.
Calvinet. - Dimanche, à 7 h. 30. plusieurs personnes ont vu passer dans le ciel presque au zénith et en direction S -E -N.-O., tout éblouissant, un « morceau de lune ».
Dienne. - Passage d’un météore dans le ciel de Dienne, dimanche matin 16 octobre.
Laroquebrou. - Dimanche 16 octobre, vers 7 h. 30. plusieurs personnes furent éblouies par une trainée lumineuse teintée en plusieurs couleurs et traversant le ciel dans la direction S-E-N-O. Quelques instants après, de lointaines détonations furent entendues.
Le Falgoux. - Dans la matinée du 16 octobre, a été aperçue, en direction nord-est-sud-ouest, une immense boule de feu ; des détonations ont été répercutées en montagne, comme de lointaines décharge* d’artillerie ou de bombardement aérien. Bolide, aérolithe ou expérience atomique ?
Le Vaulmier. - le 16 octobre un météore a survolé notre commune. On fait toutes les suppositions depuis la fusée atomique jusqu’à la désagrégation de la lune.
Paulhac. - Dimanche octobre, au matin, plusieurs personnes ont aperçu une trainée lumineuse qui traversait le ciel. Plusieurs détonations sourdes ont été perçues peu après.
Peyrusse. - M. Miral Henri et plusieurs habitants du village d’Auliadet ont observé le passage d’un météorite dans le ciel le dimanche 16 octobre, vers 7 h. 15, sous forme d’une énorme boule de feu à longue traînée verte et rouge, se déplaçant dans le ciel, en direction du nord-ouest. Sa luminosité était très intense, le regard ne pouvait la soutenir, et. peu après, de lointaines explosions se faisaient entendre.
Pleaux. - Dimanche matin, plusieurs personnes ont été témoins, vers 7 h., d’un phénomène assez curieux : grande lueur très vive dans la ciel, suivie trois minutes après d’une série de fortes détonations (bolide, explosion...)
Saint-Anastasie. - Le 16 octobre, vers 7 h. 20, un phénomène céleste d’une très grande beauté lumineuse a été aperçu dans la direction de Chalinargues.
Saint-Etienne-Cantales. - Plusieurs personnes de la commune ont aperçu, le dimanche 17, le météore qui a étonné tous ceux qui ont assisté à son déplacement.
Saint-Martial. - Le 16, un météore ayant l’apparence d’une boule de feu, a été aperçu dans le ciel et un bruit comme un bombardement lointain a été entendu.
Saint-Poncy. - Plusieurs personnes de la commune ont aperçu, dimanche 16, les uns des éclairs, les autres des boules de feu, des comètes, etc . Plusieurs versions ont été données.
Saint-Projet-de-Salers. - Un météore répandant une lumière éblouissante a traversé le ciel, au-dessus de St-Projet. le dimanche 16 octobre à 7 h. 15.
Sénezergues. - Dimanche 16. une vive lueur, laissant une traînée dans le ciel et suivie d’un bruit semblable àà un ronflement de moteur, a surpris et même effrayé de nombreux habitants de la commune. On se demande s’il s’agit d’une expérience atomique ou d’un simple météore.
Valuejols. - Le phénomène météorologique qui s’est produit le 16 courant a été aperçu par plusieurs habitants de la commune.
Yolet. - Le 16 octobre, vers 7 h. 30, plusieurs personnes ont vu dans le ciel une boule lumineuse qui a éclaté en produisant de sourdes détonations. Ce phénomène a été aperçu dans beaucoup d’autres communes.
Ytrac. - Le phénomène celeste dont tous les journaux de la région ont parlé, a été nettement visible à Ytrac, le dimanche 16 octobre, vers 7 h. 30 : fusée éblouissante et multicolore, suivie d explosions, traversant le ciel dans la Ia direction S.-E.-N -O.

Corrèze : Brivezac. - De nombreux Brivezacois ont été témoins du phénomène qui, le 16 au matin, a mis en émoi une grande partie du Sud-Ouest. Un éclair aveuglant de très courte durée, accompagné d’une véritable commotion électrique, une boule de feu rouge et verte, se dirigeant vers le nord et laissant dans le ciel une trainée lumineuse qui a persisté près d’une demi minute et quelques instants plus tard, un sourd grondement rappelant le bruit d’un bombardement.
Chaumeil. - Le 16 courant, vers 7 h. 15. plusieurs personnes ont été éblouies par la lumière d’un météore se dirigeant vers le Sud-Ouest.
Ménoire. - Dimanche 16. à 7 h. 30. de nombreux chasseurs, à l’affût des ramiers, ont aperçu un météore de couleur jaune et vert se déplaçant vers l’Ouest.
Saint-Jal. - Le phénomène curieux qui a provoqué une vive émotion dans la région a été vu par de nombreuses personnes dimanche matin, vers 7 h. 15. Une lumière blanchâtre très vive qui a duré l’espace de quelques secondes, avec des couleurs de l’arc-en-ciel, puis un globe de feu : plusieurs personnes ont même entendu un grondement.
Saint-Privat. - Le 16 octobre, vers 7 h. 15. beaucoup de personnes ont vu dans le ciel un éclatement assez semblable à celui d’une grosse fusée suivi d’un crépitement important. On se perd en conjonctures sur la cause de ces phénomènes tirantes.
Sexcles. - Dimanche matin, vers 7 h. 15, un phénomène bizarre a été observé à Sexcles : une sorte de météore se dirireant vert le nord, accompagné des couleurs du prisme avec rouge et vert dominant et explosions répétées.
Ussel. - Dimanche dernier, un superbe aérolithe a traversé le ciel, vers 7 h. du matin.
Veix. - Le 16 courant, vers 7 h. 30. des chasseurs ainsi que plusieurs personnes ont vu dans le ciel, au-dessus et un peu à droite de la Monédière, une boule de feu suivie d’une traînée lumineux et multicolore ; le phénomène dura à peine une seconde et disparut derrière La Monédière.

Haute-Loire : Lubilhac. - Dimanche 16 octobre, à 7 h. 25. un météore a été aperçu venant d’Ouest et se dirigeant à l’Est, laissant derrière lui une traînée lumineuse comme un arc-en-ciel et faisant entendre des détonations pareilles à la déflagration de bombes.

Lot : Assier. - Des effets du metéore se sont montrés dimanche matin. dans notre commune, sous plusieurs formes, vives lueurs et bruits assez drôles.
Bétaille. - Le météore qui a été observé en plusieurs endroits de la région du Sud-Ouest a été vu et entendu dans notre localité, dimanche 15 vers 7 heures, par plusieurs personnes. A une lueur rouge, jaune et bleue a succédé un grondrment lointain qui a duré quelques secondes. Tous ceux qui l’ont observé ont été fortement impressionnés.
Bretenoux. - La lueur provenant san* doute de l’éclatement et de la chute d’un météore a été vue par plusieurs personnes dimanche vers 7 heures 30.
Carennac. - Dimanche 16 octobre à 7 h. 30. un certain nombre de personnes ont aperçu dans le ciel une grande traînée lumineuse venant du sud et suivie de plusieurs détonations. Il parait que plusieurs communes du département ont constaté ce fait extraordinaire.
Espedaillac. - Beaucoup de personnes ont aperçu, dimanche dernier à 7 h. 15. une immense traînée lumineuse venant de l’ouest et se dirigeant vers l’est. Ce phénomène a été suivi d ‘explosions semblables à un bombardement.
Fons. - Dimanche à l’aube, les Fonsois, ainsi d’ailleurs que les populations avoisinantes ont été témoins d’un curieux phénomène céleste. Un météore venant du sud a embrasé le ciel d’une vive lueur ; peu de temps après, de fortes détonations semblables à celles d’un bombardement aérien ont été entendues.
Lavercantière. - Le 18 vers 7 h 30, de nombreux chercheurs de champignons, comme tous ceux qui se trouvaient dehors à cete heure matinale, furent tout a coup surpris par une vive clarté comparable à un éclair d’orage, se dirigeant du sud au nord, d’une durée de quelques secondes. Phénomène étrange.
Quissac. - Un étrange phénomène a été observé à Quissac à 7 h 15 précises ; le ciel fut pendant quelques instants littéralement embrasé. Trois minutes après, de viotenles explosions furent entendues distinctement. Evidemment les hypothèses les plus saugrenues ont été émises : bombardement atomique, explosion d’un dépôt de bombes, morceau de lune tombé sur la terre, etc. Il s’agissait en réalité d’un météore qui a traversé notre ciel.
Reilhac. - Plusieurs habitants ont vu une lueur fulgurante et perçu des explosions provenant du météore visible dans le Lot.
Reyrevignes. - Dimanche vers 7 h. 30. de nombreuses personnes ont été très impressionnées par le passage d’un aérolithe qui a embrasé le ciel et qui a laissé entendre, quelques minutes plus tard, de lointaines explosions.“

Dans le numéro suivant de l’Auvergnat de Paris (5 novembre 1949), on trouve encore quelques témoignages succincts.
Aveyron : Pruines. - Le 16 octobre, de nombreuses personnes ont assisté au passage d’un météore acompagné d’une vive lueur et de fortes détonations.

Cantal : “Saint-Saury. - Le météore dont les journaux ont parlé a été nettement vu et entendu à St-Saury le 16 octobre.”

Pour finir, l’Auvergnat de Paris du 12 novembre 1949 mentionne que le météore a été vu à Parnac, dans le Lot.
Lot : “Parnac. - Les personnes matinales ont vu passer le météore.”

Fin des années 40, Martinvelle (Vosges). “La météorite de Martinvelle. Offert au musée de Malroy lors d’une opération porte ouverte, cet objet intéressant montre la sagacité de nos petits exploitants et donne un peu la nostalgie du bon vieux temps où, eux aussi, prenaient le temps de vivre et d’observer au rythme des anciens attelages.
Il y a 35 ans, Monsieur Tard Raymond commençait ses labours
d’automne à Martinvelle quand il remarqua un trou fraîchement
creusé dans son champ. Arrêtant l’attelage il fouille à la bêche pour trouver à 50 cm environ une pierre qui avait sans nul doute produit cette cavité. Il l’a conservée jusqu’à ce jour bien persuadé que c’était une météorite.
Dimensions: 110 x 85 x 85 mm. Poids: 1200 gr. Volume: 520 cm3.
Densité: 2,30. Forme ovoïde à croûte gris-brun craquelée et recouverte de nombreuses perles opalines de 1 à 6 mm. Une dizaine de petites cuvettes de rétraction de 2 à 3 cm affectent la surface, piézoglyphes caractéristiques des météorites. Un méplat bien lisse marque le contact de l’objet encore malléable avec la roche, sous la terre végétale. Une plage ovale de 3 à 4 cm tapissée de pyramides millimétriques de quartz représente un point de rupture avec une boursoufflure cassée, laisse deviner la structure interne shérolitique.
Cette plage est cernée d’un réseau de minuscules cristaux de quartz sous une mince cuticule d’opale qui supporte les perles
d’hyalite et des éraflures blanches. Cela marque bien le refroidissement plus rapide de la croûte.
Les météorites plus lourdes composées de Fer et de Nickel sont
des Sidérites. Celles que sont formées d’un mélange de métaux et de silicates se nomment sidérolithes. Celle-ci de nature pierreuse est un Aérolithe.
En marge du témoignage de Monsieur Tard et des données superficielles déjà caractéristiques, j’ai tout de même comparé l’objet à tout ce qu’on trouve dans la géologie de la région: Calcaires du Muschelkalk, Séptarias, Cargneules, nodules silencieux de même niveau comparables aux chailles, ou boules silicifiées de néo-formation plio-quaternaire du colluvion. il n’appartient pas à la lithologie locale. En Champagne on éliminerait de même les marcassites ou « Pierres de Lune» qu’on m’apporte parfois comme météorites et dont certaines présentent de curieuses analogies par leurs craquelures, leur cortex opalin et leurs piézoglyphes. Par contre, de la vallée de la Saône, près de Jussey, on m’a apporté un débris roulé, siliceux à croûte apaline marquée de perles qui évoque bien une origine
« céleste ». La masse est en silice amorphe et les sphérules paraissent de formation ultérieure en couches concentriques contrairement à celles de la météorite qui sont homogènes, du moins à la loupe.” Source : Léon Lambert, BULLETIN DE LA SOCIETE DE SCIENCES NATURELLES ET D’ARCHEOLOGIE DE LA HAUTE-MARNE, t. 21, 1er trim. 1982.

1950, 16 janvier, Limoges (Haute-Vienne). “Plusieurs habitants de Saint-Auvent, près de Limoges (Haute- Vienne), ont affirmé avcir aperçu, hier soir, un météore dans le ciel. L’apparition n’a duré que quatre secondes mais ils ont eu le temps de décrire le phénomène : une sorte de boule de feu, suivie d’une traînée blanchâtre.” Source : Ce soir du 17 janvier 1950.

1950, 23 janvier, Tours (Indre-et-Loire). “TOURS, 24 janvier. - Une boule lumineuse est apparue, hier matin, dans le ciel tourangeau. Le météore a traversé l’espace en laissant derrière lui une traînée incandescente d’où se détachait une multitude d’étincelles. Le phénomène a été visible pendant plusieurs secondes.” Source : Ce soir du 25 janvier 1950.

1950, avant le 16 février, Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence ). “Moustiers, 16 Février (C.P.) Plusieurs personnes ont aperçu une boule de feu traversant l’atmosphère au-dessus de Moustiers.“ Source : Le Provençal du 16 février 1950.

1950, 18 (?) février, région Rhône-Alpes. “Plusieurs personnes ont signalé avoir aperçu, à la tombée de la nuit, un météore qui a traversé la région lyonnaise, les départements de l’Ain, du Rhône et de l’Isère. Il s’agissait d’une boule brillante assez considérable, suivie d’une traînée multicolore, où dominaient les tons violets et bleus, semblables, ont déclaré les témoins, à celles de certaines fusées lancées par les avions alliés pendant la guerre.” Source : La Croix du 19 février 1950.

1950, 1er mai, moitié est de la France. “Soucoupe volante... ou météorite?
De plusieurs côtés on nous a fait part hier d’un curieux phénomène céleste qui fut aperçu lundi après-midi à 14h50 exactement au-dessus des Vosges, en direction de l’Ouest.
Deux mulhousiens, qui se trouvaient au Markstein à l’heure dite, virent l’apparition alors que, se tenant au pied du dernier mamelon, ils regardaient en direction de la station d’arrivée du remonte-pente, donc vers l’Ouest. Pendant plusieurs secondes ils aperçurent un corps oblong, brillant comme de l’argent et absolument silencieux qui semblait descendre du ciel à une vitesse vertigineuse. L’objet laissait dans son sillage un jet de flammes comparable, semblait-il, au dégagement de feu de certains pots d’échappement. Ils virent l’étrange engin se résorber littéralement dans l’atmosphère.
On a trop parlé de soucoupes volantes dans tous les pays du monde pour que le rapprochement ne s’imposât pas dans l’esprit des témoins. Et l’hypothèse qu’il devait s’agir d’un engin mécanique était encore renforcée dans leur esprit par l’éclat métallique du bolide.
A la même heure une jeune fille employée à “L’Alsace”, qui roulait à bicyclette en direction de Thann, fut-elle aussi témoin du phénomène. “Objet oblong, nous le décrit-elle, très brillant, et qui se volatilisa dans l’espace”.
Une quatrième personne enfin, qui passait sa journée au lac Bleu vit, elle aussi, l’apparition. A son avis, il s’agissait d’un météorite d’une exceptionnelle luminosité. “Nul doute que si l’apparition s’était produite de nuit, a-t-elle ajoutée à son récit, elle eût illuminé le ciel tout entier”.
Ce témoin aussi a été frappé par la traînée lumineuse, véritable jet de flammes, que le bolide laissait derrière lui.
Engin mécanique? Il semble bien qu’il faille s’en tenir à l’hypothèse du météorite, du corps céleste échauffé jusqu’à l’incandescence au contact de notre atmosphère et qui, s’il ne s’est pas désintégré dans sa chute, ce qui est plus que probable, a dû aller choir quelque part de l’autre côté des Vosges, à une distance que rien ne permet évidemment d’estimer avec quelque certitude.
N’oublions pas que nous sommes à une saison où les chutes de corps célestes sont plus fréquentes.” Source : L’Alsace du 3 mai 1950.
***
“Un engin mystérieux a survolé la région lundi à 15 heures. Des témoignages d’habitants de la Côte-d’Or, de Saône-et-Loire et du Jura confirment le fait.
Une soucoupe volante en Côte-d-Or ? Lundi soir, à notre rédaction, où on a reçu un coup de téléphone de Boux-sous-Salmaise, le scepticisme régnait.
Et pourtant un groupe de témoins était catégorique ; « lundi, à 15 h 15 nous avons vu dans le ciel une forme etrange qui brillait Cet objet métallique de la grosseur d’une assiette, se déplaçait à une allure vertiiineuse en dégageant des flammes. Noua sommes cinq à avoir vu cet engin particulier et nous n’avons pas rêvé.
Nous émettions une supposition, invraisemblable. Peut-être s’agissait-il d’un avion à réaction volant à très haute altitude ou de sa trace laissant une sorte de condensation sur l’azur du ciel ? Le cas s’est déà produit ; Près de Grenoble de braves gens ont affirmé, il y a quelque temps, avoir vu passer des soucoupes volantes qui étaient en réalité des avions a réaction !
Mais hier, il nous fallut réviser notre position. A la base aérienne de Longvic-les-Dijon non seulement les Vampires n’ont pas pris l’air lundi après-midi, mais aucun avion n’a été signalé dans la région a cette heure-là !
En revanche, nous avons reçu la visite de nombreuses personnes qui sont venues spontanément nous apporter leur témoignage. Coïncidence étrange : ces personnes, absolument dignes de foi, nous ont fourni exactement tes mêmes renseignements au sujet de cet engin mystérieux et nous ont toutes fourni les mêmes précisions.
Il s’agit nous a-t-on dit d’un engin rond, blanc et lumineux qui brillait avec intensité. Il était suivi d’une sorte de cône, comme la queue d’une comète, d’une couleur bleue ou verdâtre, qui semblait les flammes d’un échappement. Ces flammes avaient exactement la couleur de la flamme d’une lampe à souder.
Cet engin bizarre a suivi une trajectoire sensiblement sud-nord ou plus exactement sud-ouest - nord-est à une très grande vitesse.
Plusieurs lettres nous sont également parvenues, de Saône-et-Loire, de Côte-d’Or et du Jura, confimant point par point ces renseignements.
Des aviateurs qui ont constaté ce phénomène affirment qu’il ne saurait s’agir d’un avion à réaction, ce qui confirme les déclarations que nous avons reçues à la Base aérienne de Longvic.
Certains témoins croient avoir entendu un grondement ou un sifflement D’autres, au contraire, n’ont rien entendu.
Bien entendu, nous ne saurions donner une explication au sujet de cet engin mystérieux. La Météo consultée, nous a déclaré qu’aucun phénomène météorologique affectant cette forme n’a été signalé dans notre région Donc, devant la concordance des temoignages enregistrés, force nous est d’émettre les deux seules suppositions possibles :
Ou bien il s’agit d’un météore dont le passage a été remarqué ou bien notre région a été survolée par une de ces fameuses souccoupes volantes... en admettant qu’elles existent.” Source : La Bourgogne républicaine du 3 mai 1950.

1950, août, Issoire (Puy-de-Dôme). “Observé en direction du Puy de dôme l’évolution d’un point lumineux orange. Brutalement il semble exploser dans une gerbe d’étincelles vertes, accélère brusquement pour disparaître à l’horizon.” Source : Lumières dans la nuit, n° 211-212, janvier-février 1982.

1950, 12 septembre, Tarbes (Hautes-Pyrénées). “TARBES, 12 septembre. - La nuit dernière, un corps lumineux a traversé le ciel de Tarbes dans la direction est-ouest. Il avait la forme d’un croissant. De longues traînées de flammes multicolores s’échappaient de ses deux extrémités. Il se déplaçait assez lentement sans émettre de bruit. Une centaine de personnes ont distinctement suivi sa course et déclaré que le corps lumineux se trouvait entre 500 et 700 mètres d’altitude.” Source : Combat du 13 septembre 1950.

1950, 16 novembre, Arbois (Jura). “Arbois, 16 novembre. - Ce matin. des gendarmes en service au lieudit « Grange Fontaine » à 4 km. d’Arhois, ont aperçu, traversant le ciel à une haute altitude, d’Est en Ouest, une sorte de fusée, qui s’immobilisa soudainement, formant une boule de feu qui explosa sans bruit, en provoquant une immense gerbe lumineuse, laissant derrière elle une fumée blanche très dense. Cette fumée mit un certain temps à se dissiper.
Il y a deux ans environ, les gendarmes en faction dans les mêmes parages avaient observé un phénomène analogue.” Source : Combat du 17 novembre 1950.

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